30 juin 2024, 23:59

HELLFEST OPEN AIR 2024

@ Clisson (Part 2)


Veni, vidi, vici ! Encore une édition à ajouter au compteur des équipes HARD FORCE & METAL XS qui ont couvert les quatre journées de l’un des plus grands festivals metal au monde, le Hellfest. Du 27 au 30 juin se sont donc succédé près de 200 groupes de toutes les chapelles possibles pouvant se réunir derrière les portes de la "Cathédrale". Petits ou grands pour accueillir petits et grands de 7 à 77 ans. Et quand vient l’heure de faire le bilan pour votre serviteur de s’apercevoir avoir parcouru 90 kms sur le site, vu une quarantaine de groupes pour près de 35h de musique, courant d’une scène à l’autre (les diagonales de la Temple à la Valley/Warzone à ce titre sont farouches), se frayant un passage parmi les grappes de festivaliers en transhumance ou au-dessus de ceux couchés dans l’herbe (la fatigue sans nul doute) pour en louper le moins possible. La faute à des conflits de créneaux horaires pour moi ayant atteint cette année leur paroxysme, ne me laissant que peu d’opportunités de voir des prestations complètes. C’est bien tout le problème d’aimer le metal sous toutes ses représentations (heavy, thrash, black, death, hardcore, j’en passe et des meilleures). Alors fatigué oui mais heureux et il serait bien malvenu de se plaindre lorsque de nombreuses personnes restent sur le carreau chaque année, faute d’avoir pu se procurer le précieux sésame ouvrant les portes de l’Enfer. Quelle chance nous avons de pouvoir y assister et il en irait presque de notre honneur de vous écrire des reportages à la hauteur de notre privilège.


Jour 1 : jeudi 27 juin

Après une petite mise en jambes (ou en lever de coudes pour certains) le mercredi avec l’ouverture du Hell City Square permettant de faire ses retrouvailles autour d’un verre ou deux avec les copains éparpillés parfois aux quatre coins de l’Hexagone et qu’on ne voit souvent qu’une fois l’an, les agapes commencent officiellement le jeudi à 16h20 pétantes au son de ASINHELL, formation dans laquelle œuvre le médiatisé chanteur/guitariste de VOLBEAT Michael Poulsen, qui se déleste ici de son micro. On n’est pas dupe et l’on sait bien que c’est uniquement pour cette raison que le groupe est programmé sur une Main Stage, leur death old-school étant cantonné en temps normal à l’Altar. 40 minutes qui filent sans que l’on s’en aperçoive, preuve que la « vieille tambouille dans une nouvelle gamelle » est bien bonne. La foule n’est pas encore trop nombreuse, certains faisant la queue au stand de merchandising officiel du festival pendant près de 3h. Un point à revoir sérieusement pour un trafic qui pourrait être totalement fluidifié par la mise en place de précommandes et d’un système de click and collect sur place qui ferait gagner un temps précieux aux festivaliers. Certains évoquaient le principe l’an dernier, la grogne s’est faite entendre encore une fois cette année à juste titre. On est au festival pour faire la queue pendant des plombes ou écouter de la musique ?

Première course de trot afin de profiter de WORMROT, groupe de grindcore singapourien dont la chanteuse au t-shirt rose tranche littéralement avec le violent contenu musical proposé et un début de festival placé sous des déferlantes de décibels enragées. De death metal, il est encore question avec les Américains IMMOLATION (sous l’Altar cette fois) qui mettent à mal la nuque des fans venus les acclamer ("Overtures Of The Wicked" !), eux qui ont encore toute leur souplesse cervicale en ce premier jour pendant que, sur la Main Stage, le redoutable chanteur balafré de SLAUGHTER TO PREVAIL chauffe un public à blanc pour un wall of death qu’il souhaite homologuer au Guinness Book of Records. Le tout en se fracassant le micro sur le front, laissant le bien-nommé Alex (Ivan Le) Terrible ensanglanté. Les néophytes restent cois, les convertis exultent. Du sang encore mais façon grand-guignol/sirop de glucose avec ICE NINE KILLS qui déploie une musique empruntant aux séries B classiques des années 80, slashers et compagnie. Pas original sur le fond comme sur la forme mais bougrement bien fichu visuellement et musicalement, on y trouve donc logiquement de quoi s’amuser et ce, sans prétention.


