Le moins que l’on puisse dire, c’est que le nouvel album de NICKELBACK, « Feed The Machine », n’était pas franchement le plus attendu de l’année. Et pour cause, au vu de leur dernière livraison, « No Fixed Address », plus que moyenne voire carrément mauvaise et décevante par moments.
Et pourtant, voici bien un groupe qui résiste à tout (on cesse de ricaner dans le fond de la salle, s’il vous plait !), qui a vécu le pire comme le meilleur en vendant des millions d’albums par le passé. C’est précisément ce qu’on leur reproche : être trop vendeurs, voire vendus. Mais comme dirait un ami, « C’est bon la soupe, quand c’est bien fait. ».
Effectivement, cette recette 2017 commence fort bien, avec le titre éponyme de l’album qui rentre dans le lard dès le début. Un retour vers les riffs plus punchy et les guitares saturées des débuts, comme sur les anciens "Never Again" ou "Side Of The Bullet". La suivante, "Coin For The Ferryman" est dans la même lignée, donc, on se prend à espérer que tout l’album soit du même acabit. Là, c’était sans compter sur la tendance très radio friendly dont nous abreuve NICKELBACK depuis des années.
Voici donc les sirupeuses (et dispensables) ballades, dégoulinantes de miel comme ces pâtisseries indigestes et écœurantes que l’on trouve un peu de partout, "Song On Fire", "After The Rain" et "Every Time We’re Together". On s’en serait volontiers passés car cet album recèle quand même de belles surprises. "Must Be Nice" et "For The River" sont de très bons titres, la voix de Chad Kroeger toujours aussi rocailleuse et so sexy, et un flow toujours aussi rapide. "Home" et "Silent Majority" ont ce petit quelque chose qui touche au cœur. Mais les vraies bonnes surprises sont "The Betrayal (act III)" et "The Betrayal (act I)". Au passage, ne nous demandez pas où est passé act II, il n’existe apparemment pas.
"The Betrayal (act III)" est le morceau le plus intéressant dans son rythme et dans sa construction : une intro acoustique aux sonorités celtes, puis une attaque batterie/voix et un refrain crié méchamment. Y’a encore de la rage chez ces gars-là ! Définitivement notre coup de cœur sur cet album. Quant au dernier titre "The Betrayal (act I)", quel plaisir de ne pas entendre l’éternelle chanson de beuveries qui clôture trop souvent les albums du groupe ! Voici un superbe instrumental acoustique qui fait penser à une musique de film. Les images viennent d’elles-mêmes et le scénario s’écrit tout seul.
Au final, ce « Feed The Machine » est un belle surprise, malgré les quelques écueils cités. Des titres cependant calibrés pour le passage radio mais qui nous montrent un NICKELBACK plus nerveux et créatif que ces dernières années, et qui seront, à n’en point douter, encore plus énergiques sur scène. En effet, c’est un groupe qui mérite d’être vu en concert, grâce à la qualité de leur son et de leurs prestations.
Et on peut aimer la soupe, après tout. Celle-là n’est franchement pas mauvaise d’ailleurs, avec un petit goût de "revenez-y". Vous en reprendrez bien une petite louche ?