24 juin 2022, 23:59

HELLFEST OPEN AIR 2022

@ Clisson (Jour 5)

Ahhh les joies du réveil en tente dans le camping du Hellfest avec un mélange d’allemand qui vient de la droite et d’anglais (façon accent irlandais) qui vient de la gauche ! Bon, déjà en ce vendredi matin du 24 juin, le temps est un peu plus frais que la semaine précédente et on arrive à dormir facilement une petite demi-heure de plus (byzance !) grâce à la pluie tombée pendant la nuit.

Début de journée tranquille de mon côté, le premier concert prévu est noté pour 14h30... mais avec l’habitude on sait que les choses peuvent changer en cas d’errance positive sur la zone concert ou en cas de copains qui proposent des concerts. Je commence donc par extraire - assez péniblement - ma carcasse de la tente, je compte les nouveaux boutons de moustique apparus et je me mets en route pour un petit déjeuner à base de jambon de pays vendéen sur le metal-corner.


Certains partent faire le ravitaillement du côté du supermarché, d'autres comme moi s'arment de capes de pluie et pulls (on nous annonce une météo plutôt humide) pour faire un tour à l'extrême market avant d'aller sur la zone concert. Petite interrogation d'ailleurs : le prix Hellfest Inferno de littérature fantasy organisé avec Bragelonne aurait-il disparu cette année ? Je ne suis qu'assez peu les étapes de ce dernier au cours de l'année, mais vais toujours jeter un coup d'oeil au résultat. Pas de stand Bragelonne cette année et en allant voir leur site, pas de mention de ce petit prix litteraire sympathique... dommage.

C'est le portefeuille allégé que nous allons faire un tour sur le site, profitant de l'heure encore relativement "matinale" pour faire un petit tour sur le festival...

C’est dans ces conditions que je finis par regarder BLUES PILLS qui passe sur une des Mainstages d’un peu loin avant de me poser sous la Temple pour le set de DIRTY SHIRT & THE TRANSYLVANIAN FOLKCORE ORCHESTRA. Il s’agit d’une découverte totale, mais la description qui en était faite sur l’application me faisait de l’œil : du metal roumain avec un petit orchestre composé de 16 musiciens (violons, flûtes, violoncelles, trompettes) pour un mélange de metal et musique traditionnelle. Je n’ai aucune idée du degré de notoriété du groupe mais la Temple était plutôt bien remplie à 14h30 et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il y avait une ambiance certaine là-dessous ! Du folk certes mais mélangé avec du metal qui tire plutôt vers le core (ça change du mélange folk/black), un nombre de musiciens assez impressionnant sur scène et un groove certain ! Parfait comme démarrage musical.


Petite pause déjeuner après... on en profite pour faire un tour du côté de la Warzone encore praticable en début d’après-midi. C’est donc en se restaurant que nous regardons le concert d’OPIUM DU PEUPLE. Bon là autant vous dire que c’est un autre monde... des reprises de classiques de la chanson françaises en version punk, le tout avec des membres lookés pour une soirée BDSM. Très efficace et dans la bonne humeur.
Alors que les premières gouttes tombent et que je sors ma plus belle cape de pluie (la "dark turquoise" Decathlon 2022, très en vogue pour ce 15e Hellfest comme je le constaterai dans la soirée), me voici traînée devant DRAGONFORCE par des copains peu charitables... Vous l’aurez compris, ce n’est pas ma came... mais si je veux pouvoir en traîner 2/3 devant des trucs obscurs sous la Temple il faut bien faire des sacrifices de temps en temps. Pour moi on est typiquement dans ce que j’appelle "de la branlette de manches" et le power-metal a tendance à me laisser parfaitement indifférente. Alors forcément si on rajoute un aspect kitsch, vous me retrouvez en train de m’extasier davantage sur ma glace "fraise menthe avec son cône noir" que sur les lunettes type "soirée BDE" des musiciens. En étant objective je vous dirais qu’ils font clairement le taff, qu’ils sont doués avec des guitares entre les mains et qu’ils savent rameuter du monde devant la Mainstage même avec une petite pluie. La reprise de Titanic et le moment "guitar-hero" me réveillent un peu mais je ne pourrais malheureusement pas vous en dire plus. Sachez quand même que j’ai tenu tout le set sans trop râler...


