
Ironiquement, cette année, la rentrée a lieu le 19 août : FIVE FINGER DEATH PUNCH débarque avec un album doublement tout "neuf".
« AfterLife », neuvième volume de la saga metal de la formation du Nevada est un événement pour une rentrée... dans le lard.
"Welcome To The Circus" et "AfterLife" tournent déjà depuis quelque temps sur les réseaux, et chacun a pu ressentir la puissance émotionnelle de ces chansons. Les riffs pour la première tranchent à la façon d’un "Burn MF" : ils sont lourds et bourrins et la voix de Ivan Moody offre de multiples facettes, toutes marquantes. On le sent vibrant d’énergie, le bougre, car il se lâche dans toutes ses gammes. Il y a de la texture. Ce single fera sensation en ouverture des prochains concerts.
Zoltan Bathory a affirmé qu'il s'agit de leur meilleur album à ce jour, le plus varié, etc... ça flaire le poncif promotionnel, mais avec une pareille entrée en matière, on peut y croire. Non que ce soit d’une grande originalité, mais plutôt une somme, une relecture de leurs meilleures périodes avec un recul des plus intéressant.
"AfterLife" magnifie le groove metal qui définit l’identité du groupe, avec sa rythmique tribale et son refrain chaud et fondant comme des marshmallow grillés. Sans oublier l’agressivité des cordes huileuses de Zoltan.
Première réelle découverte, "Times Like These" allie dualité acoustique et envolée électrique, rappelant l’excellence de "Battle Born". FIVE FINGER DEATH PUNCH, c'est une interprétation revisitée et moderne des tableaux de Edward Hopper, une vision réaliste de l’Amérique et de ses habitants. "Roll Dem Bones" est un écho dans cette veine, un porte-parole du quidam lambda, les riffs violents sont les coups de pinceau sur ces tableaux éclairés par les néons du heavy metal moderne. De l’idéalisme déchiré par la réalité crue. Mais toujours représenté par des shows bigger than life, comme si l’Amérique ne pouvait s’empêcher, même pour les pires et simples histoires, de donner dans le grand spectacle. Toutefois, concernant le metal en général et FIVE FINGER DEATH PUNCH en particulier, c’est un bonheur de se voir offrir un spectacle sonore aussi énorme. Ce groupe possède ce petit plus qui, pour moi qui les suis depuis ses débuts, procure une émotion unique dans sa mise en musique de brins de vies au coeur des foules anonymes, un "Pick Up Behind You". "Judgment Day" offre de la nouveauté avec un lyrisme plus prononcé qu’à l’habitude. Des musiciens qui assurent, un frontman charismatique, cela me renvoie souvent à un groupe qu’Ivan vénère, JUDAS PRIEST. FIVE FINGER DEATH PUNCH pose dans chaque titre, "IOU" pour exemple avec ses soli, une empreinte unique qui me fait les voir comme des héritiers, des porteurs du "American Steel".
"Thanks For Asking" et "All I Know" offrent guitare acoustique et sifflements, la saveur d’un ouest sauvage. Western metal groove, toujours ces portraits de gens ordinaires piégés dans des situations extraordinaires. Toujours exécutés dans un heavy sincère et authentique. Par moments, la force des deux premiers albums jaillit ; pour exemples "Blood And Tar" ou cet ultra primal "Gold Gutter", ça rappelle la rage de "Way Of The Fist". Nous sommes gâtés ! Zoltan n’a pas menti. Sérieusement, cet album est du FIVE FINGER DEATH PUNCH de très haut niveau !
Je passe un moment magique au bord de l’eau, le dernier FIVE FINGER DEATH PUNCH dans les oreilles. "The End", comme clap de fin, n’est pas loin du bon côté du Paradis. J’ai toujours de l’appréhension quand arrivent de nouvelles chansons d’un de mes groupes favoris. La crainte d’être déçu. « AfterLife » me comble et balaye toute inquiétude. Je n’ai plus qu’un souhait, les voir interpréter ces morceaux pleins de force en concert.
FIVE FINGER DEATH PUNCH est, au-delà de toute polémique réac, le porte-parole des "voiceless", des gens qui par millions ne sont ni écoutés, ni représentés. Ce ne sont pas des rednecks bouseux, mais des habitants de la Terre, perdus dans un âge sombre. Tous ces tableaux musicaux parlent pour eux : ils expriment à grands renforts de heavy metal moderne et alternatif les peurs, les souffrances... et les espoirs.
« AfterLife », bienvenue dans la cour des "mirac-électriques". Un "Painkiller" pour toute la souffrance humaine.