3 juillet 2025, 17:03

SLEEP THEORY

Interview Cullen Moore


Deux ans après la sortie de son premier EP « Paper Hearts », la formation de Memphis SLEEP THEORY présente son premier album, « Afterglow », sorti le 16 mai et qui témoigne deja d'un grand succès à l'echelle planetaire. C’était donc l’occasion pour nous de découvrir l’univers du groupe, en discutant avec son leader et chanteur Cullen Moore.
 

SLEEP THEORY a été formé en 2019, juste avant la COVID, ce qui rend le groupe assez nouveau dans l'industrie du metal. Peux-tu nous en dire un peu plus sur la création du groupe et sur cette aventure jusqu'à présent ?
J'ai fondé le groupe en 2019, c'était un projet solo pour moi. À mes débuts, je venais de quitter le groupe dans lequel j'étais depuis un moment et je cherchais à travailler avec un producteur et à me lancer dans une carrière plus professionnelle. Le groupe avec lequel j'étais n'était pas vraiment intéressé par la collaboration avec des producteurs, et ils pensaient qu'on pouvait tout faire soi-même. J'ai donc décidé de partir, et c'est là que j'ai rencontré notre producteur, Dave. Au fil des années, en travaillant avec lui, il m’a présenté aux autres membres du groupe.

« Afterglow » est sorti mi-mai. Quels sont les retours sur sa parution jusqu'à présent ? Quel accueil a-t-il reçu ?
L'accueil de «Afterglow » a été excellent, tout le monde était super enthousiaste ! J'étais à un Meet and Greet, et un homme est venu me dire qu'il pensait que c'était une sorte de « Hybrid Theory » (Album de LINKIN PARK - ndlr) de la scène musicale actuelle. Et je ne sais pas combien de personnes y croient, mais le fait que quelqu'un me l'ait dit m'a vraiment fait plaisir, car je suis un grand fan de LINKIN PARK et j'ai beaucoup de respect pour cet album. Je trouve donc ça génial que quelqu'un ait cet avis sur ma musique.

J’ai trouvé plusieurs similitudes entre l’EP « Paper Hearts » de 2023 et l’album, comme si une structure avait été mise en place lors de l'écriture de ce dernier pour en faire une continuité de l’EP...
Il y a clairement des similitudes, les mêmes thématiques, les mêmes sujets. C'était vraiment l'idée de l'album que de reprendre là où l’EP s'était arrêté, c'est clairement la suite. J'aime à penser qu’il y a des chansons sœurs. Et, tu sais, j'ai l'impression qu'il conclut bien les idées de l’EP.

On constate qu'il pousse encore plus loin les vibrations metalcore, notamment avec le chant clair, mais il y a aussi des apports de parties électroniques et de fortes influences R&B. Comment avez-vous équilibré ces différents aspects ?
Honnêtement, je ne pense pas qu'on ait vraiment cherché l'équilibre. On se lance, on s'amuse, et on s'adapte à ce que l'un met un peu plus en valeur que l'autre. On entre en studio, on s'amuse bien à écrire, et on garde à l'esprit qu'on est un groupe quand on écrit du R&B, des morceaux avec des guitares plus lourdes et des sonorités plus puissantes, mais qui sonnent pop, ou qui ont des paroles qui s'accordent bien. Tu sais, on y travaille sans trop y penser, donc c'était un processus bien plus naturel qu’étudié et fait exprès.

C'était donc plus une question de naturel et de feeling ?
Absolument, c'est vraiment très naturel. Tu sais, je pense que beaucoup de gens pensent automatiquement que le R&B et le metal ne vont pas ensemble. Mais si on le fait bien, ça marche vraiment.

Il y a une dimension très profonde dans le titre "Parasite", suggérant une sorte d'histoire de relation toxique...
Oui, "Parasite" est très percutant dans ce genre de situation. On peut donc s'identifier, en fait, à beaucoup de paroles de ces chansons.

...S'agit-il donc d'expériences personnelles racontées à travers les chansons ? 
Tout à fait. "Parasite" s’adresse à une personne en particulier. As-tu déjà connu quelqu'un dans ta vie qui a essayé de te voler tes réussites et ton succès ? Souvent, ces personnes refusent d'admettre qu'elles sont le problème et qu'elles font ce qu'elles font. Et, qu'elles y croient ou non, elles deviennent comme des parasites et s'accrochent à toi, devenant cette entité avec laquelle il faut composer, tout en essayant de se convaincre que c'est toi le problème et non elles-mêmes. C'est pourquoi le titre “Parasite” est là, pour les nommer telles qu’elles sont vraiment.


As-tu l'impression que cette chanson a réussi à expliquer à ces gens qui ils sont vraiment ?
Pas du tout (rires) ! Parce que si la personne ou les personnes qui ont entendu la chanson savaient de quoi elle parle, je pense qu'ils seraient trop orgueilleux et inconscients pour ne serait-ce que faire le rapprochement et comprendre que ça pourrait être une leçon pour eux. Et c’est dommage !

De son côté, "Gravity" a eu un énorme impact et nous a donné l’impression que le R&B des années 2000 et le metal avaient eu un enfant...
Oui, c'est clairement dû à ces deux-là. Et je suis vraiment, vraiment fan de R&B aussi.

