19 août 2023, 23:59

MOTOCULTOR 2023

@ Carhaix (Jour 3)

3e réveil en Bretagne et de nouveau le doux son de la cornemuse, pas forcément mieux maîtrisé que la veille bien au contraire. D’ailleurs dans la mesure où le son s’est arrêté un peu en catastrophe et de manière encore moins maîtrisé que le reste, je soupçonne une des personnes plus proches géographiquement du musicien en herbe d’avoir craqué de bon matin...

Pour ce samedi nous avions un objectif : aller tenter une crêperie en ville, passage obligatoire, un peu comme le restaurant de pierogis à Gdańsk pendant le MYSTIC FESTIVAL, en espérant être de retour pour le concert de SYLVAINE à 13h35. Ne soyez pas trop ambitieux, ne faites pas comme nous... bien sûr que nous avons loupé le concert de SYLVAINE et ce n’est pas la faute de la file d’attente pour rentrer. Après de trop nombreux retours négatifs sur l’attente (commentaires curieusement effacés de la page du MOTOCULTOR...), nous sommes passés à une fouille assez réduite à partir du samedi qui contrastait étonnamment avec celle des jours précédents.


J’ai suivi d’un peu loin la fin de T.T.T (TRIBUTE TO THRASH) n’étant toujours pas fan de thrash et c’est avec PENITENCE ONIRIQUE que je commence réellement la journée de concerts.
On est clairement sur la caution ''black metal capuche'' du jour, mais en plus élégant avec des masques aveugles de toute beauté. Si je trouve que l’édition de cette année est peut-être un peu plus ''pauvre'' que d’habitude en black metal, on a quand même quelques bons (voire très bons groupes à l’affiche... salut WATAIN) et PENITENCE ONIRIQUE en fait partie. Cette vague relativement récente de groupes qui jouent sur scène en cachant leur visage a le mérite de recentrer l’attention du public sur la musique proposée et donne un aspect plus mystérieux et mystique à la musique. Un bon set en ce début d’après midi.

A ce stade, l’absence de vacances d’été commence à se faire sentir pour ma part et je confesse une petite sieste discrète au camping, un petit temps calme bien agréable pour recharger les batteries ! D’ailleurs à ce sujet, bien évidemment comme pour le HELLFEST le festival propose un partenariat avec une marque de batterie portable pour aider ceux qui contrairement à moi ne viennent pas avec leur armée de chargeurs personnels).

Retour sur la Mainstage pour BRUTUS que j’avais eu le plaisir de découvrir en live au DURBUY ROCK FESTIVAL au mois de mai. Nous avions passé le trajet retour à écouter leurs albums et j’étais bien contente de pouvoir les revoir aussi vite. Le rock alternatif du trio est une décharge d’énergie et on ne peut qu’admirer Stefanie Mannaerts la chanteuse/batteuse qui réussit l’exercice difficile de conjuguer les deux (ce ne sera pas la seule batteuse et chanteuse du week-end d’ailleurs) ! Si les autres musiciens sont bien présents et physiquement occupent la scène de manière égale, on ne peut nier que l’attention est attirée par la chanteuse dont la présence scénique phagocyte un peu le reste du groupe, mais on ne va lui reprocher d’être talentueuse ! Cette dernière a une voix particulière qui n’est pas sans rappeler celle de la regrettée Dolores O’Riordan par moment. J’aurais préféré les voir sous un chapiteau, les conditions auraient plus été au rendez-vous. J’ai donc préféré la prestation au DURBUY ROCK en salle, avec une ambiance qui s’y prêtait un peu mieux mais certainement parce que je deviens un peu tatillonne. Mais là encore c’est un ressenti personnel, certains vous diront tout le contraire et auront trouvé que voir le groupe sur la Mainstage en plein soleil était top... Tout dépend de la manière dont vous vous imprégnez de leur musique !


J’enchaîne avec RUSSIAN CIRCLES et là, réflexion existentielle sur la programmation du festival sur le thème du nombre de groupes de ''post-quelque chose... post-punk, post-black, post-hardcore confondus... ne commencerait il pas à dépasser le nombre de groupe de metal ?... Vous avez 3h ! Au passage si l’un de vous sait ce que donne le post-thrash si ça existe, je dois avouer que je suis curieuse. Le public c’était déplacé en masse pour voir le trio qui a fait chapiteau plein et sa musique tantôt très agressive, tantôt beaucoup plus douce, était accompagnée d’un beau light-show. Efficace, propre un excellent moment.