Attendu comme l’Antéchrist, Kerry King accompagné d’un all-star band présente les titres de son premier album solo, « From Hell I Rise », sorti quelques semaines plus tôt. On s’en doutait, c’est du SLAYER dans le texte (et en notes) sublimé par le toujours impeccable Mark Osegueda (DEATH ANGEL) au micro. A l’applaudimètre, pas de doute, ce sont les reprises "Disciple" et les enchaînées (déchaînées oui !) "Raining Blood" et "Black Magic" qui l’emportent haut les cornes avec un véloce Phil Demmel (VIO-LENCE, ex-MACHINE HEAD) secondant Tonton Kerry à la guitare. A peine le temps de faire un petit saut du côté du set brutal de BRUJERIA, gang masqué (on n’est pas chez GHOST ou SLEEP TOKEN, rassurez-vous) comptant en ses rangs le bassiste de NAPALM DEATH, Shane Embury, afin de rester chaud comme la braise qu’arrive une des légendes du thrash : MEGADETH. Petit aparté sur ce groupe car j’en ai (une fois de plus) entendu des belles sur le compte du chanteur/guitariste Dave Mustaine : « Il fait de la peine », « Il est à la peine ». Nuance, moi je dis qu’il se donne encore la peine quand nombre auraient jeté l’éponge après tant d’années à avoir arpenté les scènes du monde entier et, qui plus est, étant en rémission d’un cancer. Les scènes sont suffisamment nombreuses ainsi que les bars pour se passer de commentaires de pisse-vinaigre juste bon à critiquer ses prestations année après année. Certes, elles ne sont plus celles d’antan mais lorsque MegaDave dans un lointain passé était camé jusqu’aux yeux, pas dit que celles-ci fussent meilleures non plus. La plupart des personnes dénigrantes n’y ayant par ailleurs jamais assisté, fermez-la – pour rester poli, passez votre chemin, n’y revenez plus, vous ne manquerez à personne. Surtout que la set-list était fort alléchante et, ma foi, bien troussée (avec un "Kick The Chair" pas toujours mis à l’ordre du jour, un "Tornado Of Souls" dont le solo ne cessera jamais d’ébouriffer la tignasse à ceux dont il reste des cheveux – je suis épargné – ou bien "Skin O’ My Teeth"). A titre personnel donc, au plaisir de se revoir Dave & Co. !


Si SHINING peine à me séduire sur scène alors qu’il m’a jusque-là toujours convaincu sur album, je ne reste pas sur place pour critiquer (suivez mon regard...) et reviens vers la plaine des Main Stages pour le retour d’AVENGED SEVENFOLD qui avait donné un concert en demi-teinte lors de sa venue précédente (M. Shadows, le chanteur, avait perdu sa voix en cours de set et avait même fait monter un fan pour chanter à sa place). Thé miel/citron sur le rider du groupe cette fois, la formation articulant son show autour du controversé « Life Is But A Dream... » en en proposant pas moins de cinq extraits. Respect à une formation qui assume ainsi totalement sa récente orientation artistique même si le désormais cultissime "Hail To The King" met tout le monde d’accord.

Minuit l’heure du crime paraît-il et c’est cet horaire qui est dévolu à Tom Angelripper, inamovible frontman/bassiste du groupe allemand SODOM que l’on retrouve avec plaisir (« Jawohl, mein General ! »), venu épandre son agent orange sur l’audience au sein de laquelle on aura aperçu Stéphane Buriez (LOUDBLAST) venu headbanguer en cœur avec le reste du public. Et au growl de l’Oncle Tom de succéder en opposé total les cris suraigus de Dani Filth, chanteur de CRADLE OF FILTH. Stabilisé (?), le line-up de la formation anglaise joue bien et est accompagné d’un décorum qui agrémente son propos, ce dont on se réjouira, le nombre de groupes jouant sur les "petites" scènes ne trimballant pas toujours leur infrastructure complète. Et les amateurs d’horreur de noter le maquillage du guitariste Marek "Ashok" Šmerda à qui il manque juste les clous pour incarner totalement Pinhead, cénobite en chef de la saga Hellraiser. Il est – déjà – 2h05 précises, on plie les gaules direction son lit (ou le metal corner pour les enragés) car it’s a long way to the top if you wanna rock n’ roll jusqu’au dimanche.


Jour 2 : vendredi 28 juin

Entre power metal et fusion débridée (on dit rap metal de nos jours), difficile de faire un choix alors on prend les deux. Les Japonaises LOVEBITES tout d’abord qui jouent sur la Main Stage 1 devant une audience conséquente, impressionnant l’auditoire par leur maestria, dotées en sus d’un entrain contagieux malgré un set très (trop) court quand les Alsaciens SMASH HIT COMBO sur la Warzone font enrager les geeks devant choisir entre team Sega et Nintendo pour un petit wall of death à la bonne franquette avec un public chauffé à blanc par leur mélange voix hip-hop et musique metal.  Dans un style similaire et au même endroit but from Arizona, DROPOUT KINGS démarre son set avec la présence au plein milieu du pit du chanteur Adam Ramey pendant que son comparse dreadlocké Black Cat Bill semble désarticulé dans les poses et attitudes scéniques qu’il prend, lui conférant un air possédé. Ce petit doublé à l’heure du déjeuner se veut rassasiant pour les fans du genre et on se prend alors à rêver d’une programmation 100 % fusion justement lors d’une prochaine édition, à l’image des journées "spécial thrash" ou "scène française" qui ont déjà eu lieu par le passé. From down under (comprendre l’Australie), je découvre ensuite avec plaisir KARNIVOOL malgré le fait que le groupe peine à faire décoller son set en raison d’un éclectisme qui est tout à son honneur peut-être mais qui peine un peu à emmener le public en voyage, ne trouvant son rythme de croisière qu’à mi-parcours. En salle et avec un public dévoué, cela doit être tout autre mais 40 minutes en festival se doivent à mon sens de faire preuve d’un peu plus de cohérence artistique et de faire en sorte que le ciment soit à prise immédiate, les groupes en festivals s’adressant à une toute autre audience qui est la leur habituellement, du moins pour la stature de ce type de formation.


