
Groupe fusionnant s’il en est, aujourd’hui nous écoutons le 10e album de COMBICHRIST, « CMBCRST ».
Démarrage dans la fureur électro-indus, ''Children Of Violence'' emprunte autant à FRONT 242 qu’à la Neue Deutsche Harte. L'aggrotech froide dégouline sur nos fronts martelés par les guitares. Un début d’album qui promet d’être sans concession avec ses bruits obsédants de machines. ''D For Demonic'' prends le cap d’un hardtech-punk, le micro sature de vociférations mi-humaine mi-cyborg, les guitares et la batterie s’emballent et saturent elles aussi jusqu’au au point de non retour. C’est fou. ''Heads Off'' conjugue la frénésie électro avec le verbe thrash. Une beauté huileuse se déverse de ce titre hypnotique où se mêlent furie et breaks contemplatifs. Même les robots doivent reprendre leur souffle. ''Only Death Is Immortal'' cale et redémarre sur sa nappe de synthés, juste avant que s’impose un rythme lourd et lancinant, héritage des années clubing passées au néon blafard.
Sur ''Compliance'' COMBICHRIST envoie des riffs qui ont leur place au Ministry-ère, ça pulse comme le cœur de Metropolis. Avec ''Northern Path'', place à l’étrange, enfin, de l’encore plus étrange, une complainte cyber acoustique à la sensibilité martiale troublante. Beau, très beau. Même les robots peuvent avoir le blues. ''Through The Ravens Eyes'' lui emboîte le pas avec un incroyable naturel, l’électricité revenant habiter les cordes des guitares et les pistons vont pousser la rythmique plus avant dans un mood résolument indus. On poursuit dans la douceur avec ce ''Wolves Eating Wolves'' où des riffs pénétrants viennent gratter notre sensibilité pendant que le frontman Andy LaPlegua nous assène ses vers... vertement.
COMBICHRIST clame son ''Not My Enemy'' dans un groove dance-metal furieux et multidimensionnel, résultat protéiforme de décennies d’influences musicales en tous genres. ''Modern Demon'' transpire le SISTERS OF MERCY revisité et on se laisse emporter par une trance rythmique incroyable où pleuvent des riffs acérés. ''Planet Doom'' et son introduction carpenterienne est juste dément, avant que tout ne s’emballe pour une partie d’instruments possédés. ''Sonic Witch'' tient autant de B-52’s que des SISTERS OF MERCY et le résultat est tout bonnement hallucinant quand on sent en plus le reflet d'Al Jourgensen. ''Violence Solves Everything'' ? Apparemment oui avec son intro ''PTI'' et ''PTII (The End Of a Dream)'', dans un moshpit digne d’un derviche tourneur évoluant gracilement entre les notes 2.0, où quand les riffs expulsés des aciéries te font smurfer sur le dancefloor !
C’est marrant comme à chaque fois que j’écoute de l’indus, je pense que je vais m’ennuyer et au final, je suis surpris par la diversité des textures offertes. COMBICHRIST avec sa poésie 2.0 vient certainement de pondre l’un des albums indus et aggrotech de l’année.