Ceux qui ont eu la chance de voir ABBYGAIL en live le confirmeront, ce groupe est avant tout une bande de potes qui font du rock ‘n’ roll sans se prendre la tête. Un seul objectif : s'accorder du bon temps en proposant des compositions originales s'inspirant des plus grands sans pour autant chercher à les imiter. Après 15 années d'existence, ABBYGAIL revient avec un quatrième album qui, à contrario des précédents, ne propose ni blues, ni ballade, mais 11 titres de pur rock 'n' roll formant un tout très cohérent. Après s’être évaporée, laissant derrière elle ses ailes encore fumantes sur « Still Burning », l’Electric Lady nous transmet le message « Escape From Reality » qui sonne comme une forme de résurrection. Il appartient maintenant à ses cinq disciples, bercés par AC/DC, BLACK SABBATH, UFO ou encore Michael Schenker, de diffuser la bonne parole.
Tout commence de façon légère avec “Lady of the Night” et “Serial Lover” qui introduisent l’esprit de l’album : un rock ’n’ roll carré et efficace dont il se dégage une force tranquille qui démontre la maturité musicale de la formation. Le titre dansant “Memory Lane” propose des accents stoniens sur une ligne de basse inspirée, pour sa part, par John Entwistle (THE WHO). Avec “Long Black Coat Chapter II”, c’est l’occasion d’un clin d'œil réussi aux origines du groupe.
“Drinks Are On Me” propose un riff entêtant et enivrant. Sans ralentir le tempo, “The King Of Rock 'N' Roll” groove avec son refrain percutant. Tout en continuant sur sa lancée, le quintet introduit une facette plus sérieuse avec “Behind the Screen” qui renvoie à la réalité du monde qui est le nôtre et nous invite à ouvrir les yeux. Le très accrocheur “Clockwork Orange Society” s’inspire - comme son nom l'indique - du film “Orange Mécanique”. Dans une société mondialisée où domine la couleur orange, cela devrait agir comme un signal d’alarme dans l’inconscient collectif. L’entraînant “The Day Everything Changed” nous rappelle que le jour du changement appartient déjà au passé. En hommage à Ozzy Osbourne, “The Prince of Darkness” introduit une nouveauté avec ses claviers à la “Mr Crowley”. L’enflammé “The Blank Page and the Pen” clôture cet album sur une note pensée pour la scène.
Cette quatrième galette est très réussie par sa cohérence, basée sur un groove constant du début à la fin. Le tout est agrémenté de riffs accrocheurs, de solos de guitare magnifiques et de quelques refrains qui ne manqueront pas d’embarquer le public. A nouveau ABBYGAIL démontre une nouvelle fois qu’il s'agit d'une bande de potes qui joue du rock ’n’ roll sans prétention, mais avec conviction.