Alors que la sécheresse sévit depuis des lustres, un album illustre parfaitement le ressenti de chacun : « A Thirst For Summer Rain » ou la soif d'une pluie d'été. Ainsi est le bien nommé huitième album du one-man band suédois LUSTRE.
Nachtzeit revient cette fois avec quatre titres de post-black metal/ambient minimaliste dont le concept navigue entre rêve, illusion, espoir et imagination sur fond plutôt lumineux bien que mélancolique à souhait. En écoutant LUSTRE, on se sent transporté loin dans un monde mystique que l'on ne distingue ni comme réel, ni comme imaginaire, un univers entre-deux, une matrice impalpable mais visuellement présente.
« A Thirst For Summer Rain » repousse encore les horizons de la création en proposant une musique lente, aux couches multiples de synthés, aux passages distordus à la guitare doom d'un drone/doom/black metal immersif. Les morceaux oscillent entre percussions répétitives et mélodies évolutives, entre ambient nu et post black texturé. Un titre comme "Thirst" est incroyablement addictif, avec ses synthés atmosphériques, ses riffs distordus et lourds, ses hurlements successifs et son rythme lent.
LUSTRE est reconnaissable entre mille. Son style, l'ambiance qu'il dépeint, sa créativité uniques en font une valeur sûre. Il est d'ailleurs incroyablement intéressant de se sentir saisi par une musique si répétitive et minimaliste, reposant sur le feeling et non la technicité. « A Thirst For Summer Rain » ne se décrit pas, il s'écoute, il se vit, il se conceptualise, de façon toute personnelle. C'est une expérience sensorielle et un plaisir solitaires. Et à vrai dire, le son de la pluie qui tombe en toute fin d'album est comme une cascade bienfaisante, revigorante et apaisante.L'apogée du bien-être.
Rien de tel pour sortir d'un été caniculaire en toute sérénité. A écouter sans modération.