31 mai 2013, 10:19

HANDFUL OF DUST + WHAT THE HELL @ Nantes (Le Ferrailleur)

 
C’est en cette journée ensoleillée et providentielle par la même occasion du 31 mai que les Nantais se sont donnés rendez-vous à l’occasion de la venue de HANDFUL OF DUST au Ferrailleur. Une formation née sur les cendres du phénix TRUST, vétéran et jeune à la fois, un peu à l’image du public venu les accueillir ce soir. 
 
La salle bien remplie, nous découvrons la formation WHAT THE HELL qui donne alors son premier concert : « On s’est croisés dans un café et voilà ! » m’expliquent-t-ils avant leurs balances. Sûrement la plus honnête et moins pompeuse de toutes les biographies de groupe dans l’histoire des biographies de groupe au passage… Le rideau levé c’est une tête bien connue des environs que nous retrouvons sur le devant de la scène car c’est Mister André Fuciarelli (ex – BLIND SHIP) qui tient le micro de ce tribute-band rendant hommage à la période Bon Scott d’AC/DC. C’est d’ailleurs l’ami André qui brille tout le long du set de WHAT THE HELL, car vouloir rendre hommage à ce cher Ronald, c’est bien, encore faut-il le faire avec convenance, et de ce côté-là, pas d’inquiétude ! 
 
 
2013 © Romy Del Signore
 
Car c’est souvent ce qui pêche le plus dans les tribute-bands, le chant, trop souvent forcé et calqué, la crédibilité a vite fait de passer de groupe de Rock à cabaret de chez Michou, mais WHAT THE HELL serpente son chemin bien loin du pastiche et célèbre la carrière de Mr Scott sans se prendre la tête. Pour preuve, ce soir Angus est chauve, en kilt, avec un bouc, et joue sur une Les Paul ! 
 
Si le démarrage à froid se fait quelque peu capricieux, comme un bon vieux diesel ayant expédié son nuage de fumée noire WHAT THE HELL s’enflamme et se met le public du Ferrailleur dans la poche à coups de « Dog Eat Dog », « Go Down » et autres « Rock’n’Roll Damnation ». Une première partie sympathique, dans le thème, laissant place à HANDFUL OF DUST qui débute son concert après une courte attente. 
 
C’est sur « War Of The Worlds » que HANDFUL OF DUST entre en scène et envoie sérieusement du lourd. Le Nantais Lou Ben s’écorche les cordes vocales avec un flegme déconcertant, une attitude de circonstance également pour les deux guitaristes Vivi Brusco et Sylvain Laforge qui nous envoient un battle de guitares démentiel. Si l’on connait le toucher de Vivi, celui de son comparse est tout est aussi impressionnant, shredder enragé, mélodique mais bluesy, le spectre musical de HANDFUL OF DUST nous étonne de chanson en chanson. C’est l’alchimie qui règne sur scène, les guitares se répondent, la basse soutient, le batteur tient les rênes, HANDFUL OF DUST traverse les styles tout en prenant soin de ne pas s'éloigner du grand bassin du Blues avec « Take Me To Heaven » ou « Spell On Me ». La formation instrumentale nous offre même un jam tonitruant en milieu de set. On passe clairement un bon moment et la foule, même si visiblement pas très connaisseuse de ce nouveau répertoire, se prête au jeu sans broncher. 
 
 
2013 © Romy Del Signore

 


En milieu de set le fou furieux Farid Medjane nous offre un solo de batterie dont les gérants de la salle se souviendront encore longtemps, le batteur commence sur ses fûts et finit… Sur le bar ! Les verres, les lustres, tout y passe ! Clairement un des meilleurs moments de la soirée alors que le groupe refait son apparition sur scène pour la ballade « Rain From Your Eyes » que le chanteur dédie à sa fille présente dans la salle. Lou Ben étonne assurément par son talent et sa présence scénique, mais me froisse les oreilles pour d’autres raisons à plusieurs reprises. En effet, sûrement la schizophrénie qui me guette, l’étudiant en langues que je suis ne peut pas s’empêcher de broncher à chaque faute de grammaire qui sort de la bouche du vocaliste. Pas dramatique pour autant (qui a dit que le Rock'n'Roll avait des règles ?), mais il convient d’avouer que ça la fout un peu mal pour un groupe qui veut s’exporter. 

 

 
C’est avec « Pinball Wizard » que HANDFUL OF DUST réveille son public comme il se doit après ce court instant acoustique, et que mes oreilles Bescherelle se reposent par la même occasion. Après le single « You Can Bet », qui me laisse toujours un sentiment mitigé avec son refrain en déconfiture, HANDFUL OF DUST sort de scène et revient sur une reprise de « Whole Lotta Love » de LED ZEPPELIN. Un titre sur lequel le chanteur ne perd pas de sa superbe et s’illustre admirablement, tout comme le soliste Sylvain Laforge. C’est sur « Gloria » que HANDFUL OF DUST tire sa révérence pour la soirée, reprise efficace et entêtante qui fait le job, poignées de mains, rideau.
 
 
2013 © Romy Del Signore

 

Ce n'est pas la joue écarlate, ni habité de l'impression d'avoir redécouvert la poudre à canon que je repasse le seuil de la porte de la salle ce soir, mais au final, ça ne l'est pas non plus en ayant l'impression d'avoir été pris en traître ou d'avoir été mené en bateau. HANDFUL OF DUST a su trouver son public, venu en nombre, et ne promet en définitive que le serment le plus important et primordial d'un concert de Rock : celui de passer un bon moment. Moins assommant qu'un bon coup de pelle, l'effet de la poignée de poussière se dissipe vite mais nous transporte pendant un instant aux racines du genre, sans prétention, ni fantaisies. Le sourire aux lèvres, tout simplement. 

 

 
Remerciements à Laurie & Camille (Run to the Stage). 
Blogger : Hugo Tessier
Au sujet de l'auteur
Hugo Tessier
Décidemment né trop tard, Hugo Tessier cultive sa passion pour le rock depuis son plus jeune âge. Avec U2 et THE POLICE dans le biberon, son cœur penchera finalement pour le hard rock des eighties qui à son tour lui fera découvrir de nouveaux horizons musicaux. Tantôt étudiant, musicien puis vendeur dans les festivals rockabilly, en septembre 2011 HARD FORCE le convainc de commencer à explorer les concerts de la région nantaise à peine avait-il déballé son unique carton dans sa chambre universitaire.
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