6 août 2017, 9:21

CREEPER

• "Eternity, In Yours Arms"

Album : Eternity, In Your Arms

Eté 2017, un petit combo british fait sensation dans les festivals européens, agitant les pits en plein milieu d’après-midi. Ça vous dirait d'en savoir plus sur CREEPER ? C'est par hasard que j'ai fait la rencontre de « Eternity, In You Arms », album sorti en catimini au printemps. La pochette et le nom du groupe en écriture fluo sale m'ont fait croire que j’allais découvrir un opera rock groove et gothique. Monumentale erreur !

30 secondes après son introduction au piano, "Black Rain" fait pleuvoir des riffs punk mélodiques dans nos cages à miel. Bon, ne rêvez pas, rien de réellement novateur dans la structure, mais quand c'est bien agencé, et surtout joué avec énergie et conviction, il serait stupide de bouder son plaisir... Le single suivant est "Poison Pens". vous aimez IGNITE et BAD RELIGION ? Alors ruez-vous sur ce disque ! Le petit plus indéniable est la voix puissante du chanteur Will Gould. Le bonhomme pousse ses vocalises par dessus une rythmique qui cogne sans s'économiser et surtout des breaks étonnamment bien placés. Explorant tous les registres, s'accompagnant de chœurs empreints de sincérité, vous aussi vous succomberez au charme de "Suzanne" et rêverez d'être de la partie avec "Hiding With The Boys".

Ça défile très vite. 36 minutes de bonheur que l'on peut se servir tranquillement en terrasse avec un cocktail, ou écouter le pied sur l'accélérateur. Les cowboys solitaires parmi nous peuvent même caresser leur fibre nostalgique sur "Misery" ou encore "Crickets", car tout n'est pas qu’énervement dans la punkitude. Avec toujours cette voix inspirée de Will, qui va jusqu'à faire dans la "distortion sociale" avec "Down Below". Il s'agit peut-être après tout d'un opéra. Un opera-punk, qui s’intitulerait Grandeur et Décadence des Sans-Futur ” ?

Voici un album fourre-tout, avec des morceaux pop tel que "Darling", sautillant comme "Winona Forever" ou un slow final déroutant de sobriété, "I Choose To Live", mais toujours, on suit le même fil directeur : une incroyable onde positive qui parcours notre échine jusqu’à enluminer nos mines trop souvent grises. Je suggère d’ajouter « Eternity, In Your Arms » à la playlist de l’été.
CREEPER est un groupe à ne pas perdre de vue. Quoique, en y songeant, c’est le groupe lui-même qui va sans doute nous rappeler à notre bon souvenir très bientôt et nous filer la chair… de punk !

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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