24 juin 2024, 23:59

KARNIVOOL + ELEMENTS

@ Wasquehal (The Black Lab)

Bien qu'annoncé à 20h, ELEMENTS fait son apparition sur scène à 20h30, le temps de jouer quelques morceaux en l’espace d’à peine plus d’une demi-heure. Si le groupe est heureux d’ouvrir pour les Australiens, ce n’est pas dans les meilleures conditions qu’il se présente. D’entrée le son est trop fort. Le trop de réverbération ne permet pas d’apprécier à sa juste valeur ses compositions. La voix est peu audible. Bref, à moins de connaître le groupe et d’être fan de son album « Nouvelle Ere », sorti en 2023, il est quasiment impossible d’avoir un avis autre que celui de se dire qu’on prendra le temps d’écouter le disque à tête reposée dans d’autres conditions pour se faire une idée. Toutefois, une partie du public semble apprécier puisque des applaudissements et cris se font entendre et le chanteur ne manquera pas de les remercier. Contrairement à son titre, les aigus de son interprétation sont une pure agression, la chanson ''Dors'' est loin de nous emmener au pays des rêves. Le groupe ne se laisse néanmoins pas décourager. Il est là pour se produire et le fait avec conviction, ce qui est tout à son honneur...


Sur son ''Tri Continental Drift Tour'' et sur la route vers l’enfer, les Australiens KARNIVOOL font une halte dans le nord de la France avant de se produire le vendredi suivant sur la Mainstage 1 du Hellfest. Pour un groupe dont le dernier album « Asymmetry » date de 2013 et son single le plus récent est ''All It Takes'' en 2021, on remarque qu'il n’est pas passé aux oubliettes et est vivement attendu. Si la jauge du Black Lab qui est de ''666 spectateurs'' n’est pas pleine, c’est tout de même plus de 500 personnes qui sont présentes. Épiphénomène ? Le fait que le concert du lendemain à Villeurbanne affiche ''complet'' et sa présence au Hellfest prouve l’importance du groupe aux yeux de son public. D’ailleurs, la ferveur qui se dégage de celui-ci dès son arrivée, et à chaque fin de morceau, est remarquable.


Après l’ouverture du set avec ''All It Takes'', l’enchaînement avec ''C.O.T.E.'', permet à Ian Kenny de nous embarquer dans un voyage dans le temps, pour notre plus grand plaisir. C’est en effet, essentiellement des chansons tirées des deux premiers albums, « Themata » et « Sound Awake », qui sont au programme de la soirée. Si sur ''Goliath'' la voix manque de force, le riff de guitare est accrocheur et les lumières créent une ambiance qui se termine sur une ovation. Avec ''Mauseum'' on constate que le son reste trop fort, mais son équilibre est toutefois correcte et permet d’apprécier la prestation. A l’écoute de ''Simple Boy'' on pense à KLONE à travers la ligne de chant. Sans connaître les connexions entre les deux groupes, il n’est pas impossible que dans l’univers du rock progressif, KARNIVOOL puisse avoir été une source d’inspiration pour les Français.


''Umbra'' pose un moment mélancolique à mi-chemin de ce voyage dans l’univers des Australiens. La ferveur est à son comble. Le public et le groupe sont en parfaite communion. Les nombreux « merci beaucoup » et les propos de Kenny marquant le plaisir que le groupe prend à se produire ce soir soulève systématiquement une ovation qui prouve à quel point on assiste à l’exceptionnelle rencontre d’un groupe et de ses fans. Le fait que ''Aozora'' ne fasse pas partie de la discographie officielle du groupe, nous aurions pu penser à un nouveau morceau ou une reprise... Il n’en est rien car cette chanson a été jouée sur scène en 2015 et 2016. Apparaîtra-t-elle sur un nouvel album ? Les paris sont lancés.


Le public reprend en chœur ''We Are''. Avec son riff façon PANTERA, ''Deadman'' déclenche un vent de folie. Le public saute, chante et on assiste aussi à du stage-diving. Toute cette ferveur qui ne retombe pas, atteint son paroxysme avec ''Roquefort'' et ''Themata''. Le groupe salue chaleureusement le public qui le lui rend bien. C’est ainsi que lorsqu’il quitte la scène, l’assemblée scande « we want more ! ». Évidemment, KARNIVOOL ne se fait pas prier très longtemps pour revenir et interpréter ''Aeons'' et ''New Day''. Un rappel qui se termine dans une exceptionnelle osmose puisque l'assistance chante en chœur avec Kenny. Le tout avec ferveur et en frappant dans les mains.

Voilà une soirée qui se termine en apothéose. Si on peut regretter le niveau sonore et la balance qui n’ont pas permis à ELEMENTS de présenter sa musique de manière optimale, ceci a été largement compensé par la formidable prestation que KARNIVOOL et le public du Black Lab nous ont offert ce soir. Sans conteste l'un des concerts de l’année dans la région.


Photos © Axelle Quétier - Portfolio

Blogger : Bruno Cuvelier
Au sujet de l'auteur
Bruno Cuvelier
Son intérêt pour le hard rock est né en 1980 avec "Back In Black". Rapidement, il explore le heavy metal et ses ramifications qui l’amèneront à devenir fan de METALLICA jusqu'au "Black Album". Anti-conformiste et novateur, le groupe représente à ses yeux une excellente synthèse de tous les styles de metal qui foisonnent à cette époque. En parallèle, c'est aussi la découverte des salles de concert et des festivals qui le passionnent. L'arrivée d'Anneke van Giersbergen au sein de THE GATHERING en 1995 marquera une étape importante dans son parcours, puisqu'il suit leurs carrières respectives depuis lors. En 2014, il crée une communauté internationale de fans avant que leur retour sur scène en juin 2018 ne l'amène à rejoindre HARD FORCE. Occasionnellement animateur radio, il aime voyager et faire partager sa passion pour la musique.
Ses autres publications