Après une double pause interminable (2011 et 2014), les Américains STAIND, reviennent intégralement revigorés de l'intérieur avec un nouvel album, « Confessions Of The Fallen », des plus envoûtants et charmants à la fois. Qu'on se le dise, les nostalgiques de l'époque phare « 14 Shades Of Grey » (2003) et les puristes de « The Illusion Of Progress » (2008) en auront généreusement pour leur sacrifice à se consacrer sur les dernières perles de leurs confrères DISTURBED, GODSMACK, CHEVELLE, SEVENDUST et consorts. Ce nouveau disque est un vibrant hommage à son meilleur condensé artistique connu en une carrière de presque trente ans au service d'un rock/metal alternatif reconnaissable dès les premières notes et lignes de chant savamment entremêlées.
C'est par la granuleuse voix, toujours aussi mi-agressive, mi-mélodique mais si charismatique de son leader Aaron Lewis, auteur de l'album country « The Road » en 2012, que vous vous sentirez immédiatement transporté en son royaume si soyeux et enivrant à la fois. Le groupe, toujours aussi dynamique, n'hésite pas un seul instant à réaffirmer son attachement avant-gardiste d'un metal alternatif de première catégorie subtilement renforcée par des atmosphères catchy. La structure instrumentale incroyablement duplicable d'album uni en album réussi fait visiblement toujours autant recette. On ne peut dignement rester de marbre devant ses changements éthiques de tempo, ses riffs prolifiques et ses breaks frénétiques qui font si bon ménage à nouveau au sein de ce huitième joyau musical.
Admirez des perles oniriques telles que "Lowest In Me", "Here And Now" et "Cycle Of Hurting" aussi honorables qu'indispensables sur le long terme, vous prédisposera indubitablement en joie extérieure à mesure d'écoutes prolongées. Les parties instrumentales sont d'une pureté royalement étincelante tout comme les structures de guitares habilement alambiquées en contre-plongée acoustique par moments choisis à merveille. Produit par le méritant Erik Ron (GODSMACK, BAD OMENS, MOTIONLESS IN WHITE, ATTILA...), le son est d'une clarté et intensité sanctifiées au zénith de leur art maîtrisé au gré de riffs, couplets et refrains pêchus. On se surprendra inconsciemment à distinguer avec parcimonie, des ambiances plus sombres, électroniques et froides à l'instar d'un NINE INCH NAILS intrinsèquement des plus inspirés.
STAIND, avec plus de quinze millions d'albums écoulés durant presque trente ans, revient foncièrement plus massif, empathique et avec cette force de l'engagement chevillé tant au cœur et corps, qu'à l'esprit et l'âme. Un pur chef-d'œuvre de metal alternatif mâtiné de douceur croisée à un nu-metal que vous savourerez intimement avec délectation sur le long terme. Vous serez conquis par ce surpuissant catalyseur d'émotions fortes et vivifiantes qu'incarne profondément ce couronné retour aux sources, à recommander urgemment. Indéniablement, le choc inévitable d'une contre-culture magnifiée et d'un recul hautain sur le monde contemporain, nous invite à apprécier à sa juste valeur le talent de ce groupe atypique aux heures de gloire réactivées à jamais.
