Janvier 2023. Un drakkar descend la Loire et fend la brume alors que tonnent de menaçants tambours. Une voix claire de valkyrie appelle les dieux à la raison, c'est peine perdue. L'heure est à la guerre des sons. Du navire descendent de farouches ménestrels venus en découdre. De leurs fourreaux jaillissent des six cordes envoyant un écho de metal luisant. Ils sont DRAKWALD de Tours et « Black Moon Falls » est le conte musical qu’ils nous offrent en ces jours sombres et glacés.
"Devouring The Living Sun" brise notre vernis d’homme civilisé. Des riffs agressifs et un chant rauque, une ambiance que ne renierait pas ENSIFERUM. Des chœurs puissants retentissent aux côtés de flûtes païennes. Le soleil est à peine digéré par Fenrir, que voilà que les cieux s’embrasent pour le Ragnar-Rock, des "Burning Clouds" se liquéfient dans nos sens, au doux son de la flûte et des guitares grasses. Les éléments sont en guerre, une "Storm Of Embers" explose littéralement dans un fracas de death mélodique. Je salue ce growl qui se gargarise de façon magistrale contre toute logique musicale, alors qu’un doux refrain empli sereinement les cœurs.
Le metal est death et pagan, il retentit sur "Under A Rain Of Soot", nous sommes fouettés par une douche de traits rythmiques rapides, de guitares et de cornemuses aiguës. De quoi danser allègrement sous une lune impie. Le mixage viking est si parfait que cela fait probablement de DRAKWALD le plus nordique des groupes français. Parvenus à "End Of The Age" qui a le goût de l’extrême, nous gambadons couverts de peaux de loup, hurlant et growlant en écho aux riffs bestiaux. Mes amis, quel plaisir que cette musique tant sauvage que mélodique. Une jouissance des sens. Nostalgiques de ELUVEITIE vous trouverez là votre bonheur.
"Leaving The Stash" fracasse ses riffs façon déferlantes dans nos oreilles, avec l’approbation de mentors poussant des chœurs puissants en arrière-plan. Black death power, la beauté de l’âge primal dans le fracas du metal. Un sens du riff qui tabasse, un son des terres d’Ecosse, des cornes qui s’amusent avec le "Lost Soul". Folk et death mélodique mariés, une couronne de gui dans leurs chevelures, le rendu est parfait. Avec "Release From Apathy" la fougue nous fouette toujours autant le visage. Le chant est âpre et hargneux, en duel constant avec la cornemuse, le black est couleur, le riff et un rythme trépidant pour un voyage grandiose. Les riffs de DRAKWALD, tels les grands guerriers des terres froides, ne faiblissent à aucun moment, offrant une œuvre unique à qui est présent... au bon moment.
« Black Moon Falls » est un diamant black qui riffe de mille feux sauvages. DRAKWALD est un géant des glaces... tous parfums confondus.