14 janvier 2025, 19:39

TOP ALBUMS 2024

Par Benjamin Delacoux


Il est l’heure du bilan de l’année 2024 qui vient de toucher à sa fin et de son lot de bonnes productions musicales métalliques et dérivées qui ont tourné majoritairement sur ma platine. Suivez le guide de mes petites recommandations à écouter sans modération !
 

KLONE : « The Unseen »
C’est bien simple, ZE album de l’année 2024 est pour moi le nouveau disque des Poitevins KLONE qui nous offrent une merveille avec « The Unseen ». Un album qui signe la fin de leur collaboration avec Pelagic Records mais qui n’enlève rien à la qualité des sept chansons (oui, ce n’est pas énorme), mais je préfère largement sept titres qui me transportent et m’émerveillent plutôt qu’un double album rempli de bouche-trous. Je pense, sans exagérer, que je l’ai écouté une bonne trentaine de fois depuis sa sortie en novembre dernier. Chaque titre se découvre, écoute après écoute, et on réalise peu à peu toute la richesse du groupe dans son metal/rock progressif éthéré qui réduit légèrement la voilure après « Meanwhile » et flirte à nouveau avec ses inspirations issues de l’album « Here Come The Sun ». Certaines chansons sont d’ailleurs d’anciennes idées mises de côté ou inachevées et trouvent ici une seconde vie et prennent toute leur ampleur pour notre plus grand plaisir. Titres particulièrement appréciés si je devais faire un choix : "Interlaced", "The Unseen" et "After The Sun", mais franchement, tout l’album est excellent.


NO TERROR IN THE BANG : « Heal »
Après KLONE, on reste dans le giron de son guitariste Guillaume Bernard et de son label Klonosphere avec la plus belle découverte de son catalogue que j’ai faite en programmant mon émission MyBand : je parle des Rouennais NO TERROR IN THE BANG qui marient parfaitement l’univers musical du compositeur Danny Elfman, connu pour composer les B.O. des films de Tim Burton, avec le metal technique et groovy. Après « Eclosion », un premier EP déjà très prometteur paru en 2021, le quintet revient avec son premier album, « Heal », et frappe un grand coup, imposant son style clair-obscur et ambivalent entre phases puissantes de screams et interludes inquiétants. Une invitation aux rêves tourmentés où les créatures cachées dans les ombres se tiennent prêtes à vous bondir dessus. Titres à retenir s’il fallait choisir : "Hostile", "Retch" et "Heal".


SEETHER : « The Surface Seems So far »
Les groupes de rock ou metal alternatif ne sont pas vraiment légion sur le continent africain, mais certains ont réussi à tirer leur épingle du jeu, comme le montrent les Sud-Africains SEETHER qui continuent leur carrière mondiale avec plus de 25 ans d’activité et étaient de retour en 2024 avec « The Surface Seems So Far », un album particulièrement sombre. Son frontman Shaun Morgan étant passé par des moments difficiles psychologiquement, il s’en est servi comme base de composition et d’écriture pour exorciser ses démons, une auto-thérapie salvatrice qui se concrétise en onze chansons de rock alternatif écorché, mais une nouvelle fois inspiré, et offre une bonne suite à l’excellent « Si Vis Pacem, Parra Bellum » qui avait mis la barre très haut en 2022. Le rock/metal alternatif, rejeton du grunge des années 90, est clairement mon style de prédilection, et SEETHER remplit pour ma part son contrat. J’attends avec impatience sa prochaine venue sur notre territoire !


OPETH : « The Last Will And Testament »
Le grand retour des Suédois OPETH et, surtout, du growl de son chanteur guitariste Mikael Åkerfeldt, style vocal guttural qu’il avait mis de côté à la sortie de « Heritage » paru en... 2011 ! C’est dire si l'on ne pensait plus qu’il repasserait un jour du côté obscur de ses cordes vocales. Et « The Last Will And Testament » célèbre parfaitement ce retour aux sources comme à la belle époque de « Watershed » qui reste à ce jour mon album préféré. Et après un « Sorceress » et « In Coda Venenum » de très bonne facture, je suis comblé de découvrir cette nouvelle production découpée en sept chapitres et un titre final retraçant le testament d’un vieil homme et ce qu’il lègue à ses héritiers. Un concept-album dans le plus pur style musical des Suédois avec, en bonus, la participation de Monsieur Ian Anderson de JETHRO TULL sur le chapitre 7. Rien que ça.


NIGHTWISH : « Yesterwynde »
Les Finlandais (et la Néerlandaise Floor Jansen) NIGHTWISH reviennent avec un dixième album toujours aussi metal, toujours aussi power et symphonique avec son capitaine de vaisseau Tuomas Holopainen à la barre. Un LP qui ne verra pas de tournée de promotion (dommage) mais qui permet de prendre sa dose de metal épique avec la superbe voix de Floor, qui, à titre personnel, est la meilleure frontwoman que le groupe aie jamais eue, oui même devant Tarja Turunen qui restait trop dans un chant lyrique et qui, à force, m’agaçait. Ce « Yesterwynde » est à consommer sans modération même si je le trouve un peu en-deçà de « Endless Forms Most Beautiful », mais à égalité avec « Human. :II: Nature. », ce qui est déjà très bien. Mention spéciale pour les titres "An Ocean Of Strange Islands", "The Antikythera Mechanism" et "Perfume Of The Timeless".