Vient le sujet délicat du jour : LOFOFORA. Si musicalement, on ne trouve encore une fois rien à y redire (le groupe se fend même d’un nouveau morceau efficace, "Cœur de Cible"), il n’en va pas de même pour l’attitude de son chanteur Reuno. Entre prises de position malvenues car ce n’est ni le lieu ni le moment, tacles envers le Hellfest (et ce n’est pas une première…) ou à l’encontre de ses petits camarades de SHAKA PONK et happening lorsque deux Femen montent sur scène (la gêne dans le public, particulièrement celle des femmes, est palpable), il revendique de façon maladroite, pour ne pas dire grossière, et on ne peut donc pas dire que la prestation ait été un long fleuve tranquille. Et avec un tel comportement scénique, m’est avis que le groupe ne reverra pas de sitôt une Main Stage à un aussi beau créneau horaire que celui-ci. Et je dirais tant mieux car quand bien même le propos de la formation est revendicatif, on ne règle pas ses comptes ainsi à la petite semaine. Heureusement, les trop rares membres de FEAR FACTORY font vite oublier tout cela et le guitariste-pilier (au sens propre comme figuré) Dino Cazares de réjouir le public de son metal industriel forgé de longue date. Et si le chanteur Milo Silvestro ne fera jamais oublier Burton C. Bell, il peut s’enorgueillir d’une voix qui se tient et ce, dans toutes les tonalités imposées par les titres choisis ce jour ("Recharger" en tête), intelligemment piochés dans « Demanufacture » principalement – festoche oblige, le groupe agrémentant sa sortie comme de coutume sur le thème du film Terminator 2.


Si le projet écologique du même nom est à saluer, SAVAGE LANDS est aussi un groupe emmené par les guitaristes Sylvain Demercastel, Andreas Kisser (SEPULTURA) et le batteur Dirk Verbeuren (MEGADETH). Sur la réserve, on se demande avec le début de leur prestation ce qu’il va en être. Et, ô surprise, c’en est une belle. Avec des guests à foison (Chloé Trujillo pas très convaincante mais une efficace Silje Wergeland de THE GATHERING entre autres), c’est une reprise d’AC/DC parfaitement exécutée, "Whole Lotta Rosie" avec, à la basse, Shane Embury (NAPALM DEATH, BRUJERIA), qui fait monter la chaleur d’un cran. Mais la claque du set intervient sur le dernier morceau avec, présence d’Andreas Kisser oblige, une relecture du "Roots" de SEPULTURA lors de laquelle l’ensemble des invités revient sur scène. Autre salle, autre ambiance et comme le dit leur biographie sur le site officiel du festival, « l’idée de KANONENFIEBER est de mettre en musique les atrocités commises durant ce monstrueux conflit que fut la 1ère Guerre mondiale. (...) » Mais pourquoi le faire masqué ? A croire que c’est une mode (GHOST, SLEEP TOKEN ou SLAUGHTER TO PREVAIL tiens), en tout cas, ça n’apporte pas plus que cela à mon sens. Bref, dans la musique réside ici ce qui nous intéresse et le groupe allemand fait forte impression, nanti en sus d’apparats scéniques militaires qui font la différence dans le genre et le propos qui est le leur, le blackened death metal. Et même si l’écriture concerne une période définie et que l’on peut vite en faire le tour (heureusement, KANONENFIEBER est un groupe récent, créé en 2020), il pourra perdurer tel un devoir de mémoire et, pourquoi pas, étendre sa réflexion à la 2e Guerre mondiale. Un public concerné, très attentif et l’un des concerts qui sera à retenir de cette édition.


A mille lieues de cela, sur la Main Stage, on se fait la réflexion que les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures mais visiblement, les fans de STEEL PANTHER et le groupe ne pensent pas la même chose. Point de Femen ici c’est sûr mais, au contraire, surgissent du public des poitrines dénudées et décomplexées, s’agitant pour accompagner des paroles salaces mises en musique (avec brio, il faut l’avouer) sur lesquelles l’excellent guitariste Satchel continue à briller. Un peep-show live que l’on ne voit que de loin et encore, en passant rapidement, ayant déjà donné par le passé dans ces gaudrioles métalliques. Diagonale Temple/Warzone comme dit en préambule permettant, tel un voyage en DeLorean, de se retrouver en 1993 pour l’arrivée dans les bacs de l’OVNI suédois « Deaf Dumb Blind » en provenance de la planète CLAWFINGER. Après une intro juste improbable sur le "Que je T’aime" de notre Jojo national repris à gorges déployées par l’audience fournie et avertie, voilà qu’arrive le dégingandé chanteur Zak Tell pétri d’humour (demandant pendant son set à Tom Morello de jouer moins fort alors que l’on entend au loin quelques mesures de "Take The Power Back" de vous-savez-qui). Il a, tout comme nous, bien changé mais c’est un pur bonheur que de réentendre des classiques de la trempe de "Warfair", l’autobiographique "Rosegrove", "The Truth" (tous trois extraits du premier album) pour finir par un fulgurant "Do What I Say". 2024 oblige, wokisme et bien-pensance peut-être, temps de set limité c’est certain (1h quand même) donc on se passera de l’hymne "Nigger". Dommage car ce morceau aurait permis de foutre en l’air la Warzone comme jamais.


