4 décembre 2025, 11:09

DANKO JONES (+ TUK SMITH & THE RESTLESS HEARTS)

Paris (Trabendo)

 

 

On n’est jamais déçu par Danko Jones, que ce soit sur album ou en concert : c’est toujours pareil, mais on ne s’ennuie jamais, un peu comme avec AC/DC, ACCEPT, SAXON ou MOTÖRHEAD, autrefois.
Le trio canadien reste gage de qualité, la marque de fabrique ne s’altère pas, la satisfaction du consommateur guide la démarche des artistes.
DANKO JONES en est donc à son 12e album studio, « Leo Rising », sorti le 21 novembre dernier. Un disque percutant, blindé de chansons faciles à retenir et pour la plupart taillées pour le live. 
Le groupe revient donc le défendre dans la capitale ce jeudi soir, au Trabendo et, première bonne nouvelle, l’assistance se révèle nettement plus étoffée que lors du dernier passage parisien du combo, en décembre 2023 au Backstage By The Mill. Et c’est tant mieux car Danko Jones (l’homme), toujours accompagné du fidèle John Calabrese à la basse et du batteur Rich Knox (le cogneur le plus endurant de l’histoire du trio, puisqu’il est là depuis 2013), se montre particulièrement en forme. 
Danko est un entertainer, c’est un fait, mais son comportement va bien au-delà. Il agit comme un vrai bateleur de foire, il improvise, réagissant au quart de tour suivant l’humeur du public. Et il va aussi parfois trop loin, poussant la démagogie jusqu’à déclarer au rappel que le groupe est pris au dépourvu, qu’il n’a rien préparé, alors qu’il va bien entendu jouer les trois mêmes chansons qui sont servies tous les soirs de la tournée en fin de show, la setlist affichée au pied des musiciens en fait foi…
Mais nous n’en sommes pas encore là : rembobinage rapide.


"Les" DANKO JONES entrent sur scène à 21 heures, et attaquent avec un costaud « What You Need », l’ouverture de « Leo Rising », puis « Diamond In The Rough », toujours en provenance de la dernière production en date. 
Deux morceaux, et le public mange déjà dans la main du frontman, qui profite donc de l’occasion pour entamer son premier numéro de charme. En résumé : "La dernière fois que nous avons joué au Trabendo, c’était il y a 13 ans. C’est trop. La dernière fois que nous sommes venus à Paris, c’était il y a deux ans. C’est trop. Huez ce groupe qui n’est pas capable de revenir plus rapidement !". Clairement de l’improvisation, vu la tête de Calabrese. Qui se gondole encore davantage quand Danko conclut que le trio devrait se produire à Paris tous les 6 mois. 
Côté musique, ça rigole moins pour nos oreilles, avec une succession de missiles aussi entraînants que mélodiques, tels « I’m In A Band », « I Gotta Rock » ou « Everyday Is Saturday Night ».  Chanson qui donne lieu à un nouveau délire de Danko, contredisant totalement ce qu’il vient de chanter puisque, selon lui, "les vrais rockers, ce sont ceux qui vont voir des concerts du lundi au jeudi", et qui se reposent à partir du vendredi, période durant laquelle les faux rockers sont de sortie. Comprenne qui pourra. 
Le groupe passe ensuite en mode « moins de blabla, plus de décibels », avec notamment l’enchaînement diabolique, après un enjoué « First Date », « Code Of The Road », « The Twisting Knife », « Get High ? » et « I Think Bad Thoughts », rien que ça. 


© Dom Gilbert

Le seul moment de calme en termes musicaux se trouve lors de la courte prestation de « You Are My Woman », qui nous laisse cependant une question haletante au bord des lèvres : combien de temps Danko passe-t-il sur la rédaction de ses paroles ? Parce que là, tout de même "tu es ma femme et je suis ton homme, sans hésitation pour t’aimer autant que je peux". Ou alors, pour revenir sur « I’m In A Band », "je suis dans un groupe et j’aime ça, tout ce que je veux c’est jouer de ma guitare et du rock ’n’ roll"…
Par chance pour nous, l’inspiration ne manque pas côté riffs… Je sais que, globalement on s’en tamponne un peu des paroles des chansons, mais là, il y a peut-être un minimum syndical à assurer ? 
Le show s’achève sur le magique « Had Enough », avant le rappel "surprise", composé de trois segments toujours particulièrement électriques. D’abord le bien de circonstance « Guess Who’s Back », un « Lovercall » d’enfer, et un ultime « My Little RNR » où le public donne une dernière fois de la voix. Et nous avons donc rendez-vous avec les Canadiens dans 6 mois, en

Espérons qu’ils reviendront avec une aussi bonne première partie que ce jeudi à Paris. Car l’ami Tuk Smith (ex-BITERS), accompagné de ses RESTLESS HEARTS, aura livré durant une quarantaine de minutes de bon vieux classic rock, à l’image de son dernier EP en date, l’excellent « Troubled Paradise ». 

Il faut dire que quand on voit débarquer les 4 gaillards sur scène, on se doute bien qu’il y a peu de risques de les voir jouer du grind ou de l’emocore. Tuk Smith, son bassiste et son deuxième six-cordiste arborent la coupe de cheveux Keith Richards millésime 1973 et d’ailleurs, Smith en plaisantera un peu plus tard lorsqu’il présentera ses accompagnateurs : "Keith Richards à la guitare, Dave Davies, des Kinks, à la basse, Peter Criss à la batterie. Et moi, il parait que je ressemble à Noel Fielding" (un humoriste britannique).
Ravis de jouer devant un public plus consistant que lors de leur dernier passage parisien, en septembre 2024 à la Péniche de Canton, Tuk et ses copains balancent leurs compositions au croisement des ROLLING STONES et AEROSMITH millesime 70s, avec une touche de glam et de Tom Petty. Plus une autre influence majeure, reconnue par Tuk avant « Girls On The East Side Of Town » : "ce morceau n’est pas une reprise de THIN LIZZY, mais nous avons tout piqué au groupe". Dont acte.
Neuf morceaux pour convaincre, c’est court, mais nul doute que les spectateurs présents ce jeudi soir propageront la bonne parole. A Tuk Smith désormais de discipliner sa production discographique, où l’on s’y perd un peu, entre différents EP et des singles, mais finalement seulement deux vrais albums… et pas faciles à trouver en plus. 

Blogger : Michel Valentin
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