Une petite bombe, croyez-moi ! A aborder sous deux angles différents, déterminés par les faces A et B, distinctes dans leur répertoire l'une de l'autre. La première, c'est de l'AEROSMITH classique, c'est à dire au meilleur de sa forme. Rythmique carrée, guitare acharnée mais qui sait rester sobre, chant hargneux aux registres très subtils dans un style que l'on croit sclérosé. Tyler a travaillé ses choeurs à merveille, parfaits, très purs qui prennent toute leur signification sur des hits inévitables tels "Love in An Elevator" (très très humoristique), "Janie's Got a Gun" (ballade-rock un peu commerciale mais avec un solo de Perry totalement déjanté), "Young Lust" (premier single, écrasant toutes les pales copies d'AEROSMITH qui ont fleuri ici et là). La face B possède une entité, tel un concept album. Chaque titre est relié au suivant par des intermèdes acoustiques aux tonalités folkloriques indiennes, aborigènes, sud-américaines ou plus logiquement bluegrass. "The Other Side" me fait penser (pardonnez l'allusion) à du Rod Stewart qui aurait de la nitro entre les pattes. "My Girl" est un boogie endiablé suivi du magique "Don't Get Mad Get Even" qui débute blues et finit hard. "Voodoo Medicine man" est un très bon hard rock avec une touche de rythme "à l'indienne". "What It Takes" est un titre parfait pour achever proprement un album sauvage, tels ces pseudo-ballades de fins de concerts où chacun part la larme à l'oeil. Un album de hard-fun-rock intelligent : la preuve, une fois encore qu'il y a les maitres d'un côté, et les copieurs de l'autre.