20 septembre 2025, 17:41

STONED JESUS

Interview Igor Sydorenko


L'été dernier, le groupe de heavy/stoner rock progressif STONED JESUS a annoncé avoir préparé une trilogie d'albums dont le premier volet, « Songs To Sun », est sorti le 19 septembre. Les deux autres, « Songs To Moon » et « Songs To Earth », doivent paraître en 2026 et 2027. Le frontman du groupe, Igor Sydorenko, nous en a livré quelques clefs de lecture lors d'un entretien.
 

Vous avez annoncé non pas un ou deux, mais bien trois albums dont le premier, « Songs To Sun », vient de sortir. Pourquoi avoir choisi de composer une trilogie et à quoi peut-on s'attendre pour les deux autres albums ?
Igor Sydorenko :
En réalité, j'écris toujours beaucoup et je suis le seul à écrire dans le groupe. Avec le line-up précédent, j'étais parfois confronté aux deux autres membres qui n'aimaient pas ce que j'écrivais. Donc quand le line-up a changé et que j'ai dit aux nouveaux membres (ndlr : Andrew Rodin à la basse et aux chœurs et Yurii Kononov à la batterie et aux chœurs) que j'avais vraiment beaucoup de matière, ils étaient très emballés à l'idée de sortir plusieurs albums. J'ai ensuite regardé l'ensemble de ce que j'avais déjà écrit et je me suis rendu compte que ça pouvait parfaitement être divisé en trois catégories. D'abord, les chansons plus heavy, agressives et directes qui sont sur « Songs To Sun ». Ensuite, les chansons plus sombres, personnelles et subtiles qui seront sur « Songs To Moon » qui sortira l'année prochaine. Et enfin, beaucoup d'autres idées qui fonctionnent très bien sous la forme de deux longs morceaux de vingt minutes, un peu comme un album de rock progressif. Je suis un très grand fan de rock progressif et j'adore ces albums un peu old-school sur lesquels il y a une seule chanson de quarante minutes divisée en deux parties. C'est à ça que va ressembler « Songs To Earth » : deux chansons longues et épiques de vingt minutes.
La chanson "Lost In The Rain" sur « Songs To Sun » est un peu une exception, en termes d'ambiance et de nature, elle correspondrait plutôt à « Songs To Moon », l'album plus sombre et personnel. Mais je me suis rendu compte que la dynamique de cet album était aussi nécessaire à « Songs To Sun », ça ne peut pas être bruyant et agressif tout du long, il faut quelque chose pour calmer un peu les gens au milieu de l'album (rires). Et j'aime vraiment beaucoup "Lost In The Rain", c'est l'une de mes chansons préférées de cette trilogie.

L'album commence par le single "New Dawn" et, en l'écoutant, j'ai eu l'impression qu'il était annonciateur de quelque chose de nouveau et que c'est une façon, pour le groupe, de prendre un nouveau départ...
Tout à fait ! Le titre "New Dawn" fait référence au jour qui se lève au moment où nous arrivons dans une nouvelle ville avec un nouveau lieu dans lequel on va donner un concert. On est en permanence sur la route pour faire de nouveaux concerts. Mais ça symbolise aussi un renouveau pour le groupe et le début d'un nouveau chapitre pour plein de raisons différentes. Je suis vraiment heureux de travailler avec ces deux nouveaux membres, Andrew à la basse et Yurii à la batterie. Ça fait longtemps que je connais Yurii, on s'est connu avant que STONED JESUS ne soit créé ! À l'époque, j'avais un autre projet, KROBAK, qui n'est plus en activité aujourd'hui et qui était plus proche du post-rock instrumental cinématographique. Il a fait quelques concerts avec moi sur ce projet en étant à la batterie, donc ça fait très longtemps qu'on se connaît, environ dix-sept ou dix-huit ans. STONED JESUS a commencé un an après, en 2009. On avait parlé plusieurs fois de rejouer ensemble parce que j'aime beaucoup son style. Il a aussi joué sur l'enregistrement « The Secret Garden » de mon autre projet ARLEKIN, purement orienté vers le rock progressif qui est... semi-actif en ce moment (rires). Donc c'est une très grande opportunité d'avoir Yurii sur ce projet ! Et Andrew, qui est en fait le frère de Yurii, est un très bon bassiste, il joue très bien de la guitare et c'est aussi un très bon chanteur ! C'est lui qui fait les cris qu'on entend sur la chanson "Low", ça n'est pas moi (rires) ! Il est très doué pour ça, notamment parce qu'il chantait dans un groupe de black metal avant.

