27 septembre 2024, 16:30

LOCOMUERTE

"Parano Booster"

Album : Parano Booster

La première fois que nous avons entendu un groupe de hard rock chanter en espagnol, c’était au début des années 80. Cela était original et dénotait à une époque où les groupes anglophones régnaient en maîtres incontestés du genre. Venu d’Espagne, BARON ROJO faisait office d’anomalie, sans pour autant, loin de là, démériter. Depuis ces temps immémoriaux, les choses ont bien changé puisque le heavy metal s’est mue en une constellation. Celle du metal qui a contaminé les quatre coins du globe, comme si le mal être et le besoin de la jeunesse issue des démocraties occidentales s’était répandu comme une pandémie. Bien que LOCOMUERTE ait vu le jour en 2009, c’est en 2018, avec leur troisième album, « La Brigada De Los Muertos », que nous avons découvert les chicanos qui ne nous viennent ni de la péninsule hibérique, ni d’Amérique Centrale comme le laisserait penser leur thrash/punk-harcore hispanique. Et quelle claque ! Une boule d’énergie qui réunit le meilleur de SUICIDAL TENDENCIES, ANTHRAX ou encore BIOHAZARD, le tout chanté en espagnol. Mais d’où viennent-ils ? Tout simplement de la région parisienne et ce n’est autre que Stéphane Buriez qui est derrière la console. C’est donc un produit bien français qui fait vivre ici l’esprit d’un malin on ne peut plus hispanique.

Six années se sont écoulées et le virus, à l’origine de cette énergie, ne s’est pas éteint à la faveur des priorités essentielles d’un idéal qui rêve d’aliénation des peuples à la toute puissance de sa richesse ostentatoire. Cette fois-ci, c’est Niko "HK" du Vamacara Studio qui s’associe à Stéphane Buriez pour produire ce quatrième album de la familia. Tout commence par "B91", un titre en deux parties, celle d’un superbe flamenco rétro, réinterprétée dans un second temps à la sauce LOCOMUERTE. On enchaîne sur le magnifique "Parano Booster" qui donne son nom à l’album et ne laisse aucun doute sur le fait que le quartette ne s’est pas assagi. Avec son flow et son riff endiablé, ce n’est pas le démoniaque "Demonios", qui démentira le fait que le groupe a parfaitement intégré les codes de ses illustres prédécésseurs.

Le speed "Pura Violencia" est un titre d’une pure violence qui cristallise le meilleur du style. Aucun doute que nous, pauvres mortels, ne pouvons faire autrement que de mosher sur "Nosotros". Cette énergie pure, que continue à dégager "Fumamota" prouve qu'on est en présence d’une substance d’une grande pureté qui ne manquera pas de transformer l’animalité de la foule en énergie positive, lorsque les notes de "Animales" feront vibrer nos tympans. Avec son mosh latino, "Chupa" à cette saveur sucrée qui prolonge le plaisir. Lorsque vient "Chiga Tu Madre", nous avons atteint un point de non retour et que ceux qui souhaiteraient que cesse ce bordel peuvent bien aller se faire foutre. Le moins que l’on puisse dire est que la musique de LOCOMUERTE nous préserve, avec des titres tels que "Plata O Plomo", des univers de drogue qui sont faits d’argent et de plomb. Enfin, "Los Narcos" met un point final à cette boule d’énergie qui démontre que LOCOMUERTE sont les rois du cartel national de l’addiction aux décibels.

Au terme de cette découverte, nous restons sans voix. Juste l’envie de réécouter ce disque pour se rassurer que ce que nous avons entendu est bien réel. Ceux qui connaissent déjà le groupe savent que ce n'est pas un rêve et on ne peut que se réjouir qu’à défaut de vous botter les fesses, LOCOMUERTE est une véritable gifle, au sens figuré, que ce soit sur disque comme dans la réalité de la scène. On ne peut que remercier chaleureusement les protagonistes de cette joyeuse révolte, venue de contrées sauvages, porteuse d’un vent de liberté... ou plutôt devrions nous dire un ouragan !

Blogger : Bruno Cuvelier
Au sujet de l'auteur
Bruno Cuvelier
Son intérêt pour le hard rock est né en 1980 avec "Back In Black". Rapidement, il explore le heavy metal et ses ramifications qui l’amèneront à devenir fan de METALLICA jusqu'au "Black Album". Anti-conformiste et novateur, le groupe représente à ses yeux une excellente synthèse de tous les styles de metal qui foisonnent à cette époque. En parallèle, c'est aussi la découverte des salles de concert et des festivals qui le passionnent. L'arrivée d'Anneke van Giersbergen au sein de THE GATHERING en 1995 marquera une étape importante dans son parcours, puisqu'il suit leurs carrières respectives depuis lors. En 2014, il crée une communauté internationale de fans avant que leur retour sur scène en juin 2018 ne l'amène à rejoindre HARD FORCE. Occasionnellement animateur radio, il aime voyager et faire partager sa passion pour la musique.
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