Peter Tägtgren, véritable génie qui ne dort jamais tant il cumule les groupes de tous styles, revient avec son projet très personnel qu’est PAIN, ça ne se rate pas. Nouvel album donc, l’intriguant « I Am ». L’écoute se lance... dès à présent. On verra si à la fin on danse le mia.
Sans préambule c’est un tabassage guitares-batterie-growl avec "I Just Dropped By (To Say Goodbye)", un excellent titre electro-indus qui prend à peine le temps de reprendre son souffle lors de courts intermèdes et qui glisse rapidement sur les nappes de synthés. Peter est en pleine forme vocale, avec sa dualité gravement claire, il nous colle un bon PAIN dans la tronche. "Don’t Wake The Dead" ne ment pas, on calme le tempo pour un indus aux sonorités new wave et aux chœurs plus violon que violent, demeure toutefois une frappe rythmique prononcée et entêtante. Dans les glorieuses années 80 nous demeurons et voyons débouler "Go With The Flow", morceau groove indus incroyablement entraînant, fils assumé des SISTERS OF MERCY et de BRONSKI BEAT. J’adore.
"Not For Sale". Non le talent de PAIN n’est pas à vendre à travers cette montée techno-metal in-depêche-modale. Mon verbe devient aussi audacieux que la patate que file cette musique intemporelle. Bon, au vu de cette farandole improbable, ça sera quoi la suite ? Peter Tägtgren chante qu’il y a une "Party In My Head", on veut bien le croire, avec cette guitare acoustique accoquinée à un groove hyper dance-music et qui surfe sur un riff metallement votre. On va pouvoir souffler avec "I Am", valse indus metal somme toute d’un grand classicisme. "Push The Pusher" arrive vite pour vous bousculer, nouveau bourrinage martial qui ravivera les techno danseurs aux longs cheveux huileux. Et pour une deuxième couche (d’huile) "The New Norm" remettra le couvert, avec un petit air de FIVE FINGER DEATH PUNCH assez sympathique dans les couplets.
PAIN explorant tous les styles, personne ne sera réellement étonné de découvrir "Revolution" où un petit symphonique metal flirte avec l’électro indus criard. "My Angel" est là semi-ballade romantiquelectro,que l’on attendait, appuyée avec intelligence par un refrain féminin interprété dans le dialecte de Molière. D’où vient l’idée de Peter d’être allé chercher Cécile Siméone ? Je l’ignore, mais c’est bien vu. "Fair Game" est l’endgame de l’album. Véritable ballade accoustico-riffesque, loin des bidouillages électro, cette fois-ci c’est complètement larmoyant. Beau, mais pas exceptionnel non plus.
Peter Tägtgren, le Rémi Bricka du metal, nous livre un album melting-pot, où la majeure partie du temps l’auditeur va pouvoir groover sévère sur des beats et des riffs bien lourdingues, et savourer des textures plus mélodiques sur le reste du disque. Ne pas rater cette sortie donc.