Vous avez joué "Shadowland" en concert pour la première fois à la Purple House du Hellfest. Bien que ce concert n'ait pas exactement été celui qui était prévu au départ, qu'en avez-vous pensé ?
Malheureusement, à cause de la compagnie aérienne que je ne mentionnerai pas, on a pris du retard sur notre vol et on a failli ne pas arriver du tout au Hellfest. Je serai éternellement reconnaissant à l'équipe de programmation et d'organisation du Hellfest de nous avoir trouvé ce créneau pour jouer. On devait jouer à 14h20 sur la scène dédiée au stoner, la Valley, mais l'équipe nous a trouvé ce créneau à la Purple House (ndlr : le groupe a finalement joué à 18h35) qui a une capacité d'environ 300 personnes. On a joué dans la cage qui se trouvait au milieu de la pièce, dans une salle comble dans laquelle on transpirait beaucoup. On a quelques vidéos de ce concert donc peut-être qu'on fera un report vidéo de cette journée. Pour être honnête, en dépit du fait que beaucoup de personnes n'aient pas eu l'occasion de voir notre concert, l'ambiance de cette salle était vraiment incroyable grâce à la foule, l'intensité, le fait de jouer une nouvelle chanson, le shot d'adrénaline, le public complètement fou qui tapait sur la cage en criant, etc. C'était tellement intense et fou que je crois que c'est l'un des concerts les plus uniques qu'il nous ait été donné de jouer.
Le côté positif, c'est qu'il y a aussi des dizaines de personnes qui sont venues me voir après ce concert pour me dire que c'était un des concerts les plus fous qu'elles avaient vu et qu'elles adoreraient voir d'autres groupes de notre niveau dans une salle aussi petite au prochain Hellfest, ça crée une expérience vraiment exceptionnelle et unique. En réalité, je pense que ça a davantage attisé l'intérêt que si on avait joué sur la scène habituelle, où les gens se seraient juste dit « Oh, c'est un groupe de la Valley ». Mais comme on a joué à la Purple House avec une foule qui était incroyable, il y avait quelque chose d'unique et de complètement fou ! Je ne suis pas sûr que j'aimerais le refaire pour autant (rires), surtout la partie avec le retard à l'aéroport qui était très stressante et qui nous a posé quelques soucis financiers (rires). Mais on a réussi et finalement, ça nous fait un super souvenir.

De manière générale, l'album « Songs To Sun » semble être celui qui repousse les limites de la musique de STONED JESUS. "Low" est la chanson la plus heavy et "Lost In The Rain" parmi les plus douces. Pourtant, on dirait que vous avez puisé l'inspiration dans vos albums précédents et les avez retravaillés pour aboutir à ce résultat. Quel était l'objectif global pendant l'écriture de cet album ? Vouliez-vous vous inspirer de vos albums précédents ou créer quelque chose de complètement nouveau ?
Comme je suis un peu autiste, écrire de la musique est une forme de jeu et de défi pour moi. J'ai l'impression d'être investi d'une mission et ça satisfait vraiment mon cerveau autiste (rires). Pour certaines chansons, il m'arrive de m'asseoir et de me dire précisément « Je veux faire ça et ça ». Par exemple, pour "Low", l'idée était de créer la chanson la plus heavy de STONED JESUS, mais pas juste avec un ensemble de breakdowns, de cris et de motifs techniques de death metal. Plutôt comme une chanson heavy dans le style de STONED JESUS, une chanson qu'on peut jouer sur scène et aussi qu'on peut vraiment aimer. J'aime beaucoup les mélodies, je travaille beaucoup avec et j'adore pouvoir en fredonner sous la douche, même pour la chanson la plus heavy que je puisse écrire.
C'était un peu la même chose pour "Lost In The Rain". Je me suis assis et je me suis dit « Je veux écrire une chanson qui soit vraiment sincère et profonde », un peu comme les musiciens de rock progressif à l'ancienne comme KING CRIMSON ou VAN DER GRAAF GENERATOR le feraient. Je crois qu'il y a aussi une forte influence d'OPETH, surtout de la période « Damnation ». J'aime beaucoup quand Mikael Åkerfeldt joue les chansons douces. Il y a aussi beaucoup de personnes qui m'ont dit que "Lost In The Rain" sonnait comme du PORCUPINE TREE, ce qui est un merveilleux compliment pour moi parce que j'adore ce groupe. J'aime presque tout ce que fait Steven Wilson, c'est l'une de mes grandes sources d'inspiration.
Pour d'autres morceaux, j'ai un peu suivi le même processus. Par exemple dans "Shadowland", pour la partie juste avant le deuxième vers, j'ai pris un riff de "Silkworm Confessions" de l'album « The Harvest », je l'ai joué à l'envers et je me suis dit « Je vais le laisser comme ça parce que c'est très drôle ! ». J'en parle plus en détail dans une vidéo (à voir ci-dessous ndlr) mais globalement, j'ai été très influencé par l'album « The Harvest », notamment parce qu'il a été repressé pour notre label Season of Mist il y a peu, donc je l'ai réécouté pour la première fois depuis très très longtemps. Je n'écoute pas vraiment ma propre musique parce que comme je la joue beaucoup, je n'ai pas besoin de l'écouter. Mais réécouter la musique que j'ai écrite il y a dix ou quinze ans m'a vraiment fait quelque chose, j'ai retrouvé des choses que j'aime toujours faire et je me suis dit « Je vais reprendre ça et le faire comme ça, reprendre ce motif et le faire différemment, etc... » Par exemple, sur « The Harvest », il y a la chanson "Black Church" qu'on n'a jamais jouée en live. C'est un long morceau industriel, très sombre et intense, et il y a un peu la même chose sur « Songs To Sun » avec la chanson "Quicksand" qui est aussi très sombre, intense, répétitive et monotone. On ne la jouera probablement jamais sur scène non plus parce qu'elle est trop personnelle pour moi. Je crois qu'après 16 ans de carrière de STONED JESUS, je peux porter un nouveau regard sur ce que j'ai déjà fait et m'inspirer de ma propre musique, ça ne va pas sembler bizarre pour autant car c'est plutôt quelque chose de traditionnel. C'est moi qui regarde mon propre travail, le nouveau moi qui regarde l'ancien moi et il n'y a rien de mal à ça si c'est bien fait. J'espère que ça l'est en tout cas !


