Même si 2021 n'a finalement pas apporté l'embellie que l'on espérait tant et le retour à la normale des tournées, de nombreux groupes ont malgré tout sorti un nouvel album (qu'ils en soient remerciés !). Voici donc mon top 10, par ordre alphabétique, dans le but louable de ne froisser personne. En cliquant sur les hyperliens, vous accèderez comme par magie à la chronique.
BLACK LABEL SOCIETY : « Doom Crew Inc. »
BLS a beau appliquer systématiquement sa formule mûrement éprouvée depuis des années, à base de débauche de riffs et de moments plus calmes et mélancoliques où Zakk Wylde délaisse pour quelques instants sa fidèle guitare pour le piano, « Doom Crew Inc. » n'en demeure pas moins un album qui ne peut que plaire aux fans de ce guitar-hero ultime. Et puis vous en connaissez beaucoup, vous, des musiciens qui peuvent se permettre de sonner à l'occasion comme BLACK SABBATH et de chanter comme Ozzy, en plus grave toutefois, sans se faire crucifier ?
GOJIRA : « Fortitude »
Plus accessible que dans le passé depuis « Magma », GOJIRA signe avec ce « Fortitude » teinté de progressif un album majeur de sa discographie. Du "metal for the masses", pour reprendre le titre d'une célèbre compil' Century Media du début des années 2000, susceptible de toucher un vaste public, au sens le plus noble du terme. Car les Français, qui ont réussi à grimper d'un cran supplémentaire dans la hiérarchie du metal mondial où ils figurent en bonne place, n'hésitent pas à évoluer, à varier les ambiances, les tempos, tout en maintenant leur démarche engagée en faveur de l'environnement. Une espèce de force tranquille, mais laminante.
IRON MAIDEN : « Senjutsu »
Après plusieurs décennies où le heavy de MAIDEN, un amour de jeunesse, m'en touchait une (d'oreille) sans bouger l'autre est arrivé « Senjutsu ». Et la magie a opéré. Comme le chantait un certain Jacques Brel, on a souvent vu rejaillir le feu d'un ancien volcan qu'on croyait trop vieux, et me voilà à nouveau conquise, alors que j'étais persuadée que la bande à Harris et moi, c'était vraiment de l'histoire ancienne. Dans mon top 3 des meilleurs albums de la Vierge de Fer ! Si seulement tous les "vieux" groupes pouvaient sortir de tels classiques...
Joe Bonamassa : « Time Clocks »
Mais comment fait-il ? Véritable bourreau de travail, Joe Bonamassa pourrait n'être qu'un stakhanoviste du blues et du classic rock s'il ne sortait, année après année et avec une précision métronomique, des productions de haute volée. Et ce quinzième album studio en solo, voyage en compagnie d'un guitariste/chanteur qui prouve une fois encore que tout n'a finalement pas été dit dans le blues, ne déroge pas à la règle.
MASTODON : « Hushed And Grim »
Colossal et imposant, à l'image du nom du groupe qui l'a enfanté, « Hushed And Grim » est une expérience à la fois auditive et sensorielle. D'une richesse incroyable, porté par le chant de trois de ses musiciens, ce double album fait partie des disques qui révèlent de nouvelles facettes et d'innombrables détails à chaque écoute. Indispensable.
ME AND THAT MAN : « New Man, New Songs, Same Shit Vol. 2 »
Adam "Nergal" Darski n'est pas que le frontman de BEHEMOTH. Pourtant, même quand il délaisse le corpsepaint et le black metal pour ME AND THAT MAN et son dark folk, son apostasie reste de mise car quel que soit son style musical, le Diable l'habite (non, le jeu de mots foireux ne passera pas par moi !). Comme sur « Vol. 1 », son second album en solitaire – enfin, si l'on peut dire –, le Polonais blasphémant s'est entouré d'une impressionnante brochette de guests : Mary Goore (alias Tobias Forge de GHOST), Myrkur, Alissa White-Gluz (ARCH ENEMY), David Vincent (ex-MORBID ANGEL), Devin Townsend… Réjouissant.
SMITH/KOTZEN : « Smith/Kotzen »
Avec leur hard rock classieux teinté de blues et baigné d'influences 70's, Adrian Smith, guitariste d'IRON MAIDEN qui a eu plusieurs vies parallèles, et Richie Kotzen, virtuose américain particulièrement apprécié dans THE WINERY DOGS mais aussi artiste solo, ont placé la barre très haut. Et ils se permettent aussi d'avoir des voix superbes qui se marient à merveille. Un premier essai plus que transformé pour ces deux fines gâchettes. La suite, la suite !
TIMES OF GRACE : « Songs Of Loss And Separation »
Dix ans se seront écoulés entre « Hymn Of A Broken Man » et le second TIMES OF GRACE, l'autre groupe de Jesse Leach et Adam Dutkiewicz, chanteur et guitariste/producteur de KILLSWITCH ENGAGE qui partagent ici les voix avec bonheur. Un projet parallèle plus sombre, instrospectif et mélancolique que ce à quoi le metalcore de KSE nous avait habitués. Et les deux hommes et leurs musiciens ont fait de l'excellent boulot.
TREMONTI : « Marching In Time »
Avec ses influences plus heavy que ce qu'ALTER BRIDGE, son groupe nourricier, le laisse souvent penser, Mark Tremonti reste injustement méconnu en France. Riffeur inspiré, bon chanteur et excellent compositeur, il propose avec ce cinquième album solo ce qui pourrait bien être sa meilleure réalisation à ce jour. En espérant que le prochain ALTER BRIDGE soit aussi intéressant…
TRIVIUM : « In The Court Of The Dragon »
Shredder n'est pas toujours synonyme d'incapacité à composer des chansons mémorisables, et c'est l'un des points forts de TRIVIUM depuis de nombreuses années. A la fois percutant et mélodique, le dixième album de la bande à Matt Heafy prouve que même si le quartet floridien est toujours resté aux portes de la seconde division en termes de succès, il a de solides arguments et conserve de belles ambitions.
