Initialement friand d'un death metal plutôt classique et bien troussé qui piochait aussi bien ses influences du côté de la Suède ou des Pays-Bas sur son premier rejeton, le one-man band parisien a décidé de virer sa cuti pour aller voir du côté black s’il y était. Et ce qu’a trouvé le multi-instrumentiste LCF fait bien ses affaires : à tribord toutes et cap sur le black/death ! Avec un batteur fait de chair et d’os cette fois-ci, le dénommé Reno Cavadaski (alias "Cadaver"), qui vient glisser sa patte bestiale et agile à l’ensemble. C’est bien connu : c’est toujours mieux à deux !
Un nouveau line-up donc ainsi qu’une orientation musicale revue et corrigée : le LORDS OF THE CEMETERY collection hiver 2018-19 se caractérise par un son bien éloigné de celui qui constituait sa marque de fabrique. Le metal extrême tel qu'il est pratiqué propose des lignes de guitares sombres, épurées, doublées d’un niveau de maîtrise technique on ne peut plus évident. Les zonards du cimetière se montrent également à l'aise quand ils s’aventurent sur des terrains plus propices aux atmosphères. La preuve par le son avec ce premier morceau ténébreux qui introduit l’album sans temps mort, plongeant l'auditeur dans une ambiance glaciale avec ses claviers inquiétants couplés à des parties de guitares heavy et musclées. Une véritable bouffée de nostalgie renforcée tout du long de cette grosse demi-heure que dure « Path Of Damara » par la production du Carousel Studio, très typée de ce qui se pratiquait au début des années 90. Les conséquences sont sans appel : le metal épico-grassouillet de notre désormais duo lorgne aussi bien sur le black mélodique que le death mid-tempo dont nous régalait GOREFEST, THANATOS et autres experts hollandais à leur époque bénie. A creuser le trou toujours plus profond, la musique des deux compères rappellerait même un HYPOCRISY de milieu de parcours gavé aux amphets ou la puissance de feu technique d’un AURORA BOREALIS aux abois.
De solides références qui ne doivent pas occulter le potentiel créatif de LORDS OF THE CEMETERY qui apporte ici sa touche avec une exécution sans failles de l'ensemble et un clavier toujours bien présent. C’est du tout bon avec les grosses mélodies nordiques qui vont bien, bien glacées sur les bords, sans oublier les accélérations thrashy qui en collent plein la cravate. Aucun doute n'est permis, nous avons bien affaire à des hommes de goûts sur « Path Of Damara ».