EVERGREY : « Theories Of Emptiness »
EVERGREY, le groupe le plus sous-coté de la scène metal nord-européene selon moi (pour être cantonné à jouer au Petit Bain depuis plusieurs années alors qu’il mérite de remplir un Bataclan, minimum ! Bref...), nous offre sa nouvelle mouture, toujours aussi qualitative avec « Theories Of Emptiness » qui maintient un niveau de production et de composition au top, album après album. La bande de Tom Englund, qui a tout récemment vu le batteur Jonas Ekdahl quitter l’aventure pour passer plus de temps à la production et dont le poste a été repris par Simen Sandness, sait parfaitement nous faire décoller avec son heavy metal progressif et mélancolique. Et ceux qui étaient à leur concert à Paris ne peuvent qu’être d’accord, avec pas moins de cinq titres tirés de ce nouvel album, ça le faisait grave ! Allez, un petit top 3 des titres à retenir : "Falling From The Sun", "Misfortune" et "Cold Dreams".


​MYRATH : « Karma »
Découverte sur le tard, quelques semaines avant d’aller les photographier à l’Empreinte de Savigny-le-Temple, quelle belle surprise j’ai eu en posant mes oreilles sur la discographie des Franco-Tunisiens MYRATH et leur nouvel album « Karma » ! Un metal aux sonorités orientales savoureux qui coche toutes les cases que l’on peut attendre d’une formation de ce genre. Ici, les ambiances orientales sont peut-être un peu moins soutenues que sur les albums précédents, mais on ne peut qu’apprécier la qualité des titres et la technicité des musiciens, au service de la voix de Zaher Zorgati. A mettre dans votre playlist : "Into The Light", "Candle Cry" et "Words Are Failing".


ULTRA VOMIT : « Ultra Vomit et le Pouvoir de la Puissance »
Parce qu’un humour à la con comme le mien, ça s’entretient, il fallait bien une bande-son adaptée pour recharger les réservoirs à blagues et autres calembours stupides. Et qui de mieux que nos métalleux trublions ULTRA VOMIT pour accomplir cette tâche ? Avec ce nouvel album très attendu après l’acclamé « Panzer Surprise ! », les Nantais nous livrent un très bon cru avec toujours ce même humour cartoonesque et une production au top avec Fred Duquesne de MASS HYSTERIA derrière la console. Oui, c’est potache, oui, c’est souvent en-dessous de la ceinture, mais ça joue bien et certains titres sont vraiment bien inspirés comme "Kings Of Poop", "Doigts de Metal" (bravo à Fetus pour l’imitation d’Orelsan !), "La Puissance du Pouvoir" ou encore "Dead Robot Zombie Cop From Outer Space II" avec son prérefrain très générique de Cats Eyes qui me rappelle mon enfance. Avec toujours ce mashup entre le style d’un artiste metal passé à la sauce ultra-parodique-vomitesque. Une recette qui fonctionne… mais attention à ne pas trop verser dans le pipi-caca quand même pour le prochain disque.


SEEDS OF MARY : « Love »
Klonosphere faisant bien les choses, voilà un autre groupe issu de son catalogue que j’apprécie beaucoup : les Bordelais SEEDS OF MARY avec leur metal alternatif aux accents d’ALICE IN CHAINS. Avec « Love », son quatrième album sorti en automne dernier, le groupe apporte un peu plus de noirceur dans la palette de ses sonorités et joue avec une mélancolie bien plus appuyée mais finement apportée, qui nous entraîne irrémédiablement dans des émotions moins solaires, mais tout aussi savoureuses. Ecoutez "Amor Fati", "Spiral Me Down" et "The Narcissist" pour vous faire une idée plus précise de ce que le groupe a à vous offrir.


FURIES : "Stars Of Burning Lands" (single)
Allez, un petit bonus pour la route ! Ils n’ont pas sorti d’album depuis 2020, mais j’ai écouté un paquet de fois leurs trois nouveaux singles et j’attends avec impatience leur prochain album. Je parle de FURIES. Un heavy metal de haute facture tant sur le plan musical que sur la qualité des lignes de chant de Cheyenne Janas. Si le metal des années 80, au croisement de JUDAS PRIEST et de HEART, vous fait vibrer, allez vite écouter "Stars Of Burning Lands" !

Blogger : Benjamin Delacoux
Au sujet de l'auteur
Benjamin Delacoux
Guitariste/chanteur depuis 1991, passionné de musique, entré dans les médias à partir de 2013, grand amateur de metal en tous genres, Benjamin Delacoux a rejoint l'équipe de HARD FORCE après avoir été l'invité du programme "meet & greet" avec UGLY KID JOE dans MetalXS. Depuis, il est sur tous les fronts, dans les pits photo avec ses boîtiers, en face à face en interview avec les musiciens, et à l'antenne de Heavy1, dont l'émission MYBAND consacrée aux groupes indépendants et autoproduits.
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