Après 2 EP sortis en 2020, « Telemark » et « Pharos », Ihsahn continue ses expérimentations sur ce nouvel EP, « Fascination Street Sessions », produit par Jens Bogren (OPETH, DIMMU BORGIR, ARCH ENEMY...) au Fascination Street Studios en Suède. Le maestro du black norvégien a l'air d'avoir trouvé un rythme qui lui réussi plutôt pas mal en proposant des petits formats de façon rapprochée. Du qualitatif plutôt que du quantitatif ?
Après un « Telemark » très axé black et renouant avec ses origines et un « Pharos » surprenant de douceur, à quoi s'attendre de la créativité de Mr Vegard Sverre Tveitan, de son vrai nom, sur ce « Fascination Street Sessions » au contenu de 3 titres ?
Démarrage sur "The Observer" qui débute sur un riff menaçant avant de laisser place à une atmosphère de quiétude sur un chant clair parfaitement maîtrisé, sublimant la palette vocale du leader d'EMPEROR. Un invité, Oystein H. Aadland, ne tardera pas à joindre sa voix à celle d'Ihsahn avant que la nature vociférante de ce dernier ne refasse surface sur le refrain pour notre plus grand plaisir. Le morceau prend en intensité, dévoile sa saveur et nous en dégustons chaque cri.
Changement de rythme sur "Contorted Monuments" qui se veut plus pêchu d'entrée de jeu. La voix (du seigneur ?) se fait plus agressive dès les premières minutes et ne cédera que peu de place au chant claire. Le rythme est entraînant et efficace, juste ce qu'il faut pour commencer à headbanguer gentiment.
On se calme chers metalheads, car la douceur est à nouveau à l'honneur sur "Dom Andra", qui est une reprise de KENT, un groupe de pop-rock suédois. Celle-ci est plutôt fidèle à l'originale avec en invité surprise, Jonas Renske, le frontman de KATATONIA qui est un groupe... suédois. Une cover d'un groupe suédois, chantée en suédois avec un invité suédois, enregistrée dans un studio suédois et certainement meublé en meubles suédois... On pourra peut-être regretter l'absence de touche personnelle sur ce titre, qui aurait pu lui apporter une toute autre texture.
L'artiste norvégien poursuit son chemin d'explorateur en jonglant entre racines black metal, progressive et rock, et s'évertue toujours à se trouver là ou l'on ne l'attend pas. L'époque d'EMPEROR se fait lointaine (2001) mais le futur d'Ihsahn continue de se tracer et le maître n'a pas sonné la fin de la récré.
