1 octobre 2025, 17:34

JUST 'N' FEST : Acte VI les 3 et 4 octobre

Interview Olivier Lasne


Six, six, six... the number of the beaaaaast ! Une sixième édition placée sous le signe de la Bête : voilà qui augure du meilleur pour le Just’n’Fest, le festival héraultais qui monte, qui monte, qui monte…mais qui tient à se développer raisonnablement, afin de ne pas se disperser inutilement et ainsi rester fidèle à ses valeurs : la musique, rien que la musique. Entre potes ou en famille, mais toujours à taille humaine. Il ne faudrait pas que ça devienne l’usine ; les week-ends n’ont pas été inventés pour ça, non ? Rencontre avec Olivier Lasne, cofondateur du Just’n’Fest avec son ami Nicolas Garand. Il nous raconte la genèse du festival et nous dit tout de l’édition à venir… qui débute ce vendredi 3 octobre !
 

Le premier week-end d’octobre est devenu un incontournable dans l’agenda de tout metalleux venu de l’Hérault, du Gard, du Grand Sud et d’ailleurs, mais cette année, le week-end débute un vendredi. Tu nous expliques ?
Olivier Lasne : L’an passé, pour la première fois de notre histoire, le Just’n’Fest se déroulait sur deux jours : le samedi et le dimanche. Il y avait beaucoup de monde le premier jour, un peu moins le dimanche. Après réflexion, après avoir écouté les uns et les autres, on s’est dit que le dimanche n’était peut-être pas le jour idéal… puisque les gens doivent souvent se lever tôt le lendemain ! Bref, on tente une nouvelle formule qui nous paraît équilibrée : vendredi et samedi.

Bonne idée, en effet. Quid du programme et à quelle heure débutent les hostilités le premier jour ?
Vendredi, le premier concert démarre à 19h00 avec KILL THE PRINCESS, de manière à ce que le public ait le temps d’arriver sur le site, à Saint-Just. Suivront MUNDILFARI, FALLEN LILLIES et MADAM. Comme tu le vois, on a souhaité mettre à l’honneur des groupes féminins ou composés en grande partie de femmes, afin de bien montrer la place qu’elles occupent sur la scène rock et metal.


​Le Just’n’Fest, c’est de la musique en salle, mais c’est aussi des concerts gratuits en extérieur et une multitude d’animations. La formule reste inchangée ?
Oui, c’est exactement cela ! On peut acheter un pass à la journée ou pour le week-end complet, mais il y aura également deux concerts gratuits le samedi, sur notre scène extérieure : INDIANPHONICS et COVER INC. On y tient, car cela permet notamment aux habitants de Saint-Just de venir passer un moment en famille et de découvrir notre musique. Et puis, il y a de quoi faire, car nous accueillons plusieurs food-trucks, mais aussi un marché rock, avec des métiers d’art et d’artisanat, des bijoux, des fringues, des disquaires, des artistes tatoueurs, du piercing… Des expos, aussi, et un stand de Sea Shepherd France, car c’est logique de prendre notre part et de défendre de grandes causes. Enfin, pour les plus jeunes, une piste mini-moto permet d’éduquer à la sécurité et à la prévention. C’est important, et c’est entièrement gratuit, là encore.

« On trouvait que le festival de la commune manquait un peu de rock… neuf mois plus tard, la première édition du Just’n’Fest voyait le jour. »
 

La dimension familiale du festival et de ses à-côtés est réellement palpable. C’est dans l’ADN même du Just’n’Fest ?
On n’a qu’une ambition : que tout se passe bien et que les gens passent un bon moment, dans une ambiance bon enfant. Et cela concerne à la fois le public, mais aussi les groupes. On est très attaché aux rapports humains. Ça doit rester une fête. Et c’est précisément cela qui nous donne envie de repartir pour l’année suivante. Car on ne cherche pas à grossir à tout prix, juste à rentrer dans nos frais et à prendre notre pied !

