11 octobre 2014, 0:29

Stéphan Forté

Enigma Opera Black rendez-vous

Après la sortie d’un premier album solo « The Shadows Compendium » en 2011, Stéphan Forté revient de nouveau en solo avec « Enigma Opera Black ». A l’occasion de la sortie de ce dernier le 27 octobre, petite discussion sur ce nouvel opus, ses projets, son nouveau label…


Tout d’abord, pourquoi ce titre ?  Il est assez particulier, mais il reflète bien ton univers notamment le côté mystérieux et fantastique…
En fait, il s’agit de l’association de trois mots qui représentent pour moi le concept de l’album et comme tu le dis mon univers. Pour Enigma par exemple, c’est parce que j’ai voulu retranscrire le côté énigmatique du point de vue de l’enfance.

En parlant de l’enfance justement, la pochette de ton album nous a fait penser à Alice au Pays des Merveilles, et la guitare que tu as aujourd’hui est justement rose et violette comme le Chat du Cheshire dans la version de Disney … coïncidence ?
Ah mais pour tout le monde… alors que ce n’était pas voulu, c’est çà qui est fou ! En fait, ce que je voulais vraiment faire à la base, c’était retranscrire tout ce que l’on trouvait étrange, bizarre, magique quand on était gamin. Il s’est avéré que lorsque j’ai vu çà avec l’illustrateur/graphiste, tous les éléments mis bout à bout ont donné la pochette. C’est vrai que ça donne vraiment Alice aux Pays des Merveilles vu par Tim Burton, alors que ce n’était pas du tout voulu ! Mais je pense que peut-être, dans la démarche d’Alice au Pays des Merveilles, il y avait cet esprit là : le côté naïf de l’enfance, et comment on interprète certaines images.

Quelles ont été tes inspirations pour cet album et comment cela s’est-il retranscrit dans le processus de composition ?
En n’ayant pas de barrières musicales ! En laissant vraiment libre cours à la musique comme je l’entendais en voyant les images dans ma tête.

Quelle est ta façon de composer ? En écoutant l’album, nous nous sommes demandés si tu composais toujours à partir de la guitare, ou parfois à partir d’autres instruments comme le piano ou le clavier que l'on trouve assez présents...
Je ne compose pas forcément sur l’instrument. J’entends les trucs, et la façon la plus facile pour moi, c’est de les jouer sur l’instrument. Mais en fait les idées viennent comme çà, et je les mets à plat le plus vite possible pour ne pas les oublier.
Ca part généralement de la guitare, mais ça peut partir du piano, d’une harpe, de violons. C’est comme pour les inspirations musicales, ça dépend vraiment de ce qui me passe par la tête à ce moment là.

Tu as des invités sur cet album. Est-ce que ces musiciens interviennent dans les compositions ? Et comment les choisis-tu ?
Je leur envoie la partie qui a été pensée pour qu’ils puissent faire le solo et ils me renvoient leurs parties. Je les choisis parce que ce sont des potes ! J’ai aussi beaucoup d’admiration pour eux et pour leur jeu de guitare. Je leur laisse donc les parties solos complètement libres. On est dans un procédé de composition où il n’y a aucune barrière, il faut juste que cela puisse s’intégrer à ce que je leur envoie.

Comment as-tu choisis les musiciens qui jouent avec toi en plus des invités ?
Ce sont les musiciens qui sont aussi dans ADAGIO et ce sont mes meilleurs potes ! Kevin est dans ADAGIO depuis « Underworld » et Franck est avec moi depuis le début. Morgan joue dans mon projet solo depuis mon premier album. Ce sont mes meilleurs potes, mais aussi mes musiciens préférés dans leurs instruments.

Pour toi c’est plus facile de rentrer en composition, de préparer un album en solo / instrumental ou de composer des chansons comme avec ADAGIO ?
C’est plus facile en solo, dans le sens où je suis plus libre. Avec ADAGIO, il y a plus de restrictions ou de choses que je ne peux pas trop faire parce que c’est chanté. Donc de part l’instrument vocal, on est limités au niveau de ce que l’on peut faire forcément et aussi parce que c’est un format qui doit quand même respecter une certaine structure. Ce n’est donc pas vraiment plus difficile, mais comme il y a plus de limites, je prends plus de plaisir à le faire sur de l’instrumental ou sur ADAGIO quand j’ai carte blanche !

Tu fais plutôt du néo-classique, mais nous avons été surpris à l’écoute de l’album par l’aspect très moderne des titres, et notamment « Sector A Undead » qui est très électro…
Comme je le disais, en fait j’écoute vraiment plein de trucs. J’écoute aussi VNV NATION, SUICIDE COMMANDO, des trucs electro dark, et il n’y avait pas de raisons, dans le contexte d’un album solo, de ne pas mettre tout ce que j’aime puisqu’il n’y a pas de limites. Donc il y a un peu d’électro, des éléments dubstep aussi parce que je trouve que ça amène un plus. Il y a plein de choses différentes, parfois à l’intérieur même d’un morceau. C’est justement ce que j’aime bien dans le fait de pouvoir faire tout ce que l’on veut, sans se poser de questions.

En parlant d’inspirations très diverses, on peut entendre quelques notes de « La Lettre à Elise » à la fin de « Short Virtuosity Etude » …
Oui, c’était une sorte de clin d’œil à l’album précédent qui se terminait avec « Improvisation On Sonata n°14, C # Minor – Op.27 N°2 ». J’aimais bien l’idée de commencer l’album  avec une référence à Beethoven avec une de ses œuvres les plus connues et reprises, après avoir terminé l’album précédent par une œuvre plus complexe.


