
Déjà 20 ans de carrière et six albums publiés pour les Ecossais BLEED FROM WITHIN, on peut dire qu’ils sont au sommet de leur art. Et c’est bien l’ambition de ce septième album, « Zenith », que de célébrer l’avènement de leur metalcore ampli de groove et de riffs acérés, trois ans après la sortie chez Nuclear Blast Records de « Shrine ».
Quatre singles ont déjà été dévoilés, laissant apercevoir une richesse de nuances dans l’intensité : si "Hands Of Sin" rappelle le subtil dosage entre mélodie et agressivité pure typique du groupe, "In Place Of Your Halo" fait une transition cohérente avec l’esprit de « Shrine », tout en assumant un passage de cornemuse grandiose. "A Hope In Hell" affiche une dimension très mélodique grâce à un son de guitare totalement typé metalcore. Le dernier single en date, "God Complex", rassure quant à lui sur l’énergie dévastatrice que le groupe a toujours su déployer en live, tout en assénant un solo efficace.
Les onze titres de ce nouvel album sont introduits sans hésitation par le bien nommé "Violent Nature", dont la rapidité n’a d’égale que l’agressivité des blasts assénés par Ali Richardson derrière les fûts, alors que Scott Kennedy impose sa voix gutturale et rageuse. Le morceau affiche ensuite une énergie bondissante qui promet une foule déchaînée en live, avant d'atterrir dans la lourdeur digne d’un PANTERA.
Le morceau donnant son titre à l’album, "Zenith" décline plusieurs ambiances, allant du chant clair à la violence, puis au groove, avant de revenir vers un esprit des plus cinématographique. Je retrouve ce qui m’avait touché sur le titre "Levitate", entre grâce et brutalité.
Cet album est intense à l’écoute, mais je trouve aussi que le groupe a voulu proposer des idées variées. Ainsi, "Dying Sun" instille une intro plutôt longue débouchant sur des riffs à l’influence death, avant de sombrer dans un univers aux confins du stoner et des sonorités industrielles, là où le titre "Chained To Hate" sera plus rentre dedans et direct, les guitares de Steven Jones et Craig Gowans semblant survoltées. "Known By No Name" démarre sur une intro aux nappes électroniques, avant de s’enflammer et d’afficher le côté grandiose de chœurs passionnés. Ce morceau sera certainement extraordinaire en live.
Côté invités, "Immortal Desire" convie Brann Dailor (batteur et voix dans MASTODON, groupe pour lequel les membres de BLEED FROM WITHIN n’ont jamais caché leur admiration). La voix claire et plutôt aiguë de Dailor offre une belle complémentarité avec la saturation plus grave de Scott, au service d’un morceau qui s’envole élégamment. Sur "Hands Of Sin", c’est Josh Middleton (SYLOSIS, ex-ARCHITECTS) qui vient faire s’exprimer sa guitare, pour le single que nous connaissons déjà et à l’efficacité prouvée.
Côté textes, les paroles oscillent entre propos désabusés, lucidité acide et mantras pour motiver les troupes. Après dix titres sans temps mort, "Edge Of Infinity" referme l’album de manière très poétique, d’abord avec une guitare au son pur, puis avec un piano, un chant émouvant, un solo touchant, et une ultime plongée sombre.
BLEED FROM WITHIN touchent les hautes cimes, dans un style qui leur est devenu propre et totalement reconnaissable, tout en continuant à explorer. Loin de se contenter de jouer avec les plus grands (SLIPKNOT, BULLET FOR MY VALENTINE...), le groupe s’apprête à revenir en France cet automne pour en découdre le 30 septembre à Lyon, le 1er octobre à Toulouse et le 7 octobre à Paris. Nous serons prêts à les accueillir, pour que cet album prenne en concert la dimension énergique supplémentaire qu’il nous laisse deviner.