Jolie philosophie. Tu nous racontes la genèse du Just’n’Fest ?
C’était en décembre 2018, nous étions à la mairie de Saint-Just, Nicolas Garand et moi. On participait alors à une animation du village, le festival "Just’ en Verdure" qui, chaque été, fait la part belle aux musiques du monde. Avec Nico, on a pris la parole pour dire à Yves Quesada, alors Premier adjoint (il est devenu Maire depuis), que tout cela manquait un peu de rock ! (rires) Il nous a un peu provoqué en nous disant que le mieux était de le faire par nous-mêmes et, neuf mois plus tard, la première édition du Just’n’Fest voyait le jour. À notre grande surprise, 400 personnes étaient présentes ce jour-là. Le début de l’aventure…

J’imagine que le travail de préparation est conséquent, en amont : l’administratif, la logistique, la communication, les bénévoles…
Avec Nico, on a monté une vraie structure : l’association "We Rock". On a d’entrée fait le choix de séparer le festival de l’asso, car celle-ci a également pour objectif d’assurer la promotion de groupes de musique. On ne voulait pas tout mélanger. Plusieurs amis étaient de l’aventure. Certains se sont un peu mis en retrait depuis, mais ils restent bénévoles et l’on peut toujours compter sur eux le jour de l’événement. On sollicite également nos femmes, nos enfants, nos potes et les leurs, ce qui représente une trentaine de personnes présentes sur site tout au long du week-end. Au départ, il faut être honnête : tout était un peu fait de bric et de broc, mais chacun a désormais un vrai rôle bien défini dans l’organisation. Bref, on a appris, on s’est structuré et on place forcément la barre un peu plus haut, au fur et à mesure. Cela devient relativement lourd et, chaque année, après le festival, on s’accorde deux ou trois semaines de repos, puis on envoie de nouveaux dossiers de subvention pour l’année suivante. On prospecte, on travaille, ça ne s’arrête jamais vraiment…

Le rôle des bénévoles est primordial, pour organiser un tel événement. J’ai cru comprendre que tu connaissais bien leur doyenne ?
Effectivement ! (rires) Il s’agit de ma belle-mère, qui est là tous les ans et qui est la plus ancienne de nos bénévoles. Mes enfants sont également présents, mes belles-filles, mes amis : c’est vraiment beau ce qu’on arrive à créer. Et puis, bien sûr, il y a ma femme, qui supporte cela tout au long de l’année, plus encore à quelques semaines de l’événement, lorsque le stress monte d’un cran et que je deviens pénible. Et ça ne date pas d’aujourd’hui puisque cela fait désormais vingt ans que nous sommes mariés. Elle me soutient de toutes ses forces et c’est aussi pour cela que je l’aime, d’autant que ce n’est sa musique de prédilection. (rires) Pour ma défense, il faut savoir que je l’accompagne à des concerts de COLDPLAY… alors qu’elle ne m’accompagne jamais aux concerts de mon choix ! (rires)

« Le Just’n’Fest, on le compare souvent à une soirée passée entre potes… mais qui durerait plus longtemps. C’est ça, notre état d’esprit ! »
 

Quel est ton rapport à la musique, pour lui donner autant de temps et d’énergie ?
Mon père était musicien, guitariste, bassiste, pianiste, chef d’orchestre. Il a joué dans un nombre incalculable de groupes et a même enregistré quelques albums. C’était un grand fan des BEATLES comme des STONES. J’ai trouvé chez lui des vinyles de LED ZEPPELIN que j’adore, mais à l’époque, j’étais plus fan de TÉLÉPHONE, NOIR DÉSIR, PLACEBO ou des musiques de films, genre Hans Zimmer ou John Williams. C’est avec mon ami Fred, grand fan de METALLICA, que j’ai véritablement découvert le metal, moi qui étais plus branché hard rock et groupes des seventies : BLACK SABBATH, AEROSMITH, DEEP PURPLE…

Toi qui offres un tremplin aux autres musiciens, es-tu déjà monté sur scène pour jouer ?
Je fais de la musique depuis que je suis tout petit : du piano, du violon, de la flûte traversière... J’ai même étudié le solfège. J’ai aujourd’hui des guitares folk ou électrique, une basse, mais je ne suis pas assez bon pour jouer sur scène. Ah si ! Cela m’est arrivé une fois ! C’était lors d’un événement lié au volley-ball. Il y avait une soirée, des amis qui jouaient… mais pas de bassiste ! Je suis allé chercher ma quatre-cordes à la maison et ça m’avait bien plu, je dois le reconnaître.

