GHOST est de retour à Lyon. Le groupe était attendu et a su créer l'événement en gratifiant ses fans d'une séance de dédicace exclusive le jour de la sortie de l'album, la veille du concert. Quand les étoiles sont alignées à la perfection, ce type d'événement prend tout son sens. Un album de GHOST est incontestablement attendu et lorsqu'un concert suit directement sa sortie, on ne peut se permettre de rater une date telle que celle-ci.
C'est à la LDLC Arena que ce concert a lieu, une nouvelle salle pour le groupe puisque celui-ci avait pris ses aises à la Halle Tony Garnier, salle mythique lyonnaise. Particularité majeure de cette tournée, les téléphones portables sont interdits. Si cela peut en dérouter ou perturber certains, l'absence de ces petits appareils a un impact non négligeable. En effet, j'ai pu remarquer un brouhaha incessant durant la demi-heure qui précède le show. Les gens se parlent et communiquent entre eux ! Il me semble, ou alors c'est mon attention qui était différente, que l'ambiance était nettement plus chaude que d'habitude. Il y a certes la communion autour du groupe mais l'excitation est cette fois bien partagée par une foule qui ne fait plus qu'un. Et puis, que dire des nuisances intempestives dues aux écrans qui s'allument durant le concert ou des bras levés qui gênent les spectateurs, tout ça pour ramener des images qu'on ne regarde jamais ou avec un son tellement immonde que l'on pourrait faire passer des bootlegs pour des super productions. Cette décision peut en faire râler certains mais si cette tendance pouvait s'étendre, cela serait loin d'être un mal.
Mais passons, nous sommes là pour parler d'un concert et non pour débattre. GHOST est de retour et ce show est bien là pour nous prouver que le groupe est en train de monter les échelons, même s'il n'a jamais été vraiment question d'underground pour la bande à Tobias. Pas de première partie, seulement le groupe durant plus de 1h45. Après une vingtaine de minutes durant lesquelles résonnent "Klara Stjärnor" et "Miserere Mei" de Gregorio Allegri, GHOST monte sur scène avec "Peacefield" suivi de "Lachryma", deux nouvelles chansons issues du dernier sorti : « Skeletá ». La mise en scène est magnifique, avec des décors qui n'auront de cesse d'évoluer tout au long du concert. Depuis la dernière tournée, le groupe a encore pris une certaine ampleur. Tout comme RAMMSTEIN, GHOST pousse son spectacle en y apportant des modifications de plus en plus importantes comme la présence du logo énorme en forme de croix et de G entrelacés au-dessus de la scène et qui sert de support à un nombre impressionnant de spots lumineux. On compte aussi sur des écrans en fond de scène qui viennent diversifier les ambiances.
Musicalement, GHOST est impeccable même si parfois le son est un peu moins bon sur certaines parties avec de grosses basses qui viennent faire vibrer les gradins. Cela ne les empêche pas de nous délivrer une belle série de titres avec entre autres "Devil Church", "Darkness At The Heart Of My Love", "Ritual", "Umbra", "Year Zero"... Autant de chansons qui mettront tout le monde d'accord sur les qualités musicales du groupe. "Mummy Dust" et "Monstrance Clock" provoquent l'effervescence avant un rappel d'anthologie composé de "Mary On A Cross", "Dance Macabre" et "Square Hammer". La lumière et l'ambiance nous feraient presque croire que l'on est revenu au siècle dernier et encore une fois, l'absence de téléphone y participe.
Un concert attendu par les fans, c'est le moins que l'on puisse dire, et totalement réussi. Ce groupe est en train de marquer durablement son époque. Que l'on soit fan ou non, il faut reconnaître à la formation son talent de mise en scène et l'énergie incontestable déployée sur scène. Cet événement fera date, c'est certain.
Photos © Anthéa Bouquet
