Formé il y a quelques mois du côté de Silkeborg, Danemark, NECKBREAKKER n’est pas du genre à attendre patiemment que le hareng lui tombe tout rôti dans le bec puisqu’il a conclu dans la foulée un deal avec Nuclear Blast Records. Il y a pire, vous en conviendrez, pour débouler avec ses rangers crottés dans le monde merveilleux du metal. Et l’on peut dire une fois encore que le label de Donzdorf a eu le nez creux en signant ce quintette qui propose ici un premier album de bien belle facture. Qui marie sans ménagement death metal, power thrash et hardcore avec un certain doigté.
Démarrant sa moisson de riffs mitraillettes avec le doublé "Horizon Of Spikes" / "Putrefied Body Fluid", NECKBREAKKER annonce la couleur d’entrée de jeu en dévoilant un metal brutal, serré comme un café turc, sans la moindre concession. Et démontre un certain savoir-faire dans le troussage de gros breaks couplés à des accélérations meurtrières, notamment sur un "Purgatory Rites" infernal. Pas d’erreur sur la marchandise pour sûr puisque le death "moderne" prodigué sur cet album est d'une précision et d’une brutalité sans faille, ne négligeant pas pour autant la mélodie qui tombe à point et l'ambiance apocalyptique en bonus.
En lui ajoutant une dimension power-thrash écrasante, il prouve que la recette déjà éprouvée par d’autres avant lui reste toujours aussi efficace. En témoignent ces rythmiques maousses costo qui vont faire chavirer les moshpits et écrabouiller sans pitié les esgourdes avec des riffs rondouillards, d'une précision redoutable. Pas de doute sur la qualité : ça latte dur et dans tous les coins avec une prédisposition pour le riffing XXL. A peine le temps de baisser la garde que "Shackled To a Corpse" et "Face-splitting Madness", tous deux dévoilés en avant-première il y a quelques semaines, ne viennent finir les basses besognes sans ménagement.
Doté d'une production en béton armé, qui ne tombe pas pour autant dans l'agression stérile, « Within The Viscera », avec sa pochette sobre et efficace, ravira aussi bien les fans d'une version musclée des derniers FEAR FACTORY, DECAPITATED ou encore DYSCARNATE, que ceux et celles à la recherche d'un death/thrash moderne et affûté. C'est carré, ça claque et ça dure quarante-six minutes, pile-poil ce qu'il faut pour titiller les cochlées avec doigté !