Arrive le moment malaise de la journée (oui finalement pire que DRAGONFORCE pour moi), ma tentative de retourner sur la Warzone pour aller voir CELKILT. Là comme dirait les Inconnus « je suis revenue brocouilles comme on dit dans le bouchonois ».

Si la refonte de la Warzone il y a quelques années a permis de la rendre plus accessible et de diminuer l’effet "goulot d’étranglement" grâce à ses deux entrées, celui-ci est toujours présent et après avoir tenté de me rendre sur place je jette l’éponge : 18h devient donc l’heure où il est trop compliqué pour moi d’aller sur la Warzone pour y voir un concert à moins de m’y prendre très en avance. Comprendre c’est blindé, et si vous êtes mal à l’aise avec l’effet "être compressé contre d’autres personnes même sans être dans les premiers rangs" je vous conseille donc d’aller plutôt voir sur les autres scènes si vous y êtes. Les Français CELKILT ont bien réussi leur ascension et n’ont plus rien à envier à des groupes comme les RUMJACKS qui feront très certainement carton plein plus tard dans le week-end.

Je rejoins d’autres ami(e)s devant Ihsahn que j’écoute depuis le petit coin pelouse entre la Temple et la Valley pendant que je fais sécher ma cape de pluie...

Changement total d’ambiance avec du metal progressif et plutôt minimaliste dans les décors de scène et communication avec le public. Je ne suis pas la plus grande experte dans le genre (au grand dam de Monsieur à la maison qui essaye désespérément de m’y mettre). Je profite donc de ce petit moment posé pour tenter d’en saisir toutes les subtilités. Bilan : je ne pense pas y être vraiment arrivé mais le Hellfest c’est aussi ça : profiter de l’occasion pour aller tenter des sorties de zone de confort. C’est technique mais avec la voix d’Ihsahn ça passe plutôt bien.

Arrivé à ce stade les choses se corsent côté météo. On profite d’une mini pause pour faire un rapide (autant que possible au vue de la distance à parcourir) aller-retour camping pour prendre un pull supplémentaire et nous revenons sous une pluie qui commence à se faire plus insistante pour regarder le set de MOONSPELL sous la Temple.

Pour MOONSPELL nous voilà de retour dans notre petit coin devant la plateforme PMR de la Temple.... bien au chaud en croisant les doigts pour que la pluie battante se termine avant que nous ne retournions dehors (Spoiler alert : ça n’a pas été le cas hum hum). Retour dans ma zone de confort aussi avec le dark metal des Portugais. C’est mélodique à souhait tout en allant chercher tantôt du côté du death, tantôt du black et parfois du folk. Sans qu’elle ne soit exceptionnelle par rapport à d’habitude, on est sur une belle prestation du groupe. J’ai loupé BORKNAGAR le week-end précédent avec un dilemme concert, mais là je me dis que définitivement je serai présente pour la tournée réunissant les deux groupes l’automne prochain.


On en arrive au moment qui nous a un peu tous traumatisés pendant ce deuxième week-end : la "petite pluie rafraichissante du vendredi soir". Après la canicule la mousson... bref, si vous avez déjà plaisanté en cherchant un ami à base de « il a un t-shirt noir et les cheveux longs » essayez donc le « il porte une cape de pluie Decathlon » parce que là clairement c’est le niveau supérieur !!

