4 août 2022, 23:55

WACKEN OPEN AIR 2022

@ Wacken (Jour 2) par Withacs B.

Jour 2 : Jeudi - Old metal way of life

Première nuit à Wacken correcte, je suis réveillée tôt par la chaleur sous la tente mais si le temps se maintient, cette édition promet d'être agréable !

J'ai encore raté THUNDERMOTHER ! Décidément... Cela m'attriste, mais il fait chaud, et le barbecue et les délicieuses gourmandises préparées par les ami(e)s n'aident pas à me bouger... De toute façon on est jeudi, et habituellement le festival commence avec une petite bière au son des incontournables SKYLINE, figure emblématique d'ouverture des Mainstages de Wacken. Je respecte donc la tradition en arrivant sur le site peu avant 15h. Il s'agit du groupe de Thomas Jensen, co-fondateur du Wacken Open Air et il ne fait que des reprises, à l'exception de deux hymnes à Wacken, "30 Years Ago" et "This Is W:O:A". Je regarde de très loin, et je n'ai malheureusement pas vu le batteur arriver en Harley estampillée WOA 2023 ! L'idée est cool, surtout qu'elle sera à gagner par tirage au sort lors des préventes de billets 2023 ! Je vais faire un tour au concert CIRITH UNGOL même si je ne suis pas une inconditionnelle, mais 50 ans ça se fête ! Enfin, techniquement ils n'ont sorti que quatre albums, entre 1981 et 1991, et un en 2020. Donc sans trop être de mauvaise foi je trouve qu'ils surjouent un peu le truc ! Quoiqu'il en soit, ça envoie mais le son n'est pas génial. Le vent qui se lève n'aide pas où je me trouve, j'ai donc du mal à apprécier à sa juste valeur la formation. Je pars alors visiter l'Infield, zone de la Faster et de la Harder qui a ouvert aujourd'hui. A l'ancienne place de la Louder il y a désormais un Beer Garden et la tente des Meet & Greet. Des écrans géants retranscrivent ce qui se passe sur les Mainstages ce qui permet de se poser pour se restaurer tout en ayant le son et l'image des scènes à côté ! Plutôt sympa...


Je continue mon tour en direction de la Louder et j'en profite pour demander à une cheffe de la sécurité pourquoi il y a autant de check-point entre les différents sites de concerts. Cela me turlupine depuis quelques années car ça sépare vraiment les différents espaces du site et ralentit fortement le passage d'une scène vers une autre. J'apprécie qu'elle prenne le temps de m'expliquer que c'est une question de sécurité propre à chaque zone sur le festival. Par exemple on peut avoir un parapluie dans l'espace restauration ou merch mais pas devant les scènes pour ne pas blesser un slameur, on peut acheter des objets du côté du Wackinger-Village qui pourraient être dangereux, tranchants, contondants et qui pourraient craindre dans la fosse. En parlant de la Wackinger-Stage, c'est de ce côté que mes pas me portent au moment d'une chanson love-love de BAI BANG. C'est fort plaisant, agréable, suivie d'un morceau très rock'n'roll qui passe très bien. Eux sont énergiques sur scène, je ne les connais pas mais apprécie fortement ce court moment passé en leur compagnie avant de retrouver la W:E:T-Stage.

Changement d'ambiance avec GAEREA. Tout de noir vêtus, visages cagoulés, parties visibles du corps peints en noirs, c'est sur une scène épurée qu'arrive le groupe. Les quelques sobres accessoires sur le devant de scène ainsi que le pied de micro habillent subtilement leur espace. Du bon black metal porté par un chanteur qui vit sa prestation, les musiciens ne sont pas statiques, eux aussi vivent le moment en ne faisant qu'un avec leurs instruments. Le vent se lève, les nuages deviennent de plus en plus noirs, la poussière qui vole colle au dents, tout cela nous plonge dans l'ambiance et l'univers posés par le groupe. Il y a de plus en plus de slams à l'approche de la fin du concert et la sécurité semble subitement en stress, à l'affût, alors qu'il n'y a aucune agressivité de la part des slameurs/ses une fois sorti(e)s de la fosse. La tension est palpable. Le chef de la sécurité fait même tomber une fille en voulant l'empêcher de sauter par dessus la crash-barrière (il y avait au moins 5m de barrière sans personne à proximité). Le set se termine par une belle sortie de scène, tout en sobriété, avec un salut du chanteur très simple, mystique. C'était beau. C'était bien.