La controverse du jour, SHAKA PONK, s’apprête à fouler les planches du Hellfest pour la première fois de sa carrière et sans doute la dernière, le groupe ayant prévu de mettre un terme à son activité discographique et scénique à l’issue de cette tournée. Décriés (« Mais qu’est-ce qu’ils viennent foutre à l’affiche du Hellfest ? ») comme peu d’autres avant eux qui s’étaient vus programmés par le passé et considérés comme non légitimes par "les vrais", le collectif drivé par le binôme microphonique Frah et Samaha aura à l’arrivée juste atomisé le festival avec son rock alternatif/électro/fusion. Le charisme de Samaha est ébouriffant et me fera même dire pendant la prestation qu’elle est véritablement la Tina Turner française tandis que Frah, la cinquantaine entamée et d’en paraître dix de moins, vit son concert comme si c’était le dernier, où l’on voit des fans montant sur scène à ses côtés qui semblent bouleversés et sous l’emprise de ce chaman vocaliste. Slams répétés, circle-pits suivis ou walls of dance (comme ils les appellent), toutes les cases des groupes "normaux" du festival sont cochées avec mention du jury. Les titres s’enchaînent sans temps mort et les réveilleraient même si c’était possible ! Et s’il ne fallait retenir qu’une reprise de "Smells Like Teen Spirit" de toutes celles déjà entendues sur la planète, ce serait la leur. Rarement une émotion aura été élevée à ce niveau. Immense respect donc à ces "singeries" qui ont obligé votre dévoué, comme hypnotisé, de rester jusqu’à la fin de leur prestation quand bien même chevauche pendant 20 minutes le set de BIOHAZARD du leur.


Bien sûr, c’est au pas de course qu’il faut donc gagner la Warzone pour revoir le line-up originel du groupe de hardcore, le chanteur-bassiste Evan Seinfeld ayant cessé sa carrière d’acteur porno pour empoigner de nouveau un autre manche (rires gras), celui de sa quatre-cordes. Public extatique, prestation plus qu’énergique, set-list distribuée en forme de petits pains dans les dents et qui a l’intelligence de ne piocher que dans les trois premiers albums du groupe, on assiste ici tout simplement à l’un des très grands moments de cette édition. Et c’est à nouveau en mode charge de cavalerie qu’il faut regagner la Main Stage 1 pour le retour en festival de MACHINE HEAD. Robb Flynn joue en terrain conquis mais ne choisit pas la facilité en se concentrant sur « Burn My Eyes » ou « The Blackening » comme il aurait pu le faire et pioche quasiment un titre par album de sa discographie. On met un bémol sur de trop longs bavardages ou sur les sempiternels lancers de gobelets qui, si évités, auraient permis aux fans d’apprécier au moins un titre de plus ce soir-là. Pour finir cette longue journée, et afin de fêter ce retour en terres clissonnaises, la prestation se clôt par un feu d’artifice pendant le titre "Halo", se voulant l’apanage des grands foulant le festival en tête d’affiche. Et, oui je sais, je n’ai donc pu profiter de l’époustouflante prestation de Ihsahn avec EMPEROR, satanée programmation (humour). Autre ambiance tout de suite après avec THE PRODIGY, l’autre groupe "tâche" du festival qui, tout comme SHAKA PONK plus tôt, ne démérite pas en faisant majoritairement un focus sur la période 1992-1997 pour ce qui est de la moitié du set, tout en lumières ténébreuses ou en lasers perçant la nuit tandis que l’énergie de sa musique permet de ne pas se relâcher alors qu’il est plus d’1h du matin. Si le Hellfest loue les différences, on peut dire que cette journée l’a bien montré.


Jour 3 : samedi 29 juin

« Il pleut, il mouille… » vous connaissez la suite ? Eh bien les froggies que nous sommes allons être servis – et copieusement ! – en cette troisième journée. Ce qui ne pose pour l’instant pas problème pendant la venue des Néo-Zélandais ALIEN WEAPONRY, trio mené par les frères de Jong, bénéficiant d’une accalmie météorologique. Et de faire une fois encore forte impression sur un public aussi bien constitué de connaisseurs que de curieux. 30 courtes minutes que l’on n’aurait bien vu agrémentées d’un haka depuis le public. Coincés entre le marteau (ALIEN WEAPONRY) et l’enclume (BLACK STONE CHERRY), les Canadiens ANVIL avec les inoxydables Steve "Lipps" Kudlow et Robb Reiner sont là et s’ils n’ont jamais accédé à la première division du genre, leur heavy de facture ultra-classique s’est toujours voulu agréable sur disque et en live. Alors même si leur attitude scénique peut parfois prêter à sourire (le solo de vibromasseur reste un grand moment), l’abnégation de ces mecs menant leur barque contre moult vents violents et grandes marées force le respect. A ce titre, un court aparté afin de vous conseiller le visionnage de The Story Of Anvil, poignant documentaire sorti en 2008 retraçant le difficile parcours du groupe. Backstage ce jour-là, James Hetfield viendra d’ailleurs les saluer et prendre la pose avec eux comme un simple fan prendrait plaisir à le faire. Classic rock musclé ensuite pour trois quarts d’heure en compagnie de BLACK STONE CHERRY, investissant la scène avec l’envie d’en découdre et usant sans vergogne de la structure scénique des patrons du soir. Le duo de guitaristes Chris Robertson (également au chant) et le blondinet Ben Wells est, comme à l’accoutumée affuté et, servis qu’il est par une sono parfaite, décoche des lignes de chant impeccables et des soli idoines.


