16 février 2024, 17:55

GREEN DAY

"Saviors"

Album : Saviors

On ne peut pas dire que la discographie de ce groupe ces deux dernières décennies ait été mémorable, exception faite d’un agréable « Revolution Radio » en 2016. Ceci explique le retard de ce papier, si j’ai voulu oser le « Saviors » de GREEN DAY, il m’a fallu prendre mon temps pour être objectif avec ce pilier de la mouvance punk-rock mélodique des années 90.

Agréable surprise avec "The Americain Dream Is Killing Me", où l’on baigne dans le punk énergique et ultra mélodieux, réminiscence d’une ère où nous étions tous des american idiots. On retrouve cette touche indie-pop si prononcée, toutefois pas dégueulasse du tout en ce qui me concerne. GREEN DAY en a fait sa marque de fabrique, et sur ce coup là, on gambade sur une joyeuse gigue. "Look Ma, No Brains" lâche sa guitare électrisée et le kit rythmique est superbement martelé. Le groupe semble avoir retrouvé la pêche de l’âge d’or « Dookie ». On alterne les styles, "Bobby Sox" à la guitare minimaliste et agrémentée de « hou hou, houuu » enfantins et fédérateurs, "One Eyed Bastard" sautillant et vocalement énervé, "Dilemma" fausse bluette peinte avec de bons coups de g-riffs... on slalome de styles en styles, en toute légèreté, l’album baigne dans une délicieuse ambiance rock-trip.

Loin de se reposer sur ses lauriers, GREEN DAY balance du punk bien punchy, avec "1981", comme si nos trois desperados du rock avaient fait une cure de jouvence, pour à nouveau briller de mille feux comme sur l’excellent "Coma City", tube au rythme bien entraînant. "Goodnight Adeline" lui, lorgne vers 1991 avec ses guitares très grunge attitude, et apposées sur un chant empreint d’authentique nostalgie. "Corvette Summer", s’il est bien énergique, est un peu convenu, je lui préfère un "Suzie Chapstick" country-punk à la mélancolie touchante, la déclaration d’amour paternelle d’un punk revenu des boulevards des rêves brisés dans "Father To  A Son", ou encore l’ultra jouissif "Strange Days Are Here To Stay", sur lequel GREEN DAY réaffirme son iconique rôle de meneur de bande dans la meute des groupes punk-rock du moment. Quand le présent sait s’inspirer du passé ça donne ce réel plaisir auditif, "Living In The '20s", c’est balancer la force de ses racines avec conviction en plein dans l'actualité. Pari réussi avec de réels riffs pour botter des culs !

Le titre "Saviors" compile en toute logique les influences posées ça et là sur l’album. Il s’en dégage une fraîcheur punk-rock communicative, aux notes incroyablement bienveillantes. "Fancy Sauce" pour clore, étonnera... L’acoustique mélancolie du titre nous dépose sur l’âme une belle touche de grâce.

Pari réussi je disais donc  pour GREEN DAY avec son « Saviors » qui... les sauve de l’anonymat et les replace sur le podium des groupes phares du punk-rock mélodique. Après le retour réussi de THE OFFSPRING nous retrouvons la joie de nos années passées mais finalement toujours vibrantes.

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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