De quoi te donner des regrets ?
En fait, plus jeune, j’ai été dans un groupe qui s’appelait THE 4 TO 7, "les 4 de Sète", en version française, car je suis d’origine sétoise. On faisait des reprises de U2, TÉLÉPHONE, NOIR DÉSIR et j’étais déjà à la basse, un instrument que mon père m’avait donné. Il y a des guitaristes à foison, mais moins de bassistes… Cela ne m’empêche pas de jouer quotidiennement de la guitare. Je n’avais d’ailleurs que des folk, jusqu’à ce que ma femme m’en offre une électrique pour mon anniversaire. Jusque-là, pour moi, c’était feu de camp et accords ; l’électrique m’a ouvert les voies de la pentatonique ! Je m’amuse bien avec ça. J’ai même pris des cours avec Victor Lafuente, du côté de Nîmes…

Nicolas Garand, ton acolyte, est-il lui aussi musicien ?
Non, pas du tout. Je connais Nico depuis une dizaine d’années, lorsqu’il est arrivé dans le village de Saint-Just et qu’il s’est installé à côté de chez moi… puisqu’un mur nous sépare ! (rires) On a les mêmes passions et on a tout de suite accroché. On a commencé à faire des concerts ensemble, le Hellfest en 2018, 2019… Et pour l’organisation du Just’n’Fest, on est vraiment très complémentaire : il bosse à la SNCF et a l’habitude de gérer des équipes, des prestas, de diriger une petite communauté. C’est aussi lui qui s’occupe de l’administratif et de la compta. De mon côté, je suis graphiste et je peux donc me charger de la communication du festival, du site, des réseaux sociaux, mais aussi des affiches, puisque j’en ai réalisé trois à ce jour. C’est l’ami Pascal Barret qui s’est chargé des trois autres, et notamment celle de l’édition 2025.

Précisément, à quoi faut-il s’attendre le deuxième jour, le samedi 4 octobre ?
À du bon ! Ce festival, on le compare souvent à une soirée passée entre potes… mais qui durerait plus longtemps. C’est ça, notre état d’esprit. Samedi, nous accueillerons MURDER AT THE PONY CLUB, WORSELDER, RED GORDON, SEEDS OF MARY, HEART ATTACK, HYPNO5E et SIDILARSEN: ça va être intense et énergique. Alors, si je ne devais donner qu’un seul conseil aux festivaliers, ce serait "préparez vos cervicales" !
 

Just’n’Fest, le vendredi 3 et le samedi 4 octobre à Saint-Just (Hérault) - Billetterie : Werock.fr

Retrouvez le portfolio de l’édition 2024 ici : Jour 1 / Jour 2

Blogger : Stéphane Coquin
Au sujet de l'auteur
Stéphane Coquin
Entre Socrate, Sixx et Senna, impossible de faire un choix… J’ai donc tenté l’impossible ! Dans un mouvement dialectique aussi incompréhensible pour mes proches que pour moi-même, je me suis mis en tête de faire la synthèse de tout ce fourbi (et orbi), afin de rendre ces éléments disparates… cohérents ! L’histoire de ma vie. Version courte. Maîtrise de philo en poche, me voilà devenu journaliste spécialiste en sport auto, avant d’intégrer la valeureuse rédaction de HARD FORCE. Celle-là même qui prit sauvagement part à mes premiers émois métalliques (aïe ! ça fait mal !). Si la boucle n’est pas encore bouclée, l’arrondi est désormais plus que visible (non : je ne parle pas de mon ventre). Preuve que tout se déroule selon le plan – savamment – orchestré… même si j’aimerais que le tempo s’accélère. Bon, et sinon, qu’est-ce que j’écoute comme musique ? Du bon, rien que du bon : Platon, Nietzsche, Hegel et Spinoza ! Mais je ne crache pas non plus sur un bon vieux morceau de Prost, Villeneuve ou Alonso… Comment ça, Christian, faut tout réécrire !?!
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