J'aimerais en savoir plus sur ton influence R&B. Comment as-tu commencé à l'intégrer dans tes chansons ?
J’ai toujours chanté du R&B. J'ai grandi dans une famille où il y avait du R&B à la maison, on écoutait les vieux classiques du genres, tout au long de mon enfance, de ma vie. Mes parents en écoutaient donc, j'adore le R&B old et new-school. À l'époque, quand j'écrivais "Gravity", sans aucun guide, je pensais à Chris Brown et Drake, et j’ai envoyé un message au producteur lui disant « je voudrais vraiment écrire une chanson qui soit un peu dans leur style ». On a donc pris la direction du studio, on voulait juste s'amuser, bidouiller des trucs avec une influence old-school et pourtant "Gravity" a été fait en 2021. C'était un peu différent, les paroles l'étaient un peu aussi, mais je suis bien plus content du résultat maintenant.

Je pense que vous avez eu le timing parfait pour ça, car d'après ce que l'on voit, le groupe a connu une croissance exponentielle en très peu de temps, et il est devenu l'un des groupes les plus impactants de la scène actuelle. Comment as-tu réussi à t’adapter à tous ces changements en gardant un équilibre personnel dans tous ces bouleversements ?
A vrai dire je me laisse porter par le temps. Je profite de chaque jour qui passe et je me laisse porter. Je n'y pense pas trop, du moins j’essaie de ne pas trop y penser. C'est génial que tout se passe si vite et que ça prenne de l'ampleur mais j'ai l'impression que si je me mets dans l'état d'esprit où je commence à trouver tout cela trop gros, mon cerveau va commencer à y croire. Et je pense à la nomination comme finaliste pour la meilleure révélation internationale aux Heavy Music Awards en 2025. C'est vraiment dingue parce que je ne pensais pas que c'était vraiment cool. Mais j'ai beaucoup de foi et de confiance en moi. Et je pense qu'à un moment donné, on voit des artistes internationaux, mais je ne pensais pas que ça arriverait si vite.


La tournée "Afterglow" a commencé en mai aux États-Unis. Comment ça se passe jusqu'à présent et comment te sens-tu ?
La tournée "Afterglow" est absolument incroyable, et avant qu'on commence, notre manager et tour-manager me parlaient de la taille des salles et de ce genre de choses, ce à quoi je n’aime pas penser, car une fois sur place ça ne sera plus aussi surprenant. Mais même si j’essaye de ne rien montrer, souvent je suis complètement surpris par la taille de la salle. J’essaie aussi de voir les groupes de première partie, ce qui est fou parce que beaucoup de ces salles ont fait jouer des groupes avec qui on a tourné, il y a un an par exemple. Et de voir où le groupe en est aujourd'hui par rapport à l’année dernière est absolument incroyable quand on y pense.

Passer du statut de groupe de premières parties à celui de tête d'affiche est aussi une évolution logique par rapport au succès du groupe...
C'est tout à fait logique. C’est la continuation de tout ce que l’on a déjà fait. Et donc je pense que c'était logique aussi que ça arrive un jour. Ça a été le cas cette année, et c'était vraiment génial et j’ai super hâte, non seulement de terminer la tournée, mais aussi de voir ce qui se passera le reste de l'année, ainsi que pour les années à venir. C'est vraiment excitant et je suis très honoré.

Il y a le festival Louder Than Life en septembre. Qu'est-ce que ça fait d'être aux côtés de tant d'autres grands noms, et quels groupes aimerais-tu voir aussi pendant que vous y serez ?
Tu sais, j'adore Louder Than Life. Je crois que c'était l'un des premiers grands festivals où on a joué, en fait, c'est soit ça, soit le Rock Fest. Mais j'aime beaucoup Louder Than Life et je suis super excité. Mais honnêtement, je ne suis même pas sûr de la programmation, car j'ai la fâcheuse habitude de ne pas y prêter attention. Je veux juste être sur place et être encore plus enthousiaste à chaque fois, plutôt que d'y réfléchir à l'avance. Tu as vu la programmation ? elle est comment ?

Je t’invite vraiment à aller la consulter ! Et quels sont les futurs projets du groupe ? Incluent-ils la France ?
J'adorerais. Très bientôt, vu que j'y travaille, je vais continuer à y travailler. Et quand ça arrivera, ce sera vraiment sympa.

Est-ce un vrai "bientôt" ou un bientôt comme ceux de Netflix ?
Ce que je peux dire c’est que ce sera un "bientôt" plus rapide que ceux annoncés par Netflix ! (rires)

Enfin, quelles sont tes 5 chansons préférées issues de ta playlist du moment?
Sans réfléchir... oh mon Dieu, j'aime ta question. Le truc, c'est que je vais te faire chier parce que ce sera beaucoup de R&B !
Bobby Brown "I’ll Be Good To You". Peut-être "The Secret Garden" de Quincy Jones. LINKIN PARK et "From The Inside" et "Pressure" ou "Emergency" de PARAMORE.
 

Blogger : Sonia Salem
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Sonia Salem
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