Jamais deux sans trois ! Voilà un adage qui sied à merveille au groupe francilien qui signe son retour sur les platines avec un nouvel album qui s’inscrit dans la droite lignée du petit bijou brut qu’était « Hategod Triumph ». Une nouvelle fois illustré par la patte de l’artiste italien Paolo Girardini, « Realm Of The Impaled » n’est plus ni moins qu’une démonstration de death metal avec un grand D. Il faut dire qu’avec ses quinze années d’existence au compteur, CREEPING FEAR a de la bouteille et maîtrise ici son sujet sur le bout des ongles incarnés !
Habituée de nos colonnes ici et là, la formation s’illustre une nouvelle fois avec un death metal bien velu et brut de décoffrage, au riffing mammouth et ses parties de batterie écrasantes : de véritables gages de qualité et d'authenticité. Des morceaux comme "Dismembered And Thrown Into Black Flames", "Obscene Sacrifice" montrent d'ailleurs le groupe sous son visage le plus séduisant avec des guitares lourdes à souhait ponctuées de viles dissonances, pendant que "Demonic Ascent" se pare de tremolo pickings tout droit sortis de l’enfer. Le tout est bien entendu régurgité avec des growls d'une profondeur abyssale. Miam ! Petite mention au passage pour le superbe "Et ils se Couvrirent de Gloire" qui fait croiser le fer à des parties presque doom avec de grosses envolées bien brutales.
A côté de cette avalanche de riffs taille XXL, la production apporte elle aussi sa contribution à cette sinistre entreprise, sauvage à souhait. Dans la droite lignée de « Hategod Triumph », son précédent méfait fort bien fait, « Realm Of The Impaled » a été enregistré au Hybreed Studio par Andrew Guillotin et mixé au Henosis Studio par Frédéric Gervais. Cerise sur le gâteau, c’est une nouvelle fois Dan Swanö qui a masterisé la bête dans ses forges nordiques de l’Unisound Studio. Les talents conjugués de ces trois artisans façonnent à ce « Realm Of The Impaled » un son brut, compact et puissant.
Ce nouvel album incarne à merveille le changement dans la continuité qui va comme un gant à CREEPING FEAR. Et qui fait de lui l’un des meilleurs représentants de ce style au sein de la scène hexagonale. Toujours aussi méticuleux, comme à son habitude dans son matraquage death metal sciemment organisé, le groupe continue sur sa lancée avec un album de haut niveau. Chapeau bas messieurs !