Après ce moment hors du temps, il est l'heure de faire un tour à la fin de GRAVE DIGGER. Ce sont les 40 ans du groupe (et lui a sorti 21 albums!) et comme à chacun de ses concerts il était attendu. En tout cas par mes potes, que je retrouve enfin et qui semblent heureux de ce qu'ils viennent de vivre ! Et c'est en me plongeant dans le running-order que je prends conscience d'un drame : DISCONNECTED a joué en début d'après-midi alors que j'étais persuadée qu'il jouerait le lendemain !! Tristesse et désolation, je vais me prendre une boisson...

La pluie commence à tomber et là le regret que la Bullhead-City ne soit plus couverte commence à se faire ressentir devant VOMITORY. Tant pis, ce sera le moment opportun de manger un morceau...

Finalement il ne sera tombé que 3 gouttes, et c'est restaurée que je file voir un bout de PESTILENCE. J'ai trouvé le début un peu poussif, mais ils finissent par être dedans et ça envoie. Ils jouent « Testimony Of The Ancients » dans son intégarlité, dans l'ordre, et je me sauve au moment où ils attaquent "Morbvs Propagationem" extrait dernier album « Exitvm ». Vu l'heure, je me dirige vers les Mainstages pour MERCYFUL FATE.
Tout en regardant le merchandising des groupes, au loin je vois et entends l'iconique Jackpot sur les écrans géants s'activer... Suis-je en retard ? Panique à bord ! Je me dépêche et interloquée je vois deux rangs de combattants vickings devant les scènes. Le Jackpot indique "Guardians Of Asgaard". La musique démarre et Johan Hegg apparaît sur les écrans géants. Il invective le public et commence à chanter "Guardians Of Asgaard" ! Il me faut quelques secondes pour comprendre qu'il y a une toute petite scène en hauteur, entre les deux Mainstages où se tient le groupe AMON AMARTH ! 30 minutes de show pour annoncer la sortie du nouvel album le lendemain. Incroyable surprise (non, je n'avais pas vu les différents posts sur les réseaux sociaux qui ont spoilé le happening). Les figurants ont été plutôt inutiles même si décoratifs. Très plaisant !


Arrive MERCYFUL FATE. Show rodé et généreux visuellement, que ce soit les décors ou les différentes tenues, masques du frontman, mais il est de ces voix qu'on aime ou qu'on déteste. Moi je n'accroche pas, dès que King Diamond monte dans les aigus je ris ! Et c'est souvent... C'est la troisième fois que je vois le groupe en concert (oui, j'aime me faire du mal...) et une fois de plus respect, voix au top, musiciens impeccables, scénographie travaillée. Un set qui donne la part belle à « Melissa », « Don't Break The Oath » et à l'EP « Mercyful Fate » qui ravit les puristes de ces pionniers ! De mon côté, mue par une curiosité malsaine, j'avoue, je vais jeter une oreille à BUTCHER BABIES pour constater son évolution depuis son passage en Mainstage au Hellfest en 2015. La présence du groupe sur la Wasteland-Stage m'intrigue. C'est plus propre que dans mes souvenirs, la musique semble prioritaire sur la prestation visuelle mais je ne prendrai pas le temps d'approfondir un peu plus car le groupe a commencé en retard et ROTTING CHRIST va débuter de son côté ! Et s'il y a bien un concert que j'attends avec impatience depuis mon réveil c'est bien celui-ci !

Premières notes et la magie opère... C'est incroyable à quel point ce groupe excelle en live ! Les gars de la sécurité dandinent de la tête avant d'être rattrapés par leur mission, puis headbanguent à nouveau, pour certains, inconsciemment. Petits circle-pit à partir du milieu du concert, il y a de la poussière au large, le public est à fond. Pourtant la communication avec les fans est limitée, on ne peut pas dire que ce soit des bêtes de scène et à la fin du show ils partent sans presque dire un mot... Le charisme ne s'explique pas.


