6 décembre 2012, 15:26

DEEP PURPLE + WILLE & THE BANDITS @ Toulouse (Le Zénith)

 
2012 © Fred Moocher
 
DEEP PURPLE est de retour en France pour une nouvelle tournée, sans avoir de nouvel album à vendre (celui-ci étant prévu pour le printemps prochain), mais avec sa réputation de monstre sacré, de dinosaure diront certains.
 
 
C’est carré et blindé de tubes, l’assurance de passer une bonne soirée pour peu qu’on préfère aller voir des concerts que glander à la maison.
On arrive juste à temps pour rater la première partie dont personne ne connaît le nom (WILLE & THE BANDITS), ce qui n’est pas non plus dommage.
Les gonzes ne laissent visiblement pas un souvenir inoubliable, vu qu’ils se trimbalent tranquillement dans le hall du Zénith après être sortis de scène.
 
Garni comme un kebab, le Zénith a fait le plein de viande blanche assez grasse et pas trop fraîche. Peu d'adolescents ont fait le déplacement. Ils sont encore moins à avoir le headbanging toujours aussi souple tout au long du concert, sans regarder vraiment ce qui se passe sur scène, s’arrêtant pour tirer de grosses tafs sur de grosses cigarettes mal roulées.
 
Noir, les lumières sur la scène viennent éclairer le même décor qu’il y a deux ans, assez sommaire en fait. L’intro, un truc connu d’un type dont on ne se souvient plus du nom, c’est Roméo et Juliette de Prokofiev, le temps que les anciens débarquent et c’est parti !
 
2012 © Fred Moocher


 
Roulements de tambour, « Fireball » ouvre le bal. Ça démarre fort. La rythmique est en canne, Ian Paice puissant et fin. Tout le monde est content d’être là. DEEP PURPLE enchaîne avec le plus appuyé « Into The Fire », Ian Gillan nous montre qu’il en a encore sous le bras, et « Hard Lovin’ Man » où Steve Morse passe à la vitesse de croisière de luxe, balançant la première salve de soli (sans toutefois cette fin, façon impression de test chez L’ORL, qu’on trouve sur « In Rock », un album magistral), de la soirée.
 
2012 © Fred Moocher
2012 © Fred Moocher


 
Le facétieux Gillan, revient tout sourire avec un gong minuscule et repart sur le plutôt groovy « Maybe I’m A Leo », même si Don Airey aurait pu faire l’économie de son solo, les fans de John Lord imaginant leur mentor à deux doigts de se retourner, tellement sa partie est magistrale sur l’original. Et là, Gillan parle au public pour la première fois. Les mecs viennent d’enquiller quatre morceaux d’un coup et il salue. Chapeau Messieurs. Le public opine.
Zou, vient ensuite le premier gros tube avec « Strange Kind Of Woman », les spectateurs chante. Les soli de Steve Morse sont énormes et impeccables. A croire qu’il joue depuis longtemps avec le groupe, en fait beaucoup plus de temps que Blackmore le Chafouin. L’échange avec Ian Paice est sympa, même si le côté jazz du batteur (car il en a un), colle moyennement avec la grosse guitare de Blondin.
 
2012 © Fred Moocher


 
On passe aux années 90 avec « The Battle Rages On », bonne compo avec laquelle DEEP PURPLE n’a pu refaire le coup de « Perfect Stangers » et dernier album avec Ritchie Blackmore, à qui on ne pense pas trop ce soir, tant Morse est à l’aise et essentiel. Sur le refrain le chanteur pousse tellement sa voix qu’il en rougit. Même s’il donne tout, Ian Gillan ne doit pas trop avoir la patate ce soir, il commence à fatiguer. En gros plan sur les écrans géants, il a plutôt l’air d’un nouveau né qui braille les yeux tout gonflés, que du frontman de DEEP PURPLE.
2012 © Fred Moocher
 
Pour calmer le jeu, il annonce à nouveau Steve Morse qui y va de son instrumental. Même si le morceau est un peu gluant, Morse joue vraiment très bien de la gratte, très très bien même. Alignant les notes, jouant avec son potar de volume, il arrive à lui faire faire beaucoup de très jolies choses. Il assure tellement que des femmes se pâment, évacuées par de vieux rockers fort serviables. Sur scène le guitariste sourit, ça a l’air facile, il secoue la tête, on se demande quel est son shampoing. Les autres reviennent pour le quart d’heure américain : deux ballades, avant un nouvel instrumental plus enlevé de Steve Morse. Vient « The Mule » qui annonce le solo, encore un, de Ian Paice cette fois. Très bon, mais le batteur ne nous gratifie pas de son fameux roulement à une main. Noir.
 
