13 octobre 2012, 0:00

CASABLANCA : "Apocalyptic Youth"

Album : Apocalyptic Youth

Il y a des choses dont l'existence rimerait presque avec providence. Un groupe suédois qui s'appelle CASABLANCA, comptant dans ses rangs une batteuse, un bassiste anciennement footballeur professionnel, et un guitariste qui a été bras droit d'Alice Cooper pendant plus de 10 ans, ça ne court pas les rues. Eh bien figurez-vous qu'il existe... Et cette formation , qui mériterait son entrée au dictionnaire à la définition du mot « hétéroclite », a publié « Apocalyptic Youth », son premier disque, qui a laissé certains curieux taper du pied d'impatience pendant quelques années. Pour preuve, l'annonce de cet événement avait été faite à l'époque sur la plate forme fantôme qu'est Myspace, autant dire que cette parution s'est vue quelque peu retardée...
Le seul lot de consolation de cette attente interminable fût l'excellent single « Downtown », également présent sur cet album, évocateur et de bon présage pour l'énigme CASABLANCA...

Les fans d'Alice Cooper devant l'éternel sauront quoi attendre de cet album avant même d'en commencer l'écoute. Car en effet, le soliste et leader de CASABLANCA, Ryan Roxie, s'était déjà vu confié la composition de quelques albums du Coop comme « The Eyes Of Alice Cooper » en 2003 ou « Dirty Diamonds » en 2005 ; disques ayant déjà révélé à l'époque, un goût prononcé du guitariste pour le rock garage... BINGO !
Plus efficaces que la fontaine de jouvence, les premiers accords du titre éponyme font instantanément rajeunir l'auditeur, quitte à le renvoyer in utero, tout droit dans les 80s. Certains diront : « Encore ? Ces années folles n'ont-elles pas déjà donné tout ce qu'elles avaient à donner ? CASABLANCA s'aventurerait-il sur un terrain stérile ?». Je leur répondrai qu'il n'en est rien.

Les textes ont beau chanter la débauche adolescente, le futur incertain et l'amour éphémère, la qualité de la musique de CASABLANCA est irréprochable. Le timbre atypique, et parfois hautain, d'Anders Ljung, vocaliste au physique androgyne, est une véritable révélation.
La combinaison est juste parfaite avec les riffs et mélodies enjouées de ses acolytes guitaristes : Roxie délivrant ses soli hyperactifs qu'on lui connaît si bien, et Erik Stenemo assurant une rythmique précise, aussi assurée que saturée.
Alors que l'on pourrait croire être embarqué dans des hymnes rock solaires à en faire fondre toute la neige des pays nordiques jusqu'à la fin du disque, CASABLANCA signe sa ballade avec « The Juggler ». Simplette, typique, un refrain indélébile, un groove qui donne envie de battre du pied, ou d'osciller timidement son bassin de gauche à droite. La recette des morceaux, tout comme certains airs, rappellent très fortement, si ce n'est avec évidence, le groupe de glam californien ELECTRIC ANGELS auprès duquel Roxie avait fait ses premières armes. Une très bonne chose en soit qui comblera de bonheur les fans du genre, pas encore passés au siècle 2.0.

Choisir une chanson préférée ? A quoi bon ! « Apocalyptic Youth » est un album qui laisse une marque. Son écoute provoque une sensation de liberté, de vie, de fougue, une bouffée d'air qu'on pourra retrouver à tout moment, au bout d'un bouton lecture.
C'est l'album que l'on a envie de faire écouter à son banquier pour le voir se prendre pour un guitar-hero sur « Beast Of Summer », à sa belle-mère pour qu'elle chante à tue-tête les choeurs de « Deliberately Wasted » ou « Secret Agent Of Lust »...
Adolescent à nouveau, l'auditeur ferme les yeux et se dit que rien ne peut lui arriver, une musique innocente qui ramène aux sentiments primaires, la joie, l'amour, le chagrin... Un état d'esprit, presque oublié en grandissant... La musique d'«Apocalyptic Youth» inhibe le tracas quotidien. Et là on se dit qu'au fond... peut-être ont-ils bien fait de ne pas s'appeler STOCKHOLM ces CASABLANCA...

Blogger : Hugo Tessier
Au sujet de l'auteur
Hugo Tessier
Décidemment né trop tard, Hugo Tessier cultive sa passion pour le rock depuis son plus jeune âge. Avec U2 et THE POLICE dans le biberon, son cœur penchera finalement pour le hard rock des eighties qui à son tour lui fera découvrir de nouveaux horizons musicaux. Tantôt étudiant, musicien puis vendeur dans les festivals rockabilly, en septembre 2011 HARD FORCE le convainc de commencer à explorer les concerts de la région nantaise à peine avait-il déballé son unique carton dans sa chambre universitaire.
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