Après un raté en 2022 et une venue précédente à Clisson remontant aux calendes grecques, voir LEGION OF THE DAMNED sur cette édition est donc une obligation me concernant (thrash metal maniac!). Paru l’an dernier, l’excellentissime « The Poison Chalice » se taille la part du lion avec quatre titres sur les huit joués. Là aussi, ça défile trop vite et on se plairait à revoir le groupe un jour en nos contrées pour une tournée en tête d’affiche. Retourné à 16h50 vers les Main Stage afin de bénéficier d’un placement idéal pour le reste de la soirée, je décide de n’en plus bouger jusqu’à 2h (et oui, je le concède, ce fut un sacerdoce). Réduit trop souvent à un fils de, Wolfgang Van Halen a su prouver qu’il était un musicien accompli et complet, et les deux albums de MAMMOTH WVH en sont les dignes témoignages sur cire. Dûment épaulé par un groupe impliqué, le leader sait qu’il doit séduire et conquérir avec une contrainte de temps imposée. Et il s’emploie à la tâche comme il se doit car, en plus d’être bon chanteur, il est aussi un excellent guitariste qui, lorsqu’il passe en mode tapping rappelle alors son illustre père, lui valant une ovation du public. Comme quoi, si par le passé Mammouth écrasait les prix, aujourd’hui MAMMOTH écrase les troupes. Alors que l’on pense le prochain artiste venu pour faire du rachat d’or, il n’en est rien mais entre sa Rolex, le nombre de gourmettes et de bagouzes qu’il arbore, le guitariste se rapproche dans nos souvenirs d’un Mister T. Yngwie J. Malmsteen accompagné de son mur de Marshall en carton va donner pendant près d’une heure tout son sens au mot kitsch. Grandiloquent pour le moins, le guitariste de 61 ans qui en paraît bien dix de plus plus (non, on avait dit pas le physique !) accumule tous les poncifs les plus éculés et ridicules du genre qui soient. Dans les années 80, on ne dit pas ça passait bien mais en 2024, on le croirait sorti d’un remake du film Hibernatus. Certes, il joue bien on le sait depuis ses débuts mais ce sont des plans redondants et tournant vite en boucle, n’apportant pas plus d’eau au moulin en cinq minutes qu’en dix. Bref, on s’emm... nnuie vite et ferme. Alors pour faire passer le (mauvais) temps, on glose sur son maquillage, ses sourcils... particuliers dirons-nous qui horrifieraient n’importe quelle esthéticienne de Sephora ou, lors des nombreux gros plans faits sur ses mains, sur la propreté de ses ongles (non non non, on avait dit pas le physique punaise !) ainsi que sur les autocollants Ferrari apposés sur le dos de sa guitare et de son pédalier, en bon collectionneur de véhicules de la marque qu’il est.


Heureusement que EXTREME foule la scène après lui afin de montrer ce que sont la classe et un vrai guitar-hero. Nuno Bettencourt, non seulement vieillit bien, mais ne montre aucune faiblesse dans son jeu (son court solo en acoustique laisse pantois). Gary Cherone gagnerait cependant encore plus en charisme ce qu’il perd en gesticulages un tantinet agaçants (n’est pas Steven Tyler qui veut) même si on lui pardonne presque tout avec une telle voix. « Pornograffiti » s’érige en force évidemment avec six titres mais on apprécie aussi un trio d’extraits de « Six », le dernier album en date avec notamment "Rise" et son solo démentiel.
Deutsche qualität (je vous l’ai déjà faite auparavant celle-là je crois) avec ACCEPT et son heavy metal rythmé de main de fer par le guitariste Wolf Hoffmann, dernier membre originel encore en poste. En dépit d’un "Straight Up Jack" tiré du récent « Humanoid » qui ne se veut pas le meilleur titre de l’album, la set-list est impitoyable à la manière d’un Clint Eastwood renfrogné. Ça chante, ça lève le poing, ça fait les devil-horns, ça boit de la bière, ça met les couilles au mur et... ça passe trop vite en fait.
Suite à un passage ultra-remarqué en 2019, MASS HYSTERIA sait qu’il faut frapper au moins aussi fort. A défaut de remanier un set de fond en comble, il gomme ce soir son côté festif ("Furia") pour se concentrer sur le dur. Point de gras, ça charcle à tout va, le quintet s’étant même vu prêter le snake-pit des METS, lui conférant une énergie supplémentaire incroyable. Les interventions du bassiste Jamie Ryan, traduisant en anglais les propos de Mouss, confèrent une stature internationale à l’ensemble et on n’est pas loin de se dire que le groupe pourrait légitimement aller fouler avec succès des terres non francophones. A l’issue, on notera avec malice que Raphael Mercier, tapant à son habitude sur ses fûts comme si sa vie en dépendait, n’aura pas cassé sa caisse claire au bout du deuxième titre cette fois. Malgré la pluie qui se veut soutenue, ça bouge comme il faut et il va en falloir au prochain, se montrer à la hauteur d’une telle gifle...


