C’est le17e album. Presque 40 ans d’un metal gothique unique. PARADISE LOST vient d’accoucher d’un nouveau bébé, « Ascension ».
Ouverture avec "Serpent On The Cross". Un air de comptine et des guitares aériennes avant que le lâcher de growl de Nick Holmes vienne trancher dans le gras. L’accélération ensuite est thrash, PARADISE LOST tire un boulet de canon dans son paysage. Une atmosphère lourde et prégnante, telles que furent les premières années des Anglais. Une envie de retour en arrière pour mieux en découdre ? Il semblerait. Il en est fait mention dans l’interview accordée à HARD FORCE il y a peu. Quelques mois de voyage introspectif et de transe mystique ont poussé Greg Mackintosh à écrire des riffs libérateurs, on les sent à travers cette somptueuse "Tyrants Serenade" qui rappelle l’âge d’or, les « Draconian Times ». Sensations fortes dans l’épaisseur de l’atmosphère créée. Et il s’agit de pousser loin l’inspiration, "Salvation" va s’étirer langoureusement, dérouler des nappes de riffs au goût de miel et un chant solennel dans nos âmes. C’est un rayonnement solaire magnifique autant que sépulcral qui nous étreint à travers "Silence Like The Grave". Le groupe établi un pont temporel entre ses diverses époques, et il le fait de bien belle manière.
Cette « Ascension » est l’occasion de lier les temps et les conjugaisons. "Lay a Wreath Upon The World" se drape d’une sobriété acoustique et d’un chant pieux, déployant une progressivité aérienne façon PINK FLOYD. En se rattachant aux déclarations de l’interview on peut visionner Greg Mackintosh se muant en une sorte de Sigmund Floyd. La religiosité semble de mise car s’en suit un "Diluvium" marqué par une rythmique doom et un appel lointain poignant, toutefois quelle n’est pas ma surprise quand le morceau s’élance soudain dans une furie rageuse héritière de "Once Solemn". PARADISE LOST sait encore nous surprendre. Décidément les titres se suivent dans la diversité et l’excellence. Nous retrouvons un metal plus moderne avec "Sirens", sans que le son ne se départisse de sa puissance gothique.
C’est pour notre réel plaisir que survient "Deceivers". Une rythmique entraînante et des riffs agressifs et rapides, un chant limpide qui porte l’authenticité dans son timbre de voix. Quant à "The Precipice", la chanson lâche son inquiétant chant dans la plus pure tradition du groupe. Lourdeur et lenteur savamment distillés, des riffs d’huile qui glissent dans ledit précipice et des soli qui s’envolent, un chant qui s’enroule autour de nous aussi pressant qu’un boa constrictor, un second clair qui nous ensorcèle, nous plongeons dans l’abîme des plaisirs retrouvés au milieu du Paradis Perdu. C’était la dernière livraison de PARADISE LOST, je ne suis pas déçu, j’ai eu une dose divine de metal gothique béni d’authenticité, bref cet album c’est du gothantique.