Vous l’avez sans doute remarqué, mais les Français PURGE OF SANITY reviennent à grand bruit en cet été 2025 avec un line-up tout frais, un single, un clip et surtout une petite place bien méritée dans le catalogue du label Seek & Strike. J’ai eu le plaisir de découvrir en avant-première le nouvel EP, « The Expense Of Striving To Heal » et je pourrais très bien m’arrêter à cette introduction pour vous dire, écoutez-le, il est vraiment très bon, en soit c’est vrai. Mais, je préfère vous décortiquer un peu tout ça...
PURGE OF SANITY est un groupe qui s’est fait une jolie place dans la scène metal moderne avec un newcore particulièrement agressif qui vous plaira certainement si comme moi vous nourrissez vos playlists de metalcore et deathcore, des vagues les plus récentes, de hardcore mélodique, de thall et de djentcore. C’est un mariage réussi entre un metalcore brutal et froid, des sonorités électro et progressives et une production ultra moderne qui ne laissera pas indemnes vos oreilles. Propulsé par quatre musiciens, Daken au chant, Xvm à la guitare, Fowear à la basse et Noar à la batterie, le groupe s’est déjà illustré précédemment avec la sortie de deux singles "Psychosis" et "Phobia" qui avaient reçu un excellent accueil tant de la part du public que du côté des critiques. Le groupe a également partagé la scène de quelques grands noms du metal moderne telles que LANDMVRKS, ten56. ou encore REVNOIR. Après quelques évolutions par le passé, le line-up actuel semble avoir trouvé un bel équilibre et une dynamique de travail très prolifique au vu de cet EP.
Le groupe a soigné la direction artistique afin de proposer un univers particulièrement cohérent, de la pochette, en passant par le clip, les paroles et le mariage audacieux de styles mêlant avec efficacité metal moderne et influences électro et techno. Torturé, c’est sans doute selon moi l’adjectif qui résumerait le mieux ce mini-album dont la pochette reprenant les codes de la scène core moderne montre de manière quasi abstraite une peau à l’apparence lacérée. Un peu cliché me direz-vous, surtout quand on navigue dans la scène metalcore, mais loin des gimmicks emo, c’est plutôt une exploration brutale, froide et mature des émotions qui se joue dans ces 5 chansons. 5 titres en effet particulièrement efficaces qui au-delà d’être très bon sur le plan musical, offrent également une jolie palette des talents et des ressources que le groupe est prêt à jouer, tant côté chant qu’instrumental. Plus sombre, plus brute, plus incisif, mais plus mûr, c’est sans doute ce qui a séduit le label Seek & Strike qui leur fait une jolie place parmi les pépites qui composent déjà leur catalogue. Seek & Strike c’est en effet des noms bien connus tels que MONASTERIES, ORBIT CULTURE ou encore UPON A BURNING BODY. Avec cette signature avec le label, PURGE OF SANITY s’offre le support d’une équipe à même de les propulser vers des projets toujours plus ambitieux et une production soignée et efficace.
L’EP débute avec "The Light You Won’t See", une quasi intro plus élaborée qu’une introduction classique puisqu’elle donne la part belle au chant plus clair. L’instrumental très mélodique fait progressivement monter la tension en amenant avec force guitare, basse et batterie accompagnées par le scream. C’est beau, c’est triste et les paroles s’accordent parfaitement à cette atmosphère.
Le titre suivant "Candescent" est le premier signe sorti au début de l’été. Il est accompagné d’un clip réalisé par Kévin Merriaux dont je reconnais sans peine la patte dans la photographie si particulière, éthérée, désaturée et torturée. La chanson continue d’explorer des thématiques douloureuses en décrivant la souffrance de ceux que l’on fait taire pour avoir voulu être eux-mêmes. Une alternance bienvenue entre le chant clair soutenu par la mélodie lors des refrains et le scream sur des passages plus saturés dans l’instrumental s'ajoutent à cette atmosphère. C’est l’occasion également de souligner combien le chant est bon, clean comme saturé mais en particulier dans sa richesse et sa technicité sur le scream.
"Mediocre" surprend ensuite par sa brutalité et son changement de style qui laisse un peu de côté les phases très mélodiques pour marier cette fois metal et passages inspirés du gabber et de l’uptempo. J’ai été agréablement surprise de retrouver des influences techno hardcore de manière si marquée dans les morceaux. Ça fonctionne très bien et se marie parfaitement avec la production très moderne.
"Malignent Flowers" poursuit dans cette dynamique en attaquant très fort avec une intro techno hardcore et enchaîne sur une rythmique impitoyable entre guitare et batteries. Et ça, ça me plaît particulièrement. J’ai également énormément apprécié les samples de chœur en fond qui me rappelle des inspirations plus thall comme certains morceaux de HUMANITY’S LAST BREATH (et autant dire que si ça m’inspire des morceaux de HLB, alors le groupe a réussi son pari). On a alors un mariage étonnamment efficace de riffs brutaux, de chœurs éthérés avec des samples techno et drum'n'bass. "Malignent Flowers" s’achève sur un breakdown particulièrement lourd et sombre. On est, je pense, sur mon morceau préféré de l’EP tant il m’a inspiré et touché.
L’EP s’achève avec "The Expense Of Striving To Heal" qui lui donne son nom. La chanson reprend une structure et des inspirations plus classiques d’un hardcore mélodique et du metalcore avec un scream très torturé et entrecoupé de refrains clean. Beaucoup de mélodies également qui apaisent des phases plus brutales et des breakdown bien lourds soutenus par des samples techno. On est soudainement aspiré par l’accélération du tempo pour être projeté à nouveau vers des parties plus mélodiques et quelques soli de guitare très appréciables. "The Expense Of Striving To Heal" se termine sur une guitare plus claire, plus de douceur et de mélodie apportant une conclusion logique à l’EP.
J’ai tout de même une critique à faire : c’est beaucoup trop court. Comment vais-je désormais pouvoir patienter jusqu’à la sortie d’un nouvel EP ou bien d’un album ? Parce que c’est tout simplement très réussi, efficace, propre et moderne. PURGE OF SANITY propose un projet vraiment mature dont on perçoit à chaque chanson combien l’ensemble a été travaillé avec soin. L’EP est riche d’influences et de mariages de styles réussis bien qu’audacieux, j’ai beaucoup aimé y trouver un peu de la techno hardcore qui m’est chère et du thall que j’affectionne tout particulièrement. Reprenant également avec justesse des atmosphères et thématiques fréquentes de la scène metalcore, le groupe parvient à ne pas tomber dans les clichés et propose sa propre expérience grâce à une direction artistique soignée. Le mot de la fin c’est tout simplement que j’ai très hâte de les voir sur scène, pourquoi pas de les couvrir et les photographier également ! Et je ne peux que vous inviter à aller les écouter, mais je pense que j’ai réussi à vous convaincre non ?