Me voici donc emmitouflée dans mon pull et ma cape, bravant les éléments pour aller voir MINISTRY (...laissez moi donc croire au côté épique de la scène alors que clairement avec le sac à dos je devais ressembler à une petite tortue...), planquée comme beaucoup sous les arbres devant les bars principaux – comme si cela faisait une différence quelconque. J’essaye de suivre tant bien que mal en préservant l’intégrité physique de mon cidre le set des Américains. Clairement ceux-ci semblent complètement hermétiques à nos légers problèmes d’humidité et nous assènent un set énergique avec leur metal indus sans concession... Enfin si une seule : la durée du set ! Alors que Al Jourgensen semblait repartir pour un tour après déjà 1h15 en nous hurlant un « LET’S GET THE PARTY STARTED » le voici repris discrètement par l’orga qui lui indique qu’il est l’heure de laisser la place à Alice Cooper sur la scène d’à côté.
L’énergie communicative du groupe aura en tout les cas été un soutien indéniable à tous ceux qui étaient dans la fosse et qui ont réussi à tenir le set comme s’ils n’étaient pas en train de se faire doucher. Malgré les années MINISTRY continue de nous en mettre plein les oreilles et d’être énervé par tout ce qui leur passe sous la main !


A ce stade, il faut bien l’avouer nous nous réfugions au sec sous l'Altar alors que nous avions prévu de regarder le concert d’Alice Cooper. Mais clairement difficile d’enchaîner les deux sets dans ces conditions si nous voulons pouvoir être au taquet pour NINE INCH NAILS programmés un peu plus tard. Nous nous retrouvons donc comme beaucoup en train d’essayer de faire sécher un maximum les couches supérieures alors que le terrain à l’extérieur commence à se transformer en champ de boue... MARDUK en profite pour déverser sa haine sous la tente d’à côté. Ces derniers temps le black metal des Suédois me touche un peu moins et je finis par définitivement opter pour l’option flemme "rester sous la Altar" en croisant les doigts pour que la pluie s'arrête tout en mangeant un petit bout.

Arrive enfin NINE INCH NAILS et là miracle... plus de pluie. Celle-ci en revanche a clairement laissé des traces et je ne peux m’empêcher d’avoir une petite pensée pour ma tente (Est-ce qu’on l’avait bien fermé de toutes parts pour éviter de retrouver de l’eau dedans y compris l’auvent ??). Je ne peux pas m’empêcher non plus de penser aux incontournables pogos devant la warzone... je pratique assez peu celle-ci et ne me souvient donc pas si le devant est goudronné ou non ! (après vérification pour les besoins de ces lignes : oui)

Qu’à cela ne tienne, cela fait une éternité que je n’ai pas vu NINE INCH NAILS et nous voici donc dehors, sans pluie, un café ou un chocolat chaud à la main en fonction des goûts (oui on en était là... les boissons chaudes sans rien dedans en supplément) pour regarder Trent Reznor & co. C’est la première fois que le groupe vient au Hellfest et la programmation axée indus de la journée a donné le ton. Côté public cependant de nombreux irréductibles d’Alice Cooper trempés jusqu’à l’os sont en train de jeter l’éponge et de prendre la direction de vêtements secs et éventuellement des douches.

De mon côté la journée m’a quand même épuisée et je ne suis pas assez courageuse pour me rapprocher jusqu’à la fosse. Heureusement que les écrans font bien le job.
Nous voilà donc partis pour 1h30 de la musique sombre si particulière de NINE INCH NAILS, sorte de pont entre le metal indus et la musique gothique. Dommage l’omniprésence des capes de pluie (oui toujours... plus de pluie mais on est pas encore assez sûrs de nous pour renoncer à l’attirail) empêche de voir si tous les corbeaux du coin sont de sortis pour apprécier la voix de Reznor qui semble ne pas avoir pris une ride. Le light-show est impeccable, Trent nous dit que c’est un honneur d’être présent aujourd’hui sur cette scène qui a vu tant d’autres grands noms de la musique, tant d’inspiration pour eux... il enchaîne les classiques du groupe et on se dit que décidément, peu importe les rageux sur les réseaux sociaux, le soi-disant Disneyland du metal c’est quand même bien pratique pour avoir l’impression de vivre 3 journées en une.

Je décide finalement de rentrer après les dernières notes, je n’ai plus l’énergie pour aller voir les BLODDY BEETROOTS comme je pensais le faire, et puis dire que j’ai terminé la journée presque en mode mamie à écouter Trent Reznor et me faire aveugler par les lumières en sirotant mon chocolat chaud ce n’est pas mal du tout ! •

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