© Rusalkadesign

 

"Pourquoi donner un pourcentage à un distributeur qui va aller le mettre en magasin où personne n’ira de toute façon ?" - Stéphan Forté

 

Pour des albums instrumentaux comme celui-ci, est-ce que tu as des projets de tournées ? Comment ça se passe du coup, est ce que ce n’est pas plus difficile de se produire sur scène avec des compositions instrumentales ?
C’est plus dur de trouver des dates c’est clair ! C’est généralement une niche qui est plus appréciée par des musiciens et en dehors de çà par des fans de musique progressive. On touche quand même beaucoup moins de monde. C’est donc plus difficile à ce niveau là, mais sinon c’est tout à fait jouable. Il y a deux ans on a fait une tournée Marty Friedman et moi et il y avait du monde quand même.

Tu as créé ton propre label cette année, Zeta Nemesis. Qu’est-ce qui t’a donné envie de le faire ?
J’avais envie de m’adapter à ce qui se passe maintenant au niveau des ventes de disques ...etc, et ce n’était pas le circuit traditionnel qui était le plus adapté. J’ai donc voulu faire l’expérience et au lieu d’avoir recours à une enseigne tierce, faire les choses par moi-même, m’investir dans tout le processus. Je voulais avoir toute la liberté pour pouvoir le gérer comme je le voulais. Du coup, je m’occupe de tout : du début de la composition de l’album, jusqu’à sa sortie.

Tu as notamment fait le choix pour « Enigma Opera Black » de ne le diffuser qu’à deux endroits.
En physique oui ! C’est aussi une expérience qui peut me coûter cher, mais je veux quand même l’essayer ! Il n’y a plus grand monde qui va en magasin pour acheter des disques, enfin du moins dans mon entourage, je ne connais plus personne qui va à la Fnac pour acheter un disque quand il y a un album qui sort. Généralement quand tu veux la version physique soit tu l’achètes au concert, soit tu l’achètes sur Amazon ou des sites équivalents. Du coup je me suis dit, pourquoi donner un pourcentage à un distributeur qui va aller le mettre en magasin où personne n’ira de toute façon, ou alors ça représentera une minorité ? Autant essayer de prendre la source qui est la plus forte en terme de ventes dans le monde, c'est-à-dire Amazon, et j’ai décidé de le rendre disponible sur toutes les plateformes Amazon, pas seulement l’Europe, pour qu’il soit accessible dans tous les pays du monde, et sur mon site, pour avoir un contrôle encore plus total sur les ventes. Je vais voir ce que ça donne !

Quand tu parles de ne pas rester que sur l’Europe, on a pu voir une interview avec Marty Friedman où tu disais justement que la France, pour l’instrumental, ce n’était pas le pays idéal, même si on a de très bons musiciens. Où penses-tu que ce type de musique est le mieux reçu ?
En termes de public et de fans de guitare, je dirais au Japon. En termes de business je dirais aux Etats Unis. En France, comment dire.., pour être pris au sérieux déjà c’est plus difficile et pour gagner de l’argent ça l'et encore plus en faisant de la guitare et dans le metal. Dans d’autres pays c’est mieux accepté et ça fait plus partie du business général. Oui c’est assez dur ici, et encore je ne me plains pas je ne suis pas le plus mal loti !

Côté guitare, est-ce que tu continues régulièrement à travailler ton instrument ?
Tous les jours, plus ou moins en fonction de ce que j’ai à faire, mais j’essaye d'en faire minimum 2 heures. Au moins pour maintenir et ne pas trop perdre la main. Lorsque je développe des choses, ça peut être toute la journée, 7-8 heures.

As-tu des projets en particulier en ce moment ? Un nouvel ADAGIO ?
Oui, finir le nouvel album d’ADAGIO le plus vite possible parce qu’il est pratiquement terminé, mais il n’est pas enregistré. Une tournée de Masterclass en novembre dans toute la France. Et un nouveau groupe que je suis en train de monter, mais ce sera à partir de janvier que je commencerai à bosser dessus. Le prochain instrumental ce sera pour après.

Est-ce que tu peux en dire un peu plus sur ce nouveau groupe ?
Ce serait une sorte de mélange entre FEAR FACTORY, MESHUGGAH, PANTERA, avec des éléments orchestraux et des solos de guitares, mais quelque chose de beaucoup plus brutal. Un truc vraiment brutal et rentre-dedans, fait pour la scène. Avec ADAGIO et mes projets solos, ça fera trois groupes différents qui représentent tous les trucs que j’aime, comme je ne peux pas tout faire dans le même, je le fais en trois groupes différents.

Un dernier mot ?
Déjà merci,  ensuite, j’espère voir pas mal de gens sur la tournée Masterclass en novembre. J’espère que vous aimerez « Enigma Opera Black » qui sort le 27 octobre.


Retrouvez Stéphan Forté sur les dates suivantes en Masterclass :

02 nov. Montpellier - Oliver Pub
03 nov. Nimes - Guitar Academy
04 nov. Marseille - MLC Academy
05 nov. Toulon - Lieu à définir
06 nov. Grenoble - Guitare Land
07 nov. Lyon - Lieu à définir
08 nov. Strasbourg - Lieu à définir
09 nov. Nancy - Lieu à définir
10 nov. Metz - Lieu à définir
13 nov. Paris - Lieu à définir
14 nov. Nantes - Michenaud
15 nov. Tours - lieu à définir
16 nov. Avranches - Art''n'Drums 
17 nov. Sarlat - ACE Music
18 nov. Toulouse - BE Acoustic

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