29 juin 2024, 23:55

HELLFEST OPEN AIR 2024

@ Clisson (Jour 3 - Part. 1)


Quand on rentre à des heures indues d’une journée de festival, on espère un minimum se reposer. Bon, 3h30, c’est vraiment le minimum… Le royal matou a, une fois encore, décidé de jouer au trampoline avec mon ventre (ou mon dos, suivant la position dans le lit). Ce qui revient au même, le sommeil décidant de me fuir en prenant ses jambes à son cou. Alors que le soleil régnait en maître depuis trois jours, nous gratifiant de températures plus qu’agréables, le ciel plombé de ce samedi à l’aube n’est franchement pas engageant.

Effectivement, le pluie se met à tomber drue et retarde de ce fait mon arrivée sur le site. Par chance, la vilaine averse était de courte durée et je peux donc me poster devant la MS1 pour le concert des Néo-Zélandais ALIEN WEAPONRY. Connaissant le trio, mais n’ayant jamais eu l’occasion de les voir sur scène, car les ayant lamentablement ratés lors de leur dernier passage ici, je me devais d’être aux premières loges. Et quelle tarte dans la gueule ! Le cocktail de thrash metal tribal influencé par leur culture maorie est le mélange parfait pour me sortir de ma torpeur due aux trop courtes nuits (siestes ?) qui commencent à s’accumuler. Les trois jeunes hommes sont complètement habités par leur musique et dégagent une énergie primaire qui vibre jusque dans la moelle des os. Excellente découverte, et je ne manquerai pas d’approfondir le sujet en écoutant attentivement leurs albums. Il reste un peu de temps avant que je doive filer à l’espace VIP/presse pour l’interview de BAD SITUATION, qui est programmé le lendemain sur la MS2, alors, on reste devant la Main Stage 1 pour ANVIL. Les vieux briscards canadiens et leur heavy metal archi classique n’est franchement pas ma came, même si c’est bien joué malgré l’âge avancé des musiciens. Doit-on s’attarder sur le solo de guitare de Lips exécuté avec un… vibromasseur, plus communément appelé godemichet ? Hormis le fait que ce soit d’un goût plus que douteux, on n’en voit pas trop l’intérêt, même si le bonhomme a l’air de s’éclater comme un fou avec un sourire béat lui barrant le visage.


Après l’interview, on redescend fissa vers la MS1 car BLACK STONE CHERRY débarque avec son heavy rock sudiste, prêt à faire danser les foules. Les musiciens profitent au mieux de l’avancée circulaire du snake-pit de METALLICA installé pendant la nuit. La voix de Chris Robertson, rauque et rugueuse à souhait, fait toujours son petit effet et l’énergie inépuisable du blond guitariste Ben Wells est entraînante. On danse, on chante, on clape des mains et on part pendant 50 minutes sous le soleil du Kentucky, qui nous fait oublier le gris moche au-dessus de nos têtes et le petit vent vicieux qui s’infiltre sous les vêtements. STRATOVARIUS, s’il régale les amateurs avec son power metal symphonique daté, me laisse plus de marbre. On lui préfère nettement MAMMOTH WVH et son hard rock moderne bien foutu, même s’il ne révolutionne rien. Le choix des morceaux est cependant bizarre. Beaucoup de mid-tempi qui invitent plus à la somnolence. Heureusement que le frontman termine son set avec les plus dynamiques "Don’t Back Down" et "Another Celebration At The End Of The World".

La foule étant de plus en plus dense, la circulation sur le site devient vraiment compliquée et je me vois coincée à regarder Yngwie Malmsteen sur la MS2, si je ne veux pas louper la prestation d’EXTREME. Mais grand Dieu, quelle purge ! On aura beau dire que l’homme est un génie de la guitare, un surdoué qui a révolutionné le genre, une légende vivante, et blablabla, celui qui monte sur scène ressemble plus à un être bouffi d’orgueil et d’autosatisfaction, ridicule dans sa tenue bling bling où l’or brille encore plus que dans une bijouterie, avec ses rouflaquettes de mauvais goût et ses poses douteuses. Et voilà que je te joue de la guitare avec les dents, derrière le dos, que je la fait tournoyer 20 000 fois, que je te balance un médiator à la foule béate d’adoration (pas si sûre…) toutes les demi-secondes, que je te ressers les mêmes plans de gratte redondants… Après ANVIL et son gode, on s’attend presque à ce que le gars sorte sa b… pour jouer avec. Le comble du mauvais goût personnifié ! Et pire que tout, ses ongles sont répugnants de crasse. Comment peut-on, en sachant que les caméras vont constamment faire des gros plans sur ses doigts, se présenter dans un tel état ? Et il se permet même de rabioter 5 minutes supplémentaires sur le timing.