...Et le prochain justement se nomme Bruce Dickinson, en tournée pour la promotion de son nouvel album « The Mandrake Project ». Dois-je vous faire l’affront de vous rappeler qu’il est le chanteur d’IRON MAIDEN ? Non mais je le fais quand même, c’est cadeau. L’un des morceaux joués ce soir, à savoir "Rain On The Graves" se veut totalement approprié aux catastrophiques circonstances météorologiques. C’est le déluge ! Et si du côté de la Main Stage 1, l’ambiance est moins festive, de l’autre côté, les images des écrans montrent un public qui mouille la chemise. Avec une set-list ramassée par rapport à son concert à l’Olympia de Paris qui a eu lieu fin mai, Bruce aligne les meilleurs morceaux de ses albums solo avec une arrivée efficace sur la doublette ultra-heavy "Accident Of Birth" et "Abduction". Un set qui ravit les fans de MAIDEN mais aussi et surtout les non-fans, entendant ainsi le chanteur dans un registre plus dur que celui de la Vierge de Fer. Côté musiciens, si ça tricote sévère aux guitares (le duo payant son dû à Roy Z et Adrian Smith) on n’a presque que d’yeux pour la longiligne et féline bassiste irlandaise Tanya O’Callaghan (WHITESNAKE) qui fait montre d’une déconcertante aisance à reproduire les lignes de basse parfois complexes de certaines chansons...


Un show qui, s’il avait bénéficié d’une météo plus clémente, aurait pu remporter l’adhésion totale des fans des METS et se serait alors élevé à un niveau plus haut encore. « Welcome home, it’s been too long, we’ve missed you ». Les paroles de cette chanson de Dickinson ("Accident Of Birth") auraient pu s’appliquer à l’arrivée des Four Horsemen mais il s’est écoulé seulement deux ans depuis la première venue des Californiens à Clisson. Avec un léger retard dans l’horaire, METALLICA investit la scène à 23h et prend le public à la gorge avec un quarté de folie ("Creeping Death", "For Whom The Bell Tolls", "Hit The Lights" et "Enter Sandman"). L’ambiance malheureusement retombe un peu en cours de route, faute aux titres de « 72 Seasons » d’être des classiques. Et soyons francs, ils n’en seront jamais même si "Lux Æterna" réussit quand même à faire bouger les lignes. La surprise du soir arrive avec l’instrumentale "Orion", bien que pas carrée comme la racine. Et tout comme pour son arrivée, le départ du groupe se fait sur un tiercé gagnant : "One", "Seek And Destroy" et "Master Of Puppets". On passera sur les approximations d’interprétation – une marque de fabrique désormais – et le "Rob/Kirk Doodle" qui s’est appuyé sur "L’Aventurier" d’INDOCHINE pour se concentrer sur la joie de pouvoir encore en 2024 voir une légende du genre et entendre des morceaux qui sont autant de pierres angulaires apportées à l’édifice du Metal avec un grand M. Au passage, le groupe aura permis, par le biais de son association All Within My Hands de reverser 40 000€ aux Restos du Cœur et la même somme à la Banque Alimentaire de Loire-Atlantique.


Retard certes j’expliquais mais avec un respect de l’horaire afin de ne pas impacter les copains venant après. Et quand tu t’appelles METALLICA, tu pourrais n’en faire qu’à ta tête. Mais le couvre-feu étant fixé à 2h, les Quatre Cavaliers (trois d’entre eux surtout) savent ce qu’ils doivent à SAXON et lui témoignent donc un respectueux salut en permettant au quintet de commencer à l’heure. Le septuagénaire chanteur Biff Byford et sa bande, récemment rejoints par le guitariste Brian Tatler (DIAMOND HEAD), n’a que le choix dans l’embarras pour concocter un set parfait. A la pioche et en début de show, un "Motorcycle Man" en mode poignée dans les coins ou un terrible "Dallas 1 PM" avec des images de l’assassinat de JFK diffusées sur écran géant pour un résultat impressionnant. Son cristallin, décorum en prime, on a sous les yeux et dans les oreilles une prestation juste parfaite dans son genre. Dommage d’ailleurs de les voir cantonnés à un tel horaire, ce qui n’empêche pas un parterre conséquent de fans de se délecter d’une heure en leur compagnie, encore mouillés de la drouille prise précédemment pendant quelques heures. On ne va pas citer chaque titre car chacun est un classique, juste que "Hell, Fire And Damnation" et "Madame Guillotine", les deux extraits tirés du récent « Hell, Fire And Damnation », s’insèrent aisément avec le reste. Mais c’est qu’il est à nouveau 2h passées et l’on s’apprête donc, après une autre courte nuit, à entamer la quatrième et dernière journée de l’édition...