 

Sur la pochette de l'album réalisée par Vadim "Karaska" Karasiov, on peut voir un homme en lévitation au-dessus d'une forêt alors qu'il est à moitié en flammes. Quelle est l'idée derrière cette image et comment a-t-elle été créée ?
Avant, les pochettes des albums de STONED JESUS étaient faites par des artistes que je connaissais. Je leur demandais juste d'écouter l'album et de créer une image qui y correspondait. Je trouve que c'est la meilleure façon de laisser les artistes s'exprimer et de les laisser présenter ce qu'ils ont envie de faire. Pour Vadim, j'ai d'abord vu son hommage à notre chanson "Here Come The Robots", il a fait un collage inspiré de cette musique sur lequel on voit des robots adorables qui marchent sur la Terre. Comparés aux humains, ils sont immenses ! C'était très mignon donc j'ai regardé d'autres de ses œuvres et il y en a beaucoup que j'ai aimées parce qu'elles avaient une sorte de qualité surnaturelle. Il a vraiment un style bien à lui inspiré à la fois par les États-Unis des années 50 et par les paysages spatiaux. Il peut représenter "The Dinner" dans un style à la Twin Peaks et le transposer sur Mars, on obtient un repas qui se déroule sous les étoiles, dans un très grand désert de sable rouge. C'est à la fois très obsédant, un peu effrayant et très liminal, je suis très fan des espaces de ce style.
Donc je me suis assis, j'ai choisi environ huit dessins de Vadim en lui disant « Je les aime tous ! Est-ce que je peux les prendre ? » et on s'est mis d'accord pour que j'en prenne certains. Ensuite, je me suis assis avec Andrew et Yurii et on a discuté pour savoir quel design correspondait le mieux à quel album de la trilogie. Celle de « Songs To Sun » est très belle, c'est une image très frappante avec l'homme qui brûle au-dessus de la forêt grise et il y a un contraste très fort dessus : la forêt est très sombre à l'arrière alors que l'homme est à l'avant en train de brûler. C'est aussi une référence à l'album « Wish You Were Here » de PINK FLOYD sur l'artwork duquel il y a un homme en train de brûler. Le contraste fait aussi référence à celui qui existe entre "Lost In The Rain" et "Low". Ce sont deux chansons très différentes, mais elles fonctionnent très bien ensemble dans le contexte de l'album. Mais je dirais que la couverture du prochain album, « Songs To Moon », est probablement la plus belle. Quand on a vu cette image, on s'est dit « Waouh, on la veut sur l'album ! », elle est tellement sombre et puissante que je suis impatient que les gens la voient.
Pour le merchandising officiel, certains designs viennent aussi du travail de Vadim. Pour « Songs To Sun », on a déjà un design inspiré de la pochette, un autre basé sur le travail d'un ami qui vient du Portugal qui a designé les pulls à manches longues, les sweats à capuche et certains t-shirts. Le design rouge qui va sortir est aussi fait par Vadim et il correspond très bien à l'ambiance de l'album.