Il reste 15 minutes avant le début de BELPHEGOR, juste le temps d'aller se chercher une boisson ! Perdu. Il y a toujours aussi peu de monde derrière le bar, seulement trois ou quatre serveurs pour prendre les commandes... Cela m'avait déjà interpellée hier, mais je pensais que cela était dû à un site plus réduit avec potentiellement une fréquentation moindre et qu'aujourd'hui il y aurait des renforts. De plus, ils ont fait le choix de ne servir que devant le bar, et non sur les côtés ! Quelle déception lorsqu'en bonne française je me pointe là où il n'y a presque personne et qu'on m'explique qu'en raison du nombre de bénévoles les extrémités ne sont pas prises en compte ! Mais tellement moins intense que la contrariété de mon voisin qui lui poireautait depuis 20 min !
Cette anecdote peut paraître futile mais cela montre bien que l'on est en Allemagne, car en contournant le bar pour rejoindre la masse de métalleux aussi assoiffés que moi, je me rends compte qu'ils sont tous bien en ligne, organisés, une rangée par serveur ! Et autant dire que c'est décourageant quand on essaie de calculer le temps d'attente avant d'obtenir la boisson sacrée. En parlant de breuvage, révolution cette année, le fournisseur officiel a changé ! Et si on s'en tient au fait qu'il s'agisse toujours d'une blonde légère, elle est moins écœurante que la précédente. Effet collatéral, le Wacken ne reprend pas les écocups des années précédentes, estampillés à l'image de l'ancien partenaire et la consigne des verres de cette année, magnifiquement décorés, est passée à 2€. Au final l'efficience du staff fait que je ne perdrai pas autant de temps que je ne l'aurais cru.

Je découvre à chaque Wacken Open Air de nouvelles technologies pour optimiser le service, comme les verres qui se remplissent par le fond du gobelet. Cette année c'est une machine qui prend une rangée de 6 verres, l'incline et remplit simultanément les godets ! Et plutôt rapidement, je ne raterai que quelques minutes du concert de BELPHEGOR. Première remarque, la scène est très jolie ! La scénographie respecte les codes du black metal, et le groupe n'est pas avare de pyrotechnie ! Ça flambe ! Les Autrichiens défendent leur dernier disque, « The Devils » et profitent de leur passage à Wacken pour sortir leur nouveau clip. C'est vraiment très bon mais la claque prise précédemment avec ROTTING CHRIST, fait que j'en attends plus...


Un tour à présent devant la Faster pour profiter un peu de JUDAS PRIEST, venu fêter sont 50e anniversaire de carrière. Le show est semblable à celui du Hellfest, mais avec trois chansons supplémentaires pour le grand plaisir des fans : "A Touch Of Evil", "Victim Of Changes" et "Blood Red Skies" ! De quoi terminer en beauté cette journée, même si certains ont été déçus de la prestation du Metal God ! Rob Halford, a 70 ans, tient toujours la scène, a encore du souffle contrairement à nombre de ses contemporains...

C'est ainsi que se termine cette deuxième journée pour moi, dont la programmation est celle qui, à mes yeux, caractérise le plus le Wacken. De groupes de légendes dont la musique a inspiré des milliers de musiciens et qui ont posé les bases de ce qui s'est fait par la suite. Même si, vous l'aurez compris je pense, je ne suis pas de ceux qui sont entrés dans la sphère metal avec ces groupes-là, je les respecte et admire de voir qu'à leur âge, après tous les abus qu'ils ont pu faire subir à leur corps, ils soient encore là et par dessus tout, qu'ils ne soient pas ridicules ni pitoyables sur scène.
Withacs B.

Portfolio

Blogger : Nicolas Blond
Au sujet de l'auteur
Nicolas Blond
Tombé dans une marmite de metal en fusion quand il était petit (légèrement poussé par sa fratrie), c'est à l'âge de 7 ans que Nico encaisse les premières écoutes d'IRON MAIDEN, METALLICA, SEPULTURA, NIRVANA ou THE OFFSPRING qui le marquent au fer rouge. La Bête faisant son œuvre depuis, la guitare saturée est vecteur de sa vie où toute nouvelle expérience liée à la musique est une formidable opportunité. Ingénieur son de formation, musicien, organisateur évènementiel, c'est aujourd'hui la photo de concert qui le fait vibrer. Il voit le metal progressif comme la porte s'ouvrant sur l'univers, et le thrash metal comme le bélier qui l'enfonce, pour lui permettre de capturer la résultante visuelle de cette divine mélodie à l'aide d'un objectif.
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