Le calvaire prend fin avec l’arrivée d’EXTREME sur la MS1. Le décor de scène reprend les éléments de la fameuse pochette de « Pornograffitti » (1990), même si le groupe n’en oublie pas pour autant son dernier album en date, « Six » (2023). La setlist est un condensé de la carrière du quatuor et aucun tube ne manque à l’appel, y compris (dommage pour les grincheux) le tube interplanétaire "More Than Words" que la foule reprend en cœur en retrouvant son âme d’ado. Le génial Nuno Bettencourt (guitare, chant) ironise d’ailleurs au sujet de cette ballade, passage obligatoire de chaque concert, mais se fait un plaisir de ramener le rock au centre des débats avec l’incontournable et funky "Get The Funk Out", précédé du sublime solo "Flight Of The Wounded Bumblebee". En voilà un guitariste digne d’intérêt, surdoué, exceptionnel, mais qui ne se la pète pas. Son humilité et sa sincérité font chaud au cœur. Gary Cherone (chant), assure lui aussi, et si sa voix désormais plus rauque n’est pas tout à fait la même qu’à ses débuts, son dynamisme compense aisément et attire la sympathie. Très bon concert d’un groupe qui a vraiment bien vieilli, malgré ses plus de 30 années au compteur.


Après cela, je tente une percée à travers la foule pour remonter sous l’Altar afin d’assister au set de KATAKLYSM et si je rate le début, ralentie par les nombreux obstacles humains qui jalonnent le parcours, j’arrive toutefois à me frayer un chemin jusqu’au premier rang, sur le côté de la scène. Bien m’en a pris car le centre de la fosse est un chaudron en ébullition. Les Québécois foutent un bordel sans nom avec leur death metal bien brutal. S’exprimant en français, le frontman Maurizio Iacono incite les festivaliers à slammer jusqu’à la scène, tout en remerciant les agents de la sécurité pour leur travail remarquable. Et il y a de quoi ! C’est un déferlement non-stop de corps qui surgissent de toutes parts et donnent du fil à retordre aux agents pendant toute l’heure du concert. On ressort de là lessivé et les cervicales en compote, mais on s’est bien marré quand même. La pluie qui nous avait foutu la paix depuis le matin s’invite encore à la fête et c’est une barrière de ponchos de pluie que l’on trouve en sortant de la tente, qui rend impossible toute tentative de redescendre pour se rapprocher des Main Stages. L’affluence est à son comble pour MASS HYSTERIA, et les concerts de Bruce Dickinson et METALLICA qui vont suivre. Las, on trouve à se caler dans un petit trou entourée de grands costauds baraqués, ayant toujours l'espoir, très mince il faut bien avouer, d’apercevoir la scène sur les écrans géants. Ayant Monsieur Chapeau de Paille directement dans mon champ de vision, j’ai beau me tortiller dans tous les sens, rien n’y fera. Impossible de voir le groupe, mais au moins, je l’entends. Et le concert est bien réussi, même si les classiques comme "Chiens de la casse", "Plus que du Metal" et "L’Enfer des Dieux" remportent le plus de points à l’applaudimètre. Le quintet termine sur "Contraddiction" et la marée humaine se met à sauter comme un seul homme. Impressionnant ! Seule déception, pas de "Furia" et sa note festive et joyeuse pour cette fois, mais qu’à cela ne tienne, MASS HYSTERIA a réussi encore une fois à marquer les esprits.


Vraiment pas fan du tout de Monsieur Bruce et de sa voix, l’occasion rêvée d’aller faire un tour au Sanctuary s’offre enfin à moi pour quelques emplettes et tenter de me réchauffer un chouïa. En effet, plus aucune file d’attente devant la façade, à peine quelques personnes à l’intérieur, la majorité étant rassemblée devant les scènes. La pluie, qui jusqu’à présent était plutôt légère, s’intensifie au point de se transformer en trombes d’eau, que les festivaliers amassés vont devoir subir sans broncher, avec un Bruce Dickinson qui ne cesse de répéter « Fuck la pluie ! ». Pour ma part, malgré le poncho de pluie et les vêtements chauds, je suis transie de froid et ne cesse de greloter. Dans ma tête, j’entends la petite voix de ma mère, comme quand j’étais gamine, qui me dit : « Ça, c’est un coup à choper la crève ! » . Et ça n’a pas loupé ! Même si ce n’est arrivé qu’à mon retour à la maison. On le sait bien que les mamans ont toujours raison. Dans ces conditions et avec le terrain se transformant en marécage, on préfère zapper METALLICA et rentrer au bercail pour se réchauffer. Tant pis pour la tête d’affiche, mais aucun regret pour ma part, ayant déjà vus les musiciens à maintes reprises et quand ils étaient au sommet de leur forme, qui plus est. Mon vaillant collègue ayant choisi de rester, vous aurez bien entendu un compte-rendu de ce concert, chers lecteurs.

Jour 1, Jour 2, Jour 4

Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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