Vous avez enregistré l'album au Monochrom Studio en Pologne. Comment ça s'est passé ?
C'était une très bonne expérience. C'est la première fois qu'on enregistrait en-dehors de l'Ukraine. Notre album précédent, « Father Light », qui devait fonctionner en duo avec un album appelé « Mother Dark », avait été enregistré à peu près dans les mêmes circonstances, dans un studio de Kharkiv qui se trouvait au milieu des bois. On y est resté pendant dix jours et on a tout enregistré pour « Father Light » et entre la moitié et deux tiers de « Mother Dark ». J'ai vraiment aimé cette expérience, on vit et travaille au même endroit et on peut s'arrêter n'importe quand pour aller se promener dans les bois, même quand il est minuit. On peut marcher jusqu'à ce qu'on soit prêt à travailler.
J'ai donc essayé de trouver quelque chose qui soit le plus proche possible de cette expérience pour le faire vivre aux nouveaux membres. Je voulais un studio qui soit dans les bois (rires) et Monochrom est l'un des premiers studios que j'ai trouvés. J'ai regardé avec qui ils travaillaient et j'ai été content de voir qu'ils travaillent beaucoup avec des musiciens de jazz parce que ça veut dire qu'ils savent comment construire un très beau son et que la production est d'un très bon niveau. Les gens qui dirigent le studio, Ignacy et Natalia, sont incroyables, ils ont été très gentils, ils nous ont accueillis chaleureusement et tout ce qu'ils ont fait était génial. L'endroit où on logeait juste à côté était génial aussi. C'était un hôtel vraiment beau avec une cuisine vegan excellente. Je ne suis pas vegan, mais ces plats étaient les meilleurs plats vegan que j'ai mangés ! Susana, la directrice de l'hôtel, est une personne en or ! Elle est géniale, son mari aussi, leurs filles sont adorables, tout le monde nous aidait tout le temps, les enfants couraient partout... C'était comme d'aller voir sa grand-mère quand on est enfant, que tout va bien et que notre grand-mère nous donne tout le temps à manger (rires), le soleil brille quand on se réveille le matin et ensuite on part travailler pendant douze heures avec ses meilleurs amis sur la meilleure musique qu'on a jamais écrite. C'était très édifiant.
On a filmé pas mal de vidéos qu'on a utilisées pour la chanson "Low". Cette vidéo donne un bon aperçu de l'atmosphère dans laquelle on baignait à ce moment. Elle ne fera pas voyager physiquement, mais ces quatre minutes permettent de voir qu'on s'est vraiment bien amusé !


Vos deux derniers concerts français ont eu lieu à l'occasion du festival Bridge To Hell (les 12 et 13 septembre à Crest) et du festival Foud'Rock (les 14 et 15 novembre à Magny-les-Hameaux). Quelle relation avez-vous avec votre public français ?
On adore jouer en France ! J'ai regardé sur le site setlist.fm récemment et la France est le troisième pays qui nous écoute le plus après l'Allemagne et l'Ukraine. Je crois que cette amitié remonte à l'époque où on s'est rapproché de MARS RED SKY quand on a joué avec eux sur plusieurs tournées. La première de STONED JESUS avec notre line-up actuel a commencé avec MARS RED SKY en avril 2024. On a joué douze concerts en France et en Espagne. Il y avait une amitié très forte dans tous les concerts, on a toujours été très bien accueillis, les gens étaient impatients à Bordeaux, Toulouse, Nantes et surtout à Paris où on a joué devant 700 personnes l'année dernière. C'était l'un de nos plus gros concerts à l'époque et c'était seulement la troisième fois qu'on jouait ensemble avec Andrew et Yurii. Ils étaient complètement dingues, ils me demandaient « Waouh, est-ce que c'est tout le temps comme ça ?! » et je leur ai dit « Non, pas tout le temps. C'est un peu particulier à Paris parce que ces gens nous adorent, ils ont vraiment très envie de nous voir ».
J'avais vraiment hâte du deuxième concert parce que c'était proche de Paris et avec MARS RED SKY donc on était comme à la maison. Mais le Bridge To Hell a été génial aussi parce que comme c'est un festival vraiment metal, c'était un peu un défi pour nous : on n'est pas exactement un groupe metal dans le sens où on n'est pas le groupe le plus heavy, on n'a pas les meilleurs breakdowns, personne ne crie dans le micro et on chante la plupart du temps donc c'était un défi de jouer devant les fans de metal et de les amener vers notre musique qui est plus mélodique et plus émotionnelle. Le groove peut être un peu piégeux aussi parce que comme je suis influencé par tout le rock progressif que j'écoute, il y a beaucoup d'éléments inhabituels dans nos rythmes. Mais on avait hâte de voir comment un public vraiment metal réagit à nos nouveaux morceaux donc on se devait de jouer les singles "Shadowland" et "Low" sur ces deux dates françaises. L'année prochaine, on va avoir une plus grosse tournée et j'ai hâte de revoir les villes françaises que je préfère. On fera probablement des concerts à Paris, Toulouse et Nantes.

La prochaine tournée est déjà prévue ?
On ne l'a pas encore annoncée. Je crois qu'elle va avoir lieu en mars 2026 et qu'on va l'annoncer ce mois-ci ou le mois prochain.


 

Blogger : Ivane Payen
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