Jour 4 : dimanche 30 juin

Aussi bons voire meilleurs que des formations du même genre mais d’envergure internationale, les trois membres de KARRAS (comptant en ses rangs le guitariste Yann Heurtaux qui s’est produit la veille avec MASS HYSTERIA) assènent l’une des plus grosses gifles de l’édition et le créneau de 30 minutes leur étant alloué est plus que suffisant pour déglinguer violemment un public qui commence à vaciller après trois jours de réjouissances et d’ablutions houblonnées. Brutal ? Le mot est faible. Ereintant mais tellement bon.
Est-ce une vue de mon esprit ou bien un réel changement qui s’est opéré ? La prestation de NOVA TWINS au Zénith de Paris en 2017 en ouverture de PROPHETS OF RAGE m’avait laissé de marbre et j’avais donc zappé sans sourciller leur set au Hellfest en 2019. Reste qu’en ce 30 juin, je suis particulièrement réceptif à leur groove qui « makes my booty move ». Girl-power en front de scène avec un p’tit bout de mec à la batterie, le trio convainc même si nous ne sommes pas ici en présence d’une usine à circle-pits. Encore une formation qui fait enrager les trve (du cul ?) mais si on ne prend que l’exemple de leur morceau "Fire & Ice", c’est clairement du rentre-dedans et le nier serait mentir. On change d’ambiance avec Elin Larsson, chanteuse de BLUES PILLS et récemment maman, qui foule la scène dans un ensemble en mousseline bleu tout en transparence et bottines blanches (je la tente Vogue). Le blues-rock racé du groupe couplé à une voix qu’on ne peut prendre en défaut fait mouche auprès d’un public qui lui témoigne son appréciation, même dans un style loin d’être extrême puisqu’on est censé être à un festival des musiques extrêmes. On aime ? Non, on adore.


THERAPY? de groupe (ah ah !) côté Valley avec la venue de la formation nord-irlandaise dont tout le monde se souvient surtout pour le hit "Nowhere" parue en 1994 sur l’album « Troublegum ». Déception à l’arrivée avec un set pas convaincant dans lequel je ne rentre pas, non aidé par les faiblesses du chanteur Andy Cairns qui est heureusement efficacement secondé par le bassiste Michael McKeegan. Même le hit susmentionné semble méconnaissable, totalement délesté de son énergie. Ce dont ne manque cependant pas Frank Carter & THE RATTLESNAKES dont le chanteur hyper tatoué fait montre en allant comme à son habitude au contact du public dès le début du concert. Je regarde le set de loin qui se veut très suivi et Carter obtient l’adhésion du public à chacune de ses demandes, particulièrement lorsqu’il organise des circle-pits au milieu de celui-ci.
La frange la plus téméraire des festivaliers s’aventure ensuite à la Valley pour la prestation de SIERRA, projet synthwave d’Annelise Morel qui va tenir la scène toute seule comme une grande. Une gageure en début de set, une réussite à l’arrivée. Après Carpenter Brut l’an passé ou PERTURBATOR, les sonorités électroniques pures et dures ont droit de cité au Hellfest, ce qui ravit les spectateurs ce jour-là mais laisse certainement une partie du public dans l’incompréhension. Mais les deux peuvent se comprendre (attention, phrase à double sens). Tout comme Phil Anselmo avec ses différents groupes et projets, un autre habitué du festival débarque sur scène drapé dans un t-shirt rose du plus bel effet à l’effigie de David "Ziggy Stardust" Bowie. Après STONE SOUR et SLIPKNOT, le chanteur Corey Taylor vient en solo cette fois pour une heure chaleureuse pour le moins (le soleil tape à nouveau fort). Fort de deux disques à lui à ce jour, il est cependant surprenant de constater que de nombreux emprunts sont faits aux discographies de STONE SOUR et SLIPKNOT (trois titres par entité) alors qu’il avait largement matière à faire sans. Une de chaque, passe encore. Surtout que son matériel solo est festif et suffisamment solide pour se prêter parfaitement à l’exercice, les emprunts qu’il en fait le démontrant totalement. Moment fort du set, le vibrant et émouvant hommage fait à sa compagne en préambule du titre "Home" qu’il joue seul à la guitare acoustique et pendant lequel il ne cesse de la regarder en côté de scène, compagne qu’on aperçoit alors furtivement sur écran les larmes aux yeux. Emotion ok mais c’est sans compter sur un "Before I Forget" ou un "Duality" qui réveillent le pit.


