11 décembre 2022, 14:51

SPIRITWORLD

"Deathwestern"

Album : Deathwestern

Une introduction country sur fond de serpent à sonnettes sur un disque de metal, non il ne s’agit pas d’un nouveau morceau de VOLBEAT... Quand les cabaleros dégainent leurs six cordes, il pleut des riffs thrash aux trajectoires hurlantes. Les plus blasés tombent telles des mouches « Deathwestern » est sauvage, arborant une rudesse sonnant façon SLAYER et des percussions bien marquées, dignes de SEPULTURA. Le frontman growl de sa bouche pleine de la poussière du désert du Mojave, d’où pointe des accents hardcore. Le groupe se nomme SPIRITWORLD et balance en rafale des titres dévastateurs. "Relic Of Damnation" nous ramène à un temps où régnait le sang bouillonnant dans les veines des damnés au sud du paradis. Une époque de rythmique brute et de guitares lourdes et saturées. Un degré de bestialité qui dévaste tout sur son passage. Jouissance des sens, les guitares aussi huileuses que ses propres cordes.

"Purafied In Violence" est un rouleau de riffs compressés, tout un programme dans ce titre aux accélérations si vives que les percussions brésiliennes à côté paraissent être un chœur de messe du dimanche. Et bon dieu, justement, que c’est bon et libérateur, avec ce chant foutrement barbare. Les riffs sont parfois si obsédants que cela nous donne envie de nous mettre à chevaucher des purs sangs furieux, comme sur cet "ULCER" que rien ne semble stopper. La force de SPIRITWORLD est réellement dans l’apport d’une fougue thrashcore. "Committee Of Buzzards" dégage une force brute, l’esprit d’un far west où l’on entend hurler les âmes damnées au travers du chant du frontman, avec en écho un déferlement fou de riffs graisseux. L’autre atout de ce groupe de desperados est cette ambiance western qui est glissée de façon judicieuse, renforçant l’identité de titres comme "The Heretic Butcher", morceau découpé saignant par des guitares tranchantes comme des sabres de cavalerie. Du rythme, mais aussi une précision technique chirurgicale. Franchement un régal cet album qui nous métamorphose en hardos sauvages.

"Moonlit Torture", c'est une ouverture impériale à la façon du Roi Kerry (King), puis un rythme hardcore, rapide et puissant. Un art du bourrinage que l’on retrouve dans « Crucified Heathen Scum" poussé par un growl spectral et des soli huileux. "Lujuria Satanica" est plein de larmes de sang et de fureur, plus tard SPIRITWORLD nous mettra KO à "OK Corral" avec son final et définitif "1000 Deaths", un brûlot thrash au rendu... cash comme dirait Johnny l’homme en noir. Derniers hurlements sur riffs d’outlaw sans foi ni loi. Dernière tuerie musicale. Il était une fois dans le thrash ouest, personne n’en sortira indemne.

Une véritable découverte de l’année. SPIRITWORLD dégaine un « Deathwestern » qui sort des sentiers battus. Un groupe qui n'a rien de pieds tendres.

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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