9 septembre 2022, 10:00

THE RETALIATORS

Interview Zoltan Bathory


Il fallait y penser !
Quand on possède une écurie de groupes célèbres, on peut évidemment lui faire faire une tournée commune, un festival ou même participer à une B.O. de film. Mais l'idée supérieure qu'a eue Allen Kovac, le manager de MÖTLEY CRÜE, entre autres, et président de Better Noise Music, c'est de réunir ses plus beaux spécimens dans un film mi-thriller, mi-horreur, "The Retaliators", exercice inédit pour certains et même révélation d'une vocation pour d'autres.
Un cercle vertueux où le film sert la bande originale, qui alimente elle-même YouTube en clips et tout cela reste en famille ! Et nous voici donc avec une galerie d'individus truculents qui n'ont pas peur de plonger dans le grand bain de l'acting, en camé, en dealer, en tueur, en psychopathe et... en victimes !

Réalisé par Samuel Gonzalez Jr. et Bridget Smith, produit par ceux qui se sont fait les dents avec "The Dirt" sur Netflix ou encore "Sno Babies", "The Retaliators" s'inscrit très honorablement dans les films du genre. Mais avec un intérêt plus vif chez nous, par la présence de tous ces visages familiers (FIVE FINGER DEATH PUNCH, des membres de PAPA ROACH, ESCAPE THE FATE, ICE NINE KILLS, EVA UNDER FIRE, Tommy Lee de MÖTLEY CRÜE entre autres)... qui ne donnent vraiment pas l'air de se forcer à rentrer dans la peau de leurs personnages, Ivan et Jacoby en tête !
Pour nous parler de cette expérience pour le moins originale, le guitariste aussi charismatique que loquace Zoltan Bathory.


Salut Zoltan, comment vas-tu depuis le Hellfest en juin dernier ?
Super cool ! Je suis dans un état d'excitation ! Tu sais, c’est un peu comme être à une semaine de Noël avec la sortie de l’album et celle du film "The Retaliators". Pour tout artiste, c’est toujours le moment que tu attends, la sortie d’un album, d’un film. Donc, quand il arrive, c’est un grand moment d'excitation, car tu veux voir comment tes fans réagissent. Ce sont vraiment de bons moments !

C'est une récompense pour le groupe, mais c’est surtout un cadeau pour le public...
Oui, bien sûr, mais c’est toujours génial d’offrir, tu vois. Et de voir la réaction des personnes à qui tu offres.

Nous parlons la plupart du temps de musique et de ses à-côtés, mais là, c'est assez inhabituel, il est question d’actualité cinématographique pour FIVE FINGER DEATH PUNCH. Vous apparaissez non seulement sur la bande originale du film "The Retaliators avec la chanson "Darkness Settles In", mais également comme acteurs.  Commençons par la routine, c'est à dire la musique...
En fait, c’était une chanson que nous avions composée pour le précédent album. Un titre à l’atmosphère très sombre. Alors, quand il a été question de contribuer à la bande originale du film, elle a tout de suite été retenue. La chanson existait donc avant le film. En fait, notre label a ouvert un département de production cinéma et a d’abord travaillé sur le film "The Dirt", le biopic de MÖTLEY CRÜE. Nous avons le même management que MÖTLEY CRÜE et comme Allen Kovac a apprécié l’expérience autour de la bande originale, il a voulu réitérer cela avec nous. La première idée qu’il a eue, c'était de tourner un film d’horreur avec différents musiciens issus des groupes du label, des personnes qui ont l’habitude de se produire devant des dizaines de milliers de gens en concert, sans être stressées pour autant. Il a donc pensé que ce serait facile pour des musiciens de jouer devant une caméra, car ils en ont naturellement l’habitude. Ils pouvaient être de bons acteurs, mais aussi de bons personnages pour un film. Ça paraissait intéressant aussi bien pour les groupes que pour le film. C’est comme ça que l’histoire a commencé. C’était très intéressant pour nous de tourner, mais aussi d'observer des acteurs professionnels jouer. Je leur voue une admiration totale, car c’est vraiment un métier difficile : jouer des émotions, faire semblant de les ressentir, ce n’est vraiment pas facile ! Et puis, tous ces dialogues à retenir ! Parfois, tu as des passages de deux minutes de monologue à retenir, c'est dur !