A peine le temps de regagner le haut du site que démarre le set des Américains SUFFOCATION dont le brutal death metal pilonne et pilonne sans répit. Il faut parfois en vouloir lorsque l’on est au Hellfest et ce genre de groupes vous met sans cesse au défi, encore plus en fin de course. Ce qui n’empêche pas de s’être mis en transe plus tôt sur de la synthwave ou de bouger son popotin sur SHAKA PONK. Je dis ça, je dis rien... mais je le dis quand même. On s’approche gentiment de la fin de la journée et MADBALL sera l’un des groupes que je retiendrai de l’édition 2024. Partition irréprochable, énergie, set-list de festival, toutes les cases sont cochées pour que le chanteur Freddy Cricien mène le public à son gré. A l’issue de cette édition, la Warzone aura encore réservé son lot de groupes et moments botte-cul comme elle seule en a le secret. Ne possédant pas encore le don de dédoublement ou de détriplement (le mot n’existe pas mais je m’en fous), impossible de voir au même moment I AM MORBID sous l’Altar, RIVAL SONS à la Valley et les FOO FIGHTERS sur la Main Stage 1 et de se finir avec le black metal symphonique de DIMMU BORGIR sous la Temple. Par affinités, j’aurai voulu voir – et entendre surtout – le death de deux anciens membres de MORBID ANGEL (dont le chanteur-bassiste David Vincent) ou le black à orchestration des Norvégiens, le rock classieux et musclé distillé par la représentative paire Jay Buchanan et Scott Holliday mais la venue des FOO FIGHTERS est un événement en soi et le début de son set une obligation contractuelle avec moi-même...


Sachant qu’il joue au Hellfest et que c’en est presque un miracle (Ben Barbaud a déclaré quelques années auparavant qu’il ne franchirait pas la ligne en invitant le groupe), Dave et sa bande commencent fort, très fort d’ailleurs de par le niveau sonore apprécié avec un "All My Life" débridé. Alors certes, ce n’est pas du metal pur et dur mais on observe dans leur musique du hard rock, du grunge, du rock alternatif, bref un mélange hautement conducteur d’électricité, qui se veut remuant et loin d’être sage. Pour ce qui est de plaire au reste, comme dit précédemment, il y a d’autres scènes et groupes à voir et les bars nombreux autant qu’achalandés comme il se doit jusqu’à la fin. Les chiens aboient, la caravane passe. Surtout lors du costaud medley constitué de "Sabotage" (BEASTIE BOYS), "Mr. Crowley" (Ozzy Osbourne), "Paranoid" (BLACK SABBATH) et "March Of The Pigs" (NINE INCH NAILS). Pour le reste des morceaux de la soirée, fan ou pas, la set-list pioche où il faut et tient la dragée haute avec les hits "Times Like These", "Learn To Fly", la toujours émouvante "These Days" et ses paroles à méditer ou encore "Best Of You" avant de s’en aller avec panache sur "Everlong" bien sûr. Une fin cependant abrupte car sans feu d’artifice (METALLICA et MACHINE HEAD en auront chacun un petit quand même) en mode « barrez-vous dans cinq minutes, on lâche les chiens » qui laisse un petit goût amer aux festivaliers dont la plupart déboursent un beau petit billet pour leur place et qui ont l’impression d’être considérés comme des clients lambda...


Le bilan presqu’à chaud que l’on peut en tirer est encore bon même s’il est indéniable que la population moyenne du festivalier tend à changer et qu’elle est de plus en plus constituée de curieux, que des incivilités rapportées de ci de là sont avérées et que le nom de certains groupes à l’affiche a encore une fois fait grincer des dents. Mais ce dernier point pour moi est un faux débat. La jauge elle, ne pourra plus être augmentée et tendrait même à être légèrement revue à la baisse (5 000 personnes en moins par jour serait bienvenu). Il faut au contraire se concentrer sur le positif, prôner l’ouverture et l’éclectisme de la programmation, la constance des bénévoles sur le site et de la qualité apportée au bien-être des festivaliers, l’inconfort de ces derniers étant généralement causé par des frasques et comportements divers qui leur incombent entièrement. Côté restauration, outre une qualité globale sur de nombreux stands, il est à noter que les vegans ont été chouchoutés, avec un choix rien que pour eux et à l’écart des stands proposant de la viande, bref, une attention de tous les instants à bien des niveaux. Côté radio moquette, de gros noms figurent dans les bouches des festivaliers pour l’édition 2025 et si je devais mettre un jeton, ce serait sur la présence de Sammy Hagar et son all-star band composé de Joe Satriani à la guitare, Michael Anthony à la basse (soit, avec Sammy, les trois-quarts du line-up de CHICKENFOOT) et Jason Bonham (BLACK COUNTRY COMMUNION et fils de feu-John) à la batterie pour leur "Best Of All Worlds Tour" s’apprêtant à prendre les routes américaines et qui englobera la carrière de Sammy au sein de MONTROSE tout d’abord et, bien sûr, VAN HALEN. Plus improbable – quoique – celle de SEPULTURA dans son line-up d’origine, avec les frères Cavalera donc, malgré une tournée d’adieu programmée à l’automne. On en a vu d’autres pas piquées des hannetons alors pourquoi pas la leur ? Rendez-vous en fin d’année pour voir ce qu’il en sera officiellement et surtout, rendez-vous du 19 au 22 juin 2025 en Enfer, euh non, à Clisson comme d’habitude. Le mot de la fin ? Hail fest !
 

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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