25 juillet 2024, 20:31

POWERWOLF

"Wake Up The Wicked"

Album : Wake Up The Wicked

Nouvelle ruée des loups-garous de Sarrebruck. Je ne compte plus le nombre d’albums que POWERWOLF a dégainé en deux décennies. Leur style aussi bien musical que théâtral a été la formule magique de leur réussite. Leur renommée est bien assise, pour preuve les haters qui commencent à glisser à chaque nouvelle sortie « pfff POWERWOLF fait encore du POWERWOLF ». Nul doute que les mêmes médiraient au moindre virage artistique de nos louloups. Comme c’est le cas pour des SABATON, ACCEPT, et autres Vierge de Fer. On sort les soutanes et l’eau bénite et direction « Wake Up The Wicked » afin de découvrir la teneur des sermons de ces maîtres du power metal lyrique.

"Bless ‘Em With The Blade", POWERWOLF béni toujours, soit à la dynamite avec ses blasts rythmique, soit avec le tranchant vif de ses riffs. Une excellente accroche, gorgée de heavy metal teuton plus Acceptable que jamais, auquel colle magnifiquement la voix de ténor d’Attila Dorn. Les culs bénis ont vite fait de décamper devant la charge pécheresse de "Sinners Of The Seven Seas" qui voit le son des guitares des frères Greywolf se décupler avec hennissements et galops, avec de rigueur un refrain fédérateur typique et épique du groupe appuyé d’une belle partition de m-orgue. Pour moi ça démarre très très bien. Nous aurons vite fait d’ingérer et répéter en concert à toute voix ces nouveaux « gloria, experius », portés par "Kyrie Klitorem".

Même cantonné dans son église païenne POWERWOLF sait varier subtilement son style. Pour preuve "Heretic Hunters" qui voit le clavier gigoter sur un air pagan, air que crucifie joyeusement la rythmique survoltée et un chant digne d’un vent des Highlands. L’album se révèle réellement conçu pour le live au vu de l’ampleur du son, tel le single "1589" avec son style narratif où Sabastonne. Seul regret, les morceaux sont souvent très courts. Quel que soit le choix de la ligne musicale POWERWOLF sait toujours nous emmener avec lui dans ses chemins de traverse, déversant force et riffs, et des toujours délicieux « ave Maria », "Viva Vulgata" en est un bel exemple.

Une autre recette toujours sûre avec POWERWOLF, la sanctification sauvage, où quand des guitares lourdes creusent des sillons de plaisir dans nos conduits auditifs, et où des martèlements diaboliques empêche toute cicatrisation, un truc à réveiller les morts, où les maudits avec ses soli audacieux. "Wake Up The Wicked" c’est nous que le titre souhaite éveiller à la jouissance.

Après la bête du Gévaudan POWERWOLF décline un nouveau chant d’amour à l’histoire de la France. "Joan Of Arc" surprend ? Après tout une chanson power-metal au lyrique paillard à la gloire de la première femme au foyer de l’histoire, ce n’est rien de réellement étonnant, c’est en revanche détonnant. Excellent german-pagan. Si je cite le morceau suivant, "Thunderpriest", à quoi pensez-vous ? Gagné, une batterie complètement folle, des riffs cent pour cent briseurs des lois de la physique, voilà un bel hommage à JUDAS PRIEST, Rob Halford aurait pu ajouter ses cris au chant rauque d’Attila. Un grand moment de jouissance que ce german steel !

"We Don’t Wanna Be No Saints". Déjà le sprint final. Rapide, brutalement heavy et théâtral, ravissant chœurs d’enfants en contrepoint... après les dernières notes de "Vargamor", ballade heavy-folk nostalgique, on peut affirmer que la magie opéra.

« Wake Up The Wicked » c’est du bonheur musical metal en Bach... et en barre. POWERWOLF enfonce un magnifique nouveau clou dans l’autel de sa carrière. Oubliez les rageux. Le style de POWERWOLF est tellement empreint de jouissance instantanée qu’il constitue une réponse à toute critique. La vraie question serait plutôt « pourquoi devrait-il y avoir un changement une telle recette ? »

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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