Une sacrée expérience ! As-tu eu bénéficié d'une préparation spéciale pour ton rôle ?
On avait des acteurs professionnels autour de nous pour nous guider. En fait, la plupart d’entre nous ne sommes pas timides. On se produit devant des publics immenses. Nous sommes sur scène, rien ne peut nous cacher. Tu ne peux pas te permettre d'être timide. Quand tu tournes un film, c'est encore moins stressant en quelque sorte, car si tu te trompes, tu peux toujours rejouer la scène. En concert, tu n’as pas de deuxième chance !
Je me suis senti à l’aise devant l’équipe de tournage, même sans avoir de notions particulières. Les professionnels nous disaient simplement où regarder, comment nous tenir… Ils ne nous ont pas formés, mais vraiment guidés dans la direction d'acteurs. C’était extrêmement amusant !
 

"Quand tu tournes un film, c'est moins stressant, car si tu te trompes, tu peux toujours rejouer la scène. En concert, tu n’as pas de deuxième chance !" 


Pour avoir accepté un tel projet, surtout pour une première fois, et débuté par une telle histoire, faut-il être soi-même fan de films d’horreur ?
Les films les plus compliqués à faire, ce sont les films de science-fiction, car ils coûtent beaucoup d’argent pour que ça rende vraiment bien. S’il n’y a pas d’effets spéciaux, de gros budgets, ils paraîtront bas de gamme. Alors que les films d’horreur sont un genre pour lequel tu peux vraiment faire de bons tournages, sans dépenser des centaines de milliers de dollars. Et puis, il y a aussi la question : quel genre de film pouvait le mieux coller à des groupes de rock/metal ? La réponse, c'est bien évidemment les films d’horreur. Du sur mesure pour eux ! Je pense que c’est pour cette raison que le script a été retenu. Au moins, on pouvait rester fidèles à qui l’on est vraiment. Tu nous imagines dans une comédie musicale ? Bon, c'est sûr, ça aurait été drôle ! Pour revenir à ta question, je ne suis pas moi-même un fan inconditionnel de films d’horreur, mais les autres musiciens de FIVE FINGER DEATH PUNCH le sont. Moi, mon truc, c'est la science-fiction. J’adore ça. Mais le film est très gore par moment donc, c'est certain qu'il devrait plaire à tous les fans de films d’horreur.

 


As-tu tout de suite accepté le projet ou t’a-t-il fallu du temps pour y réfléchir ?
Eh bien, nous avons eu le temps de lire le script et de voir si c’était pertinent pour nous de le tourner. Il a fallu regarder si le tournage allait être compatible avec nos tournées éventuelles. Notre planning est très rempli, donc il a vraiment fallu qu’on s’y penche sérieusement. Ca n’a donc pas été un oui immédiat de ma part et il a fallu pas mal de concertation.

L’histoire de "The Retaliators" semble avoir été partiellement influencée par des événements réels qui ont personnellement touché les scénaristes, les frères Geare. Tu confirmes ?
Je ne sais pas trop, mais cela ne m’étonnerait guère. Tu sais, toutes les histoires, mêmes les comédies, commencent toujours par un fond de vérité, quelque chose de réel, de concret. Ils ne se disent pas : "Ecrivons une comédie et voyons ensuite si on trouve des blagues". Non, ils ont les blagues et articulent la comédie autour d’elles. C’est généralement comme ça que ça fonctionne. Donc je ne serais pas surpris que certaines scènes du film soient réellement arrivées... au moins en partie.

