Comme vous le savez peut-être si vous habitez à Paris, les concerts commencent de plus en plus tôt avec des affiches de plus en plus chargées. Ce soir, le line-up comporte 4 groupes : ARCH ENEMY, ELUVEITIE, AMORPHIS et GATECREEPER, soit l’une des affiches les plus prestigieuses de l’année au Zénith ! Cependant… Faire commencer les concerts à 18h en ne laissant que 30 minutes pour les deux premiers artistes fait qu’il faudrait presque ne pas travailler l’après-midi pour pouvoir y assister… Ce qui n’est pas mon cas. J’ai donc honteusement raté les sets de GATECREEPER et AMORPHIS, et c’est donc par ELUVEITIE que ma soirée a débuté. Le concert est très attendu par les fans, mais avec quelques appréhensions, car le dernier passage d’ARCH ENEMY avec IN FLAMES avait déçu certains fans, alors que celui avec BEHEMOTH (toujours dans la même salle) avait mis tout le monde d’accord. Alors à quel ARCH ENEMY aurons-nous affaire ce soir ? Nous verrons, en attendant, il est temps de revoir enfin ELUVEITIE, 3 ans après son dernier passage dans la capitale.
Très attendus, les Suisses ELUVEITIE entrent en scène sous un tonnerre d’applaudissements. Et contrairement à ce qu’on aurait pu croire, ce n’est pas sur un titre de leur nouvel album, « Anv », que le groupe de folk-metal gaulois commence, mais sur "Ategnatos", issu de l’album du même nom ! "Deathwalker" suit, également tiré de ce disque, tandis que le groupe propose un set très heavy, mais avec des chansons que peu de gens présents semblent connaître par cœur (l’album étant relativement récent).
Très énergiques, les neuf membres d’ELUVEITIE prennent toute la place leur étant laissée par ARCH ENEMY (soit à peu près la moitié de la scène), et on sent assez vite les efforts faits pour ne pas se marcher dessus, quand on aperçoit quelques hésitations de mouvements. Au centre, Chrigel Glanzmann change régulièrement d’instrument, et passe du chant à la mandole pour un premier morceau chanté majoritairement par Fabienne Erni : "Exile Of The Gods". Si on appréciera la chanson, on remarque assez vite que l’enchaînement de cinq titres un peu moins connus de la discographie d’ELUVEITIE a calmé le public qui pourtant était prêt à en découdre, et c’est donc à point nommé qu’arrive le classique "A Rose For Epona".
Revigoré, le public chante le morceau à tue-tête… Jusqu’à "Premonition" qui revient à nouveau à l’album « Anv », suivi de "Ambiramus", extrait encore une fois de « Ategnatos », laissant de nouveau une partie de la foule de glace ! C’est donc assez frustré par la set-list qu’on se lance dans un sprint final de hits, composé de "L’Appel des Montagnes" (en version française), "King" et "Inis Mona", derniers titres évidents pour finir en apothéose, mais qui ne feront pas oublier le reste du set assez inégal. En espérant qu’ELUVEITIE ait plus de temps de jeu lors de son prochain passage à Paris !
"Pure Fucking Metal", c’est ce qu’ARCH ENEMY affiche sur un grand rideau masquant la scène. Les ayant vus en co-headline avec BEHEMOTH quelques années plus tôt, et ayant trouvé le concert de l’époque exceptionnel, j’avais de hautes attentes pour celui-ci, renforcées par ce rideau qui semble promettre une scénographie lourde en décors derrière, et qui sait, peut-être un show exceptionnel ? C’est donc en ayant pas mal d’attentes qu’on se lance dans un set introduit par "Deceiver, Deceiver", issu de l’album « Deceivers » (comme son nom ne l’indique pas), avec les silhouettes des membres d’ARCH ENEMY projetées sur le rideau toujours présent. Le rideau tombe, et on découvre une scène somme toute assez simple, avec des spots lumineux un peu partout, et un backdrop de la pochette de l’album « Blood Dynasty », auquel un pentagramme lumineux viendra se joindre sur "Illuminate The Path". Pas de pyrotechnie, pas d’effets et peu de jeu de scène, (seule Alissa White-Gluz sera vraiment mobile sur scène), pas de décors… "Pure Fucking Metal", et c’est tout.
Si on l’a connue peu volubile sur les tournées précédentes, Alissa White-Gluz a cependant décidé de communiquer avec le public ce soir, ne laissant aucun blanc sur les passages instrumentaux. Elle demandera (en français, étant québécoise) au public de chanter avec elle, de taper dans ses mains, et de headbanger de temps en temps. Celui-ci s’exécutera, donnant une belle ambiance dans la foule, mais dans les gradins, avec le recul, on aurait aussi aimé profiter des riffs. Au niveau de la set-list, rien à redire, les hits sont tous joués, "Ravenous", "War Eternal", "The Eagle Flies Alone", "Nemesis"… Ainsi que les meilleurs titres de « Blood Dynasty », de « Dreamstealer » au morceau éponyme, en passant par la reprise de "Vivre Libre" de BLASPHEME, il y en a pour tous les goûts.
ARCH ENEMY a donc joué un concert simple et efficace, avec peut-être un peu trop de communication avec le public et un léger manque de mouvement du côté des musiciens, mais globalement, mes attentes étaient peut-être un peu trop hautes pour ce troisième Zénith. Peut-être aura-t-on droit à un show grandiloquent à nouveau pour leur quatrième Zénith ? En attendant, on se satisfait d’avoir pu revoir l’un des meilleurs groupes de death metal mélodique de notre époque !
Photos © Benjamin Delacoux - Portfolio