Le groupe enchaîne avec un superbe « Lazy », groovy à souhait. On pense à du Jimmy Smith métallisé. Morse, tout en feeling, envoie la sauce. Gillan laisse les autres s’éclater avant de les rejoindre pour chanter et jouer de l’harmonica.
La sensation est tout de même bizarre. On se croirait presque dans un festival de blues, de jazz même, la profusion de soli accentuant cette impression. Heureusement, DEEP PURPLE nous assène un bon vieux « No One Came ». Ouf, c’est toujours du rock ! Glover, vieux motard que jamais avec son foulard sur la tête, plombe l’ambiance à grands coups de basse.
Silence religieux. Au suivant, c’est Don Airey qui s’y colle. Il commence à l’orgue ; « C’est l’heure de la messe ! », entend-on dans la fosse. Après, ça devient assez chiant, rappelant par moment une démo Bontempi. Airey y ajoute même un petit bout de Nougaro, parce qu’on est à Toulouse, avant de s’amuser avec son gros Moog. Le solo se termine au son du Hammond pour repartir sur « Perfect Strangers », accueilli dès l’intro dans l’allégresse par le public...
 
2012 © Fred Moocher

 
Intro au charley, Gillan annonce « Space Truckin’ », on reste dans les tubes. La version est magistrale, heavy rock’n’roll à souhait, un des meilleurs moments de la soirée. DEEP PURPLEtermine sur « Smoke On The Water », forcément, et pas dans la version jazz qu’ils ont jouée dans le studio du 13h de France 2. Toute la salle chante, tape dans les mains, ne cache pas sa joie.
Le temps pour les vieux machins d’aller boire un coup et c’est reparti. C’est « Green Onions », un tube rhythm’n’blues de Booker T & The MG’s, pas bizarre, quand on sait que DEEP PURPLE a repris quelques covers soul au début de sa carrière.
Na nana na nana na nana naaa... « Hush », la reprise de Billy Joe Royal, le truc qui a mis DEEP PURPLE dans la lumière en 1969, résonne maintenant dans le Zénith. Roger Glover en profite pour balancer son solo, le énième de la soirée. Soirée qui s’achève avec un magnifique « Black Knight » qui fait secouer les têtes des cous encore souples, les autres devant se contenter de hocher un peu la tête, de quoi rentrer chez soi avec la banane.
2012 © Fred Moocher
Set-list :
Roméo et Juliette (intro)
Fireball 
Into the Fire 
Hard Lovin' Man 
Maybe I'm a Leo
Strange Kind of Woman 
The Battle Rages On 
Contact Lost/Guitar Solo (Steve Morse)
Sometimes I Feel Like Screaming/Wasted Sunset
The Well Dressed Guitar
The Mule/Drums solo (Ian Paice)
Lazy 
No One Came 
Keyboards Solo (Don Airey)
Perfect Strangers 
Space Truckin' 
Smoke on the Water
Rappel :
Green Onions (Booker T & the MG’S cover)
Hush (Billy Joe Royal cover)/Bass Solo (by Roger Glover)
Black Night











Nos remerciements à Euterpe / Box Office Toulouse
 
2012 © Fred Moocher
2012 © Fred Moocher
Blogger : Philippe Dynamo
Au sujet de l'auteur
Philippe Dynamo
C'est rapidement que Phil rencontre la musique... Un album de POLICE pour son dixième anniversaire, un paquet de 45 tours, beaucoup de daube, le début des radios libres. Premier disque acheté : THE CLASH. L'énergie ! C'est le début des années 80, un grand frère qui écoute Gary Moore, JUDAS PRIEST, DEEP PURPLE et LED ZEPPELIN et ses potes AC/DC et TRUST... Ses propres amis naviguent sur les Stray Cats, VAN HALNE et IRON MAIDEN... Sa prof' de musique au collège s'arrache les cheveux quand il lui amène BLACKFOOT, SCORPIONS, JOURNEY ou NAZARETH pour écouter en cours... 1983, « Wango Tango » tous les vendredis, premier concert avec DEF LEPPARD, grosse baffe ! Une veste de treillis avec DIO dans le dos, un tee-shirt d'IRON MAIDEN, une veste en jean avec le logo de MOTÖRHEAD en garniture. Tous les mois, la presse : Rock & Folk, Best, puis Enfer Magazine, Metal Attack et Hard Force... Depuis, un tas de concerts, des festivals, d'abord de hard rock, puis de plein d'autres genres. Les cheveux tombent, le bide pousse, mais la flamme brille encore et toujours. Devenu journaliste pour dire autre chose que "j'adore ce que vous faites" aux artistes qu'il aime rencontrer. Partager avec eux des moments privilégiés, et d'essayer d'en rendre compte.
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