Trois ans après leur deuxième album « Rakshak », qui a permis à BLOODYWOOD de passer de l’exercice de la reprise parodique sur YouTube à celui de la véritable composition, les Indiens originaires de New Delhi sont de retour avec leur nouvel album, sobrement intitulé « Nu Delhi ». Ce jeu de mots malin entre "New Delhi" et "Nu-Metal" donne d’emblée le ton.
Au total, 8 nouvelles chansons composent ce nouveau disque. Si l’ensemble peut paraître assez court, on peut facilement dire qu’il vaut mieux 8 excellents titres que 12 moyens.
Apportant à la scène des influences nouvelles avec « Rakshak », le groupe est désormais attendu au tournant avec ce nouvel album, et doit non pas se contenter de reproduire la formule qui a fait son succès avec le premier disque original, mais plutôt l’amplifier et la transcender. Pour rentrer dans le vif du sujet, on remarque dès le morceau d’ouverture "Halla Bol" et son intro très mystérieuse, que BLOODYWOOD continue d’explorer l’intersection entre nu-metal, metalcore, et musique traditionnelle indienne. Cette dernière n’est en aucun cas reléguée au second plan, et fait toujours partie intégrante du discours musical de cette réalisation.
Toujours au niveau des sonorités, on décèle très facilement l’influence de SLIPKNOT sur l’ensemble des titres, surtout au niveau du scream du chanteur Jayant Bhadula. Le morceau 'Dhadak' en est le parfait exemple. Autre titre phare de l’album, "Bekhauf" illustre parfaitement la volonté du groupe d’aller encore plus loin musicalement. Fruit d’une collaboration avec le groupe japonais BABYMETAL, il transcende les frontières musicales et linguistiques. Les voix en hindi et en japonais s’entrelacent harmonieusement, tandis que les riffs acérés et les rythmes insufflent une énergie unique ! "Bekhauf" signifie "sans peur" (que l’on peut aussi traduire par "être intrépide" ou "être courageux") et véhicule un message d’audace et de détermination, incitant chacun à affronter ses craintes avec courage !
Autre coup de cœur sur l’album, "Tadka" rend hommage à la richesse de la cuisine indienne. Au-delà de la référence culinaire, les paroles suggèrent une métaphore plus profonde : tout comme le "tadka", qui rehausse la saveur des plats, le groupe invite les auditeurs à pimenter leur vie et à embrasser l’inconnu.
Globalement, « Nu Delhi » est moins frontal politiquement et plus festif que son prédécesseur « Rakshak ». Il revendique plutôt la fierté culturelle, avec une approche plus positive de la musique engagée (sans pour autant hésiter à glisser des messages de façon plus métaphorique).
Bref, on vous recommande d’écouter « Nu Delhi », qui apporte vraiment de la fraîcheur à la scène metal actuelle.