Après un tour réglementaire au stand de pâtes, puis au merchandising des artistes (oui le t-shirt de WATAIN avec écrit ''MOTORCULTOR'' c’était indispensable à ma garde robe) me voici donc en train de me poster pour mon énième concert de WATAIN et ô infamie, seulement mon deuxième depuis janvier. Vous doutez de mon objectivité ? C’est normal je n’en ai aucune et le groupe faisait partie de ceux qui m’avaient décidée à revenir au MOTOCULTOR. C’était bien évidemment absolument génial, mon meilleur concert du festival et je ne suis pas la seule à le dire... c’est par exemple la cas du pote que j’ai traîné dans la fosse et qui était un peu septique (le pote pas la fosse), mes voisins de pit, d’autres collègues journalistes, ma mère probablement aussi (non elle n'était pas là, mais elle aurait forcément été de mon avis). Petite scène, configuration ''scénographie minimum'', mais... que c’est beau ! Une véritable ode à la noirceur, un vrai rituel musical bref, allez voir WATAIN, même si vous n’êtes pas un inconditionnel de black metal, ça vaut le détour. De toute manière je continuerai de faire du prosélytisme dans le coin parce que WATAIN c’est le bien (enfin le Mal aussi faut pas exagérer, mais vous avez l’idée !)


Nota : que l'on se retrouve à pogoter joyeusement sur du black metal, à la rigueur pourquoi pas, et WATAIN a clairement un côté black'n'roll groovy... mais les slams je dis non, définitivement ! Ça ne colle tout simplement pas avec la musique. Par contre mention spécial au gars deux rangs derrière la barrière en train de se faire tranquillement son meilleur cornet de churros et qui a réussi à le finir avant qu’il ne soit délicatement saupoudré de sang de porc, ça vaut bien l’homme au saucisson dans la capuche pendant KATATONIA la veille... décidément, il y a un truc avec le public du MOTOCULTOR.

L’envie d’aller se coucher sur cette excellente note était bien présente, mais un petit enchaînement WATAIN / AMENRA ça ne se refuse pas ! Si vous n’aviez pas encore pris votre dose de noirceur cathartique et viscérale de la journée, voici la couche finale. La Massey Ferguscène est pleine à craquer pour ces 50 minutes de recueillement douloureux autour de la musique des Belges. AMENRA musicalement ça passe ou ça casse. Je pense toutefois qu’il faut l’essayer au moins une fois en live pour pouvoir en faire pleinement l’expérience. Je n’écoute quasiment jamais sur CD mais en live je pense qu’on se sent ou très mal à l’aise, ou complètement happé... une chose est sûre, on en sort pas complètement indemne. Ce fut le cas ici encore.


Je résiste cependant encore une fois aux douces sirènes de la douche et du fauteuil de camping pour aller faire un tour du côté de LITTLE BIG. Si les groupes ukrainiens ont sans surprise dû annuler leurs venues, on se fait la réflexion que c’est la deuxième fois que l’on termine la journée avec un groupe russe. Effectif réduit pour ces derniers, avec seulement trois membres et une set-list concentrée sur les dernières sorties et donc malheureusement les pépites des albums plus anciens sont complètement laissées de côté. Ça prend bien avec le public c’est dansant, le chanteur nous régale de ses pas de danses tous plus improbables les uns que les autres et de sa tenue de soubrette, mais au final j’ai préféré leur dernier passage au MOTOCULTOR en 2015. Cependant malgré mon ''c’était mieux avant'', typiquement c’est le genre de groupe qui est parfait en clôture de journée pour se défouler un peu, et se remettre des émotions des deux concerts précédents.

Je rentre un peu avant la fin au camping pour tenter d’avoir de l’eau chaude, tout en me disant que 4 jours c’est bien... mais c’est tout de même un peu sportif ! Heureusement que les concerts ne commencent pas aussi tôt que le HELLFEST !
 

Blogger : Carole Pandora
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