Vous attendez tous avec impatience le dernier RAMMSTEIN ? Vous bavez d'impatience d'entendre des nouveaux titres de metal industriel ? Bon, ben faudra encore patientez. Présentement nous allons écouter le dernier OOMPH!, « Ritual ».
Ben ouais, il existe pléthore de bons groupes de la neue deutsche harte. MEGAHERTZ, EISBRECHER, DEATHSTAR, ... OOMPH! est l'un des plus anciens et des plus prolifiques. Bientôt 30 ans d'existence, et des albums qui se renouvellent sans cesse. De l'electro, du metal, du folk, de la "oumpapa" (musique traditionnelle Allemande), le précédent album constituait un excellent best of.
Posons à présent notre meilleure oreille (pas celle de Beethoven, hein ?) et commençons par "Tausend Mann Und Ein Befehl". Un millier d'hommes et un ordre, référence à l'obéissance aveugle des militaires allemands sous le troisième Reich. Car Dero et ses potes sont d'ardents militants anti-guerre. Paradoxe : c’est avec un titre à la puissance martiale que la bêtise humaine est alpaguée. Après un cri en piqué de stuka les guitares lourdes de Crap et Flux roulent vers nous, la voix gutturale de Dero tonne façon canon anti-aérien de calibre 88. Métronomique sur le fond, groovy dans la forme de ses refrains, OOMPH! nous revient en pleine forme.
OOMPH ! Est au neo-expressionnisme ce que RAMMSTEIN est au cabaret Berlinois. "Nie wider krieg" pour slogan, plus jamais de guerre. Le tempo enlevé ne disparaît pas avec "Achtung ! Achtung !". Pas besoin de traduire je pense cette mise en garde qui montre avec ses riffs plombés et hypnotiques combien ils sont vénères les compères. Dero, Crap, Flux. Trois vrais deglinguos. Trois vrais artistes engagés. Dites donc, si ça continue, on tient peut-être là l'album phare de ce début d'année !?
"Kein Liebeslied" ou « ne chantons pas une chanson d'amour ». Agressif dans les guitares. Sautillant dans la rythmique. Vous vous souvenez de "Labyrinth" ? C'est dire comme c'est bon. Comme c'est inspiré. Et ce refrain typique des teutons... Ça vous fait frémir les tétons.
« Singt mit mit ! »
Oh que j'ai hâte de les revoir en concert.
Bruit dégueulasse de bottes sur "Trummer Kinder". Guitares Panzer. Enfants trompeurs, enfants trompettes, enfants trompés par leurs aînés. Phrasé qui racle les ruines fumantes. Même si on ne parle pas la langue du cousin germain on est interpellé par ce pamphlet déchirant contre un monde qui n'a pour l'instant rien de plaisant à offrir à ses enfants. OOMPH ! est une onomatopée née de la musique.
L'album se déroule toujours aussi offensif qu'une division mécanisée sur le front russe. "Europa" mêle la colère métallique aux chœurs angéliques. Espoir planant au-dessus de nos têtes façon Wim Wenders sur un paysage gris clair et gris foncé ? On n’en est pas loin.
Il y a un paquet de hits qui s'impriment d'emblée dans chaque parcelle sensible de votre être. "Im Namen Des Vaters" clame tout simplement un « revolution » explicite, l'hallucinant "TRRR-FCKN-HTLR" est rageur au possible. Allégories auditives et critiques de la guerre, de la religion et de la barbarie. Cet album est monumental. Son schéma est intelligent et captivant. « Ritual » est un cyborg metalloïde campé sur des papattes punk.
On pourrait presque parler d'opéra tant cette œuvre est personnelle, tant les morceaux s'inscrivent dans une cohérence musicale et thématique. Écoutez cet album. Écoutez-le et vous serez projetés dans un tableau expressionniste à la noirceur pleine et entière. Des riffs jouissifs pour dépeindre les pires travers de ce monde.
OOMPH! Bientôt dans votre platine ? Je vous le souhaite mes amis.