Comment s’est déroulé le tournage avec Michael Lombardi, qui interprète le personnage central, un pasteur qui bascule dans la vengeance ?
C’est un professionnel et un gars en or. Nous sommes devenus amis. C’était génial de voir ce gars jouer. Quand les gens viennent à nos concerts, ils sont excités à l’idée de nous voir jouer "vraiment". Eh bien, là, c’était pareil. Lui, c’est un acteur-né. Ce sont deux choses bien différentes d’être musicien professionnel d'un côté, et de jouer devant des milliers de personnes de l'autre. Tu peux très bien jouer d’un instrument, mais quand il s’agit de monter sur scène, il faut entrer dans le jeu. Il y a énormément de choses à prendre en compte pour être vraiment dans la performance. C’est pareil pour les acteurs. Ils peuvent très bien savoir leur texte parfaitement, mais ne pas être capables d’incarner leur personnage. J’étais extrêmement impressionné par sa capacité à changer de visage, de montrer ces différentes émotions.


Il y a quelques mois, Jacoby Shaddix de PAPA ROACH qui joue également dans ce film, nous disait : "Ils voulaient que je joue ce personnage sombre, hyper tordu et j'ai sauté sur l'occasion d'essayer quelque chose de nouveau et je me suis éclaté sur le tournage. Et je pense vraiment, mais qui sait, qu'il y aura une autre opportunité pour moi de me retrouver devant une caméra de cette façon." Est-ce que, toi aussi, jouer dans un film est une expérience que tu aimerais renouveler ?
Je pense que parmi les membres de FIVE FINGER DEATH PUNCH, celui à qui cela plairait le plus de recommencer, c’est Ivan (Moody, chant). Il a déjà été acteur auparavant. En fait, c’est un chanteur, donc il a l’habitude de communiquer avec le public. Et en plus, il est fait pour le cinéma. Je lui ai déjà dit qu’il devrait continuer, car il a un talent naturel pour ça.
Chaque chanson que nous jouons sur scène, chaque chanson que nous écrivons possède une forte dose émotionnelle. Certaines sont tristes, d’autres sont militantes, d’autres agressives, donc il est tenu de changer d’humeurs sur scène. Tu ne peux pas apparaître joyeux quand tu interprètes une chanson triste. Et tu ne peux pas sembler abattu, quand le titre parle de lutter et de surmonter des épreuves. Il a des expressions, des attitudes authentiques. Il se laisse vraiment envahir par les émotions des chansons. Techniquement, il n’a pas de problème. Pour ma part, je serais plutôt dans l’écriture de scénarii ou dans la production de films. J’ai écrit 90% des scenarii pour les clips de FIVE FINGER DEATH PUNCH. Je lis les paroles des chansons et je les imagine visuellement. D’ailleurs, souvent, mon interprétation n’est pas la même que celle d’Ivan. Il ne veut pas dévoiler de quoi parle ses chansons pour n'enfermer personne dans une signification spécifique. Quand j’écrit des paroles, j’ai moi-même ma propre vision des choses. Toutes ces grosses vidéos comme "Wrong Side Of Heaven" qui ont plusieurs millions de vues, j’en ai d’abord écouté la musique pour ensuite la transformer en histoire. J’adore tout ce processus. J’ai aussi mis en scène certaines vidéos et pour moi, ça fait vraiment partie de la création, du côté artistique. Je pourrais aussi rejouer dans un film, mais ce n’est pas vraiment quelque chose qui me tient à cœur. Je veux créer, écrire.

"Ivan est fait pour le cinéma. Je lui ai déjà dit qu’il devrait continuer, car il a un talent naturel pour ça."


Le naturel revient au galop : côté musique, comment se profile cette tournée avec MEGADETH et THE HU ?
En fait, après tout ce temps passé à la maison, je me suis demandé si les gens ressortiraient pour les concerts. Après la tournée européenne, je n’ai plus eu aucun doute tellement c’était magique. Les gens avaient besoin de concerts et la tournée l’a prouvé. La tournée actuelle est notre première aux Etats-Unis depuis la pandémie alors, elle est et sera incontestablement géniale.

Est-ce que l’on peut espérer une nouvelle tournée en Europe et en France en 2023 ?
Eh bien, toute cette fin d’année est dédiée à la tournée aux Etats-Unis et ensuite, nous espérons aller au Japon, puis revenir en Europe. Donc, nous serons probablement là au printemps 2023, mais aussi en Asie, en Amérique du Sud… Rien n’est encore fixé, mais nous sommes en train d'en parler sérieusement. •
 

"The Retaliators" est joué dans les salles françaises les 15 et 16 septembre à :
Réseau CGR : Agen, Albi, Angoulème, Tarnos, Blagnac, Villenave d'Ornon, Bordeaux, Brive, Buxerolles, La Rochelle, Pau, Lescar, Montauban, Niort, Périgueux, Rodez, Tarbes, Abbeville, Auxerre, Beauvais, Bourges, Brest, Châlons-en-Champagne, Chateauroux, Cherbourg, Cholet, La Mezière, Lanester, Saint-Saturnin, Saint-Quentin, Tours, Troyes, Bruay-la-Buissière, Brignais, Clermont-Ferrand, Moulins, Villefranche-sur-Saône, Cagnes-sur-Mer, Carcassonne, Draguignan, La Ciotat, Lattes, Manosque, Narbonne, Nîmes, Rivesaltes, Villeneuve-lès-Béziers, Vitrolles, Paris Lillas, Epinay, Mantes-la-Jolie, Nanterre, Sarcelles, Torcy, Colmar, Freyming.

Egalement dans certaines salles sélectionnées à Vichy, Jaux, Laon, Dunkerque, Maubeuge, Saint-Omer, Le Pontet, Marseille, Lomme, Saint-Julien, Mulhouse, Rouen, Strasbourg, Dorlisheim, Pont-à-Mousson, Basse Goulaine, Berck, Guingamp, Saint-Gaudens, Saint-Etienne, Nice, Besançon Centre, Arcueil et Villeneuve.

La bande originale du film

01. PAPA ROACH - The Ending
02. THE HU - This Is Mongol
03. EVA UNDER FIRE - Blow (feat. Spencer Charnas d'ICE NINE KILLS)
04. FROM ASHES TO NEW - Scars That I’m Hiding (feat. Anders Fridén d'IN FLAMES)
05. ASKING ALEXANDRIA - Faded Out (feat. WITHIN TEMPTATION)
06. Tommy Lee - Tops (feat. Push Push)
07. CLASSLESS ACT - Classless Act (feat. Vince Neil de MÖTLEY CRÜE)
08. FIVE FINGER DEATH PUNCH - Darkness Settles In
09. NOTHING MORE - Tired Of Winning / Ships In THe NIght
10. CROSSBONE SKULLY - Evil World Machine
11. THE HU - “Wolf Totem” (feat. Jacoby Shaddix de PAPA ROACH)
12. BAD WOLVES - If Tomorrow Never Comes (feat. Spencer Charnas d'ICE NINE KILLS)
13. Cory Marks - Burn It Up
14. HYRO THE HERO - Who’s That Playing On The Radio? (feat. Mick Mars & Danny Worsnop)
15. Cory Marks - Blame It On The Double (feat. Tyler Connolly & Jason Hook)
16. ALL GOOD THINGS - For The Glory (feat. HOLLYWOOD UNDEAD)
17. FROM ASHES TO NEW - Barely Breathing
18. MÖTLEY CRÜE - The Retaliators Theme (21 Bullets) (feat. ICE NINE KILLS, ASKING ALEXANDRIA et FROM ASHES TO NEW)
 

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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