Mais quelle affiche !! Nous voici donc avec un plateau de toute beauté pour cet Vltima Ratio Fest (et je dois dire que je fais partie de ceux qui sont plutôt contents de voir INSOMNIUM à la place de MY DYING BRIDE). On se prépare donc pour une soirée mini-marathon avec des groupes de qualité !
Cinq formation à l’affiche et des salles de concert parisiennes qui ferment relativement tôt, c’est donc à 17h que l’on se retrouve à l’Elysée Montmartre pour un début de concert à 17h15. Malheureusement de nombreuses personnes n’ont probablement pas encore pu rejoindre la salle et c’est devant une foule un peu éparse (surtout que certains sont au bar ou au stand de merchandising) que HINAYANA ouvre le bal. Il s’agissait du seul groupe que je ne connaissais pas et j’ai été assez surprise d’apprendre qu’il était texan. Pour sa première tournée de ce côté de l’Atlantique, c’est son dernier EP « Death Of The Cosmic » que le groupe met à l’honneur. La salle se remplit lentement, pendant que ces derniers ne cessent d’haranguer le public et que la connexion s’établie avec les premiers rangs.
Une mise en bouche avec un set de 5 chansons de death/doom mélodique qui s’intègre parfaitement à la couleur musicale de la soirée et donne envie d’aller creuser un peu ce que produit le groupe ! On notera que le batteur n’ayant pas pu se joindre au reste du line-up pour la soirée, c’est celui de WOLFHEART qui officie avec les Américains.
Après une petite pause on enchaîne avec WOLFHEART justement, que je n’avais encore eu l’occasion de voir sur scène...
Les Finlandais commencent avec "Skyforger" issu de leur dernier album « King Of The North ». On notera que sur ce dernier disque, le chant clair est beaucoup plus présent que sur les albums précédents et contraste agréablement avec le growl puissant de Tuomas Saukkonen.
Une chose est clair, WOLFHEART, qui n’était pas revenu en France depuis le début de la pandémie, est content de retrouver le public (qui continue de remplir la salle pendant ce temps là...) et qui se montre un peu plus réceptif que pour le set d’HINAYANA... probablement en raison d’une connaissance plus approfondie du groupe. Forcément en jouant dans les premiers, le cicle-pit demandé semble un peu vide à l’exception des quelques courageux qui le tentent.
Cependant l’énergie dégagée par les musiciens de Lahti est bien palpable et le set de 40 minutes, un peu court aux yeux à la fois du groupe et du public, est composé d’une belle alternance entre morceaux épiques, de belles mélodies mais aussi une vraie force brute !
Force est de constater, avec l’arrivée de BORKNAGAR et la réaction du public, qu’on est définitivement passés dans la partie "têtes d’affiche" de la soirée. BORKNAGAR c’est un mélange extrêmement bien fait de black/folk/viking metal progressif...
Avec 11 albums à leur actif, on se doute qu’il sera difficile pour les Norvégiens de couvrir toute leur discographie et qu’une part belle sera faite à « True North » leur dernier album sorti en 2019. On a de la chance ce soir là avec un très bon son qui rend parfaitement justice aux voix des chanteurs. Pour avoir vu ICS Vortex aussi bien avec DIMMU BORGIR et ARCTURUS que BORKNAGAR, ce qui me frappe une nouvelle fois, c’est la façon dont il adapte sa manière d’être sur scène en fonction du groupe et l’univers dans lequel il se trouve. Rien à voir donc avec la performance servie au dernier Hellfest avec ARCTURUS où il semblait complètement perché dans son monde. Bref, on est ici dans un set tout en sobriété qui met en valeur la musique du groupe, tout en nuances, changements de rythme. On se laisse porter comme à travers un voyage dans le grand nord.
Sobriété aussi dans la communication avec le public : quelques petits mots par ci par là, mais contrairement aux deux groupes précédents, on sent bien qu’ils ne sont pas là pour chauffer le public. On adhère et on les suit... ou pas ! Je ne sais pas si ça aura fonctionné pour tout le monde, mais en ce qui me concerne, oui... et quel plaisir d’entendre des titres comme "Up North" en live. Une performance bien maîtrisée et toute en subtilité, oui oui, malgré le scream de temps en temps !
Après une petite pause bienvenue... c’est qu’il faut des forces pour tenir les soirées-concerts de cette longueur, nous voici repartis avec INSOMNIUM. On ne va pas se mentir, ce groupe est tristement associé dans mon esprit au vol de mon sac après leur concert parisien de 2014, mais il faut bien savoir conjurer le sort !
Changement d’ambiance immédiat par rapport à BORKNAGAR, on revient à une communication beaucoup plus importante entre le chanteur et le public. Public qui montre bien que je ne suis pas la seule à ne pas être déçue du remplacement trouvé à MY DYING BRIDE au vu de la réaction générale à l’arrivée du groupe. Côté set-list on a droit à du plus récent comme des chansons plus anciennes qui sont des incontournables du groupe comme "Down With The Sun" ou "Mortal Share" en milieu de set. Le dernier album « Heart Like a Grave » et « Shadows Of The Dying Sun » (2014) sont particulièrement bien représentés.
Le son est impeccable et les orchestrations sont bien rendues, permettant d’apprécier au mieux la musique des Finlandais. La salle commence à être bien comble et dans la fosse on aperçoit quelques pogos pour le plus grand plaisir du groupe ! Malgré un timing un peu serré, INSOMNIUM organisera quand même un mini rappel pour mettre en valeur ses trois dernières compositions et, même si finalement la manière de faire paraît un peu artificielle, on apprécie de pouvoir revenir aux "basiques" des concerts : ce petit moment où on peut râler parce qu’on trouve ça trop court et qu’on a une vraie chance d’avoir quelques titres en bonus, et dans le cas présent, c’est un très bel enchaînement avec "The Primeval Dark", "While We Sleep" et "Heart Like a Grave" !... Un set passé trop vite dont on a apprécié chaque seconde !
On commence clairement à sentir la fatigue... ce n’est pas le cas de tout le monde, car ceux qui sont arrivés plus tard trichent un peu, mais ce n’est pas comme si on allait bouder MOONSPELL, on a des valeurs tout de même, on va juste dire que l’on fait partie de ceux qui sont un peu au ralenti... En résumé : côté public on est sur des fans déjà complètements acquis au groupe, côté groupe on est sur une communication au maximum avec un Fernando Ribeiro toujours aussi heureux de parler un peu français, et un groupe extrêmement content de fêter ses 30 ans de carrière avec cette tournée !
La set-list va donc bien évidemment aller piocher un peu partout dans la discographie du groupe avec étonnamment « Irreligious » comme album de référence et non « Hermitage », pourtant le dernier, et dont est issue la première chanson du concert : "The Greater Good". Les différents aspects de MOONSPELL sont ainsi passés en revue et on a droit à une belle scénographie avec des jets de fumée et, sans surprise, un backdrop arborant une belle lune et globalement une ambiance gothic-metal qui démarque MOONSPELL des quatre prédécesseurs de la soirée.
Difficile aussi de parler d’un concert de MOONSPELL sans louer le charisme et la présence scénique de Fernando ! C’est avec "Alma Mater" et "Full Moon Madness" que se clôturera la soirée. Des applaudissements longs de la part d’un public, rincé par la durée du concert, mais qui finalement en aurait bien repris encore quelques minutes !!
Photos © Anthéa Bouquet - Le Transbordeur, Villeurbanne - le 4 octobre.
