19 septembre 2022, 17:40

POGO CAR CRASH CONTROL

Interview @ Saint Laurent-Blangy (SLB Fest)


A peine arrivé à Saint-Laurent, à côté d’Arras, pour assurer la tête d’affiche du SLB Fest, le groupe POGO CAR CRASH CONTROL au complet est disponible pour une interview. Dès l'entrée dans leur loge, Lola ouvre le réfrigérateur et, en toute simplicité, propose une bière – une Chouffe qui plus est. L’entretien s’engage, mené en binôme avec une étudiante aspirant à intégrer l’École Supérieure de Journalisme de Lille...


On vous voit souvent dans les Hauts-de-France ces temps-ci...
Olivier (chant/guitare) : Le Nord-Pas-de-Calais, c’est rock 'n' roll ! Il y a pas mal de salles dans la région...

A propos de lieux de concerts, vous passez sans problème de scènes immenses, comme le Hellfest, à des endroits moins répertoriés, comme le SLB Fest ce soir...
Olivier :  Au début, notre but était de jouer dans notre patelin. Nous voulions au moins faire un concert dans un bar et avoir nos bières gratos ; c’était notre objectif. Jamais, même dans nos rêves les plus fous, nous aurions imaginé nous produire au Hellfest. Nous avons fait aussi le Motocultor et aurions dû faire Rock en Seine cette année…
Lola (basse) : On l’a fait Rock en Scène, à nos débuts, sur la scène Île-de-France.
Olivier : Nous jouons pour des publics différents, dans des sites variés...

Hier, c’était dans un skate-park !
Olivier : Oui, c’était super ! Nos concerts nous permettent de découvrir des villes, des associations, des organisateurs, des personnes atypiques. C'est comme ça que je découvre la France. C’est hyper enrichissant !

Sur votre dernier album, « Fréquence Violence » sorti en mai dernier, on perçoit une approche mélodique, sur certains morceaux. Ils vieillissent les POGO ?
Olivier : Nous avions déjà fait des choses plus cool avant. Nous sommes affiliés à la scène metal depuis notre passage au Hellfest en 2018, mais nous avons des influences rock, pop, grunge, hardcore, comme CODE ORANGE, ou alternatives, comme les PIXIES ou NIRVANA. A partir de là, nous essayons d’évoluer en permanence.
Simon (guitare/chant) : Cette évolution c’est quelque chose qui durera toujours...
Lola : ...jusqu’à notre split ! En fait nous voulons casser les codes. Le plus important est d’avoir notre son, d’apporter notre pierre à l’édifice.

Et sur la mélodie alors, vous vieillissez ?
Olivier : Il y a toujours eu de la mélodie dans POGO CAR CRASH CONTROL, mais nous ne l’assumions pas trop.
Lola : Dès notre premier album, notre maison de disques voulait que nous sortions un morceau pop... mais nous ne l’avons pas fait, car il aurait rompu l’équilibre. Maintenant nous avons mûri. Nous avons lancé "Cristaux Liquides" comme premier single en guise de pied de nez, pour surprendre, pour que l’auditeur ne sache pas à quoi s’attendre. Notre public nous fait confiance... et c’est d’ailleurs sur ce morceau, au Hellfest, qu’il y a eu le plus de slams !
Simon : En fait, tout ça est instantané. Nous ne nous posons pas de questions sur là où nous voulons aller. Nous envoyons les riffs et voilà.


Lola, quelques mots sur "Women on Stage" ?
Lola : C’est un constat que je fais depuis six ans que nous tournons. Dans les festivals, je suis souvent la seule musicienne. Dans les loges, avec que des mecs, c’est un peu lourd, on peut se sentir seule. Il y a des femmes dans d’autres rôles, mais je suis la seule sur scène... et ça m’a saoulé ! Depuis un an j’ai donc mis ce sticker sur ma basse et ça a bien pris... C’est peut-être un effet du mouvement "Me Too" et de cette volonté de nouveau monde qui a suivi la période de la COVID.

Dans quelle direction comptes-tu faire évoluer "Women on Stage" ?
Lola : Je pense qu’il faut axer les efforts sur la professionnalisation des musiciennes pour éviter que les filles ne soient victimes du syndrome de l’imposteur. J’espère donner des clefs, pour qu’elles puissent franchir les étapes, se rapprocher des tourneurs. C’est un travail de réseaux. A terme, je veux qu’une petite batteuse, une petite guitariste puisse voir en la musique une possibilité professionnelle.

Vous avez refusé de jouer avec GUERILLA POUBELLE au Métaphone de Oignies, suite aux accusations de violences sexuelles portées à l’encontre de l’un de ses membres...
Lola : C’est la position du groupe, nous devions être droit dans nos bottes et ça a porté ses fruits. L’organisateur n’était pas au courant de l’article de Mediapart. Il a retiré le groupe de l’affiche et la soirée avec LOFOFORA a été super !

Cet engagement transparaît-il dans vos textes ?
Olivier : Mes textes sont cathartiques et personnels. Je n’écris pas pour défendre une cause mais pour me faire du bien, pour me défouler. C’est comme si ce qui est mauvais en moi se transformait en or.

Ne t’interdis-tu rien dans dans ce dévoilement ?
Olivier : C’est effectivement difficile de gérer une forme d’autocensure. Il y a la peur du regard des autres, de leur interprétation. Il ne faut pas pour autant ranger les mauvaises choses. Mieux vaut une chanson que des actes ; dans la musique, je serai très violent ! L’art me permet d’expulser des choses en les montrant. Quand j’écris, c’est assez difficile !

Cet après-midi ont joué de jeunes groupes, lauréat d’un tremplin. Un conseil à leur donner ?
Lola : Ce qui fera la différence, c’est le travail. Celui qui bossera le plus, qui aura envie d’avancer, de progresser y arrivera. Il faut en vouloir. Allez, au boulot !

Facebook.com/pogocarcrashcontrol
 

Blogger : Christophe Grès
Au sujet de l'auteur
Christophe Grès
Christophe a plongé dans l’univers du hard rock et du metal à la fin de l’adolescence, au tout début des années 90, avec Guns N’ Roses, Iron Maiden – des heures passées à écouter "Live after Death", les yeux plongés dans la mythique illustration du disque ! – et Motörhead. Très vite, cette musique devient une passion de plus en plus envahissante… Une multitude de nouveaux groupes a envahi sa vie, d’Obituary à Dark Throne en passant par Loudblast, Immortal, Paradise Lost... Les Grands Anciens – Black Sabbath, Led Zep, Deep Purple… – sont devenus ses références, comme de sages grands-pères, quand de jeunes furieux sont devenus les rejetons turbulents de la famille. Adorant écrire, il a créé et mené le fanzine A Rebours durant quelques années. Collectionneur dans l’âme, il accumule les set-lists, les vinyles, les CDs, les flyers… au grand désarroi de sa compagne, rétive à l’art métallique.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK