30 mars 2019, 10:13

IRON MAIDEN

• Please Professor Maiden, teach me! (Part 11)


Si nombre de formations (la plupart même) inventent leurs textes de toutes pièces, IRON MAIDEN a depuis le départ choisi la littérature, le cinéma ou encore l’Histoire comme points d’ancrage des paroles de la plupart de ses chansons. C’est ce postulat qui fait qu’aujourd’hui, vous allez pouvoir combler éventuellement quelques lacunes et, comme cela a été le cas pour moi, apprendre quelques "trucs" qui vous feront à coup sûr briller en société ! Un album à la fois, dans l’ordre chronologique de leur sortie dans la discographie du groupe.

Un grand merci à Laurence Faure et l’aide précieuse qu’elle m’a apportée à l’élaboration de cet article.
 

« Virtual XI » (1998)

Deuxième et dernier album avec Blaze Bayley, ce disque est comme le précédent assez pauvre en références qui nous intéressent mais étant donné que sur la majorité des albums précédents, ce fait était souvent l’œuvre de Bruce Dickinson et, par émulsion culturelle, Steve Harris, trois titres seulement sont concernés ici. Le public ne le sait pas encore mais à peine plus d’un an après la parution de cet album, le 23 mars 1998, et un début de tournée à Lille le 26 avril, IRON MAIDEN reviendra plus fort que jamais en compagnie d’Adrian Smith et Bruce Dickinson. A suivre…


''The Clansman''

Un hymne, presque un chant de guerre qui aurait pu accompagner les clans écossais à se libérer de l’oppression des Anglais, pour ce morceau qui parle de liberté et de résistance (ces « Freedom ! » scandés avec fougue par le public à chaque concert où ce titre est joué – comme en 2018 – filent le frisson). Elle est souvent réduite à la seule inspiration tirée du film Braveheart réalisé en 1995 par Mel "Mad Max" Gibson qui tient également le rôle principal de William Wallace, personnage historique né vers 1272 et mort en 1305. Il évolue aux côtés de Sophie Marceau (La Boum ou sensuelle Bond girl dans Le Monde Ne Suffit Pas) et Patrick McGoohan (Le Prisonnier !) et le film raconte de manière romancée la vie de Wallace, symbole de l'indépendance écossaise qui, à la fin du XIIIe siècle, affronta à la tête des clans écossais unis les troupes du roi Edouard 1er d'Angleterre qui tentaient d'envahir l'Écosse. Pourtant, Steve Harris a précisé qu’il s’agissait au départ de deux idées distinctes qui, mises ensemble, fonctionnaient et ont donné naissance à ce morceau.

Illustration du morceau "The Clansman" où Eddie incarne William Wallace.
 


 


 


L’autre source d’inspiration vient donc du roman Rob Roy écrit par un auteur écossais, Walter Scott. Il paraît en 1817 et c'est une œuvre réaliste où l’activité économique joue un rôle important. Voulant sauver l'entreprise familiale de la ruine, un jeune Londonien se rend dans une Ecosse en proie à la crise qui précède la rébellion jacobite de 1715. Sa recherche d'un cousin scélérat lui fait croiser la route du hors-la-loi Robert MacGregor, dit Rob Roy, et qui a lui aussi un compte à régler avec ce cousin. Un long-métrage du même nom verra le jour en 1995 où l’on retrouve Liam Neeson (La Liste de Schindler) dans le rôle titre, Tim Roth (Reservoir Dogs) ou bien Jessica Lange (King Kong, la série American Horror Story). Une première adaptation cinématographique supervisée par les studios Disney vit le jour en 1953 sous le titre français d’Echec Au Roi. Il exista même une déclinaison en comic-book d’époque.
 

  
 

  


''When Two Worlds Collide''

L’inspiration de ce morceau tient en deux mots : science et fiction. Dans When Worlds Collide, roman paru en 1932 et écrit à quatre mains par Edwyn Balmer et Philip Wylie, une planète nommé Bronson Alpha est en passe d’entrer en collision avec la Terre. Est alors décidé par des chercheurs de construire un vaisseau spatial pour emmener hommes, femmes, enfants, veaux, vaches, cochons (une Arche de Noé version “extended edition” en fait) afin de se rendre sur Bronson Bêta, la petite sœur d’Alpha qui ne risque pas, elle, de détruire notre planète bleue. Un récit qui sera transposé à l’écran en 1951 par les Américains (le film sortit en 1952 en France sous le titre Le Choc des Mondes) avec quelques modifications dans l’intrigue.

On peut voir dans le titre une analogie avec la rencontre de deux cultures, un fait que l’on peut observer très souvent entre des civilisations différentes, les personnes s’étant rendu au Japon peuvent en témoigner par exemple. Une expérience vécue personnellement par le chanteur Blaze Bayley lors de son premier voyage au Pays du Soleil Levant ou encore à Los Angeles, une mégalopole gargantuesque et tentaculaire, bien éloignée de son Birmingham natal.

A noter également que c’est l'un des rares titres coécrits par le guitariste Dave Murray.
 

  


''Como Estais Amigos''

Seul morceau d’IRON MAIDEN non écrit en anglais et co-signé par Bayley et le guitariste Janick Gers, il traite de la guerre des Malouines ou guerre de l'Atlantique Sud (Falklands War en anglais, Guerra de las Malvinas en espagnol), un conflit opposant l'Argentine au Royaume-Uni dans les îles Malouines, Géorgie du Sud et Sandwich du Sud. Il commença le 2 avril 1982 avec le débarquement de l'armée argentine pour se terminer le 14 juin de la même année par un cessez-le-feu. Il se conclut sur une victoire britannique qui permit au Royaume-Uni d'affirmer sa souveraineté sur ces territoires.

Le conflit est causé par la volonté de la dictature argentine de faire valoir par la force ses positions sur la souveraineté de ces archipels, placés par les Nations Unies sur la liste des territoires contestés. Ce conflit s'inscrit dans la continuité des controverses qui commencent dès la découverte de ces îles qui ont été occupées successivement par la France, l'Espagne puis le Royaume-Uni. Il s'agit, en 2019, du dernier conflit latino-américain où une nation non-américaine a été en guerre contre un Etat de ce continent. Au niveau humain, le bilan de cette guerre est de 907 tués soit 649 militaires argentins, 255 militaires britanniques et trois insulaires. Politiquement, la déroute argentine a de lourdes conséquences puisqu'elle précipite la chute de la junte militaire qui gouvernait jusqu'alors le pays et qui est remplacée par un gouvernement démocratiquement élu. De son côté, le gouvernement conservateur de Margaret Thatcher sort renforcé de cette victoire et est réélu en 1983.

Malgré trois décennies passées (en 2017) et les tentatives répétées de pacification du conflit, les Nations Unies considèrent toujours les archipels comme des territoires dont la souveraineté n'a pu être départagée entre l'Argentine et le Royaume-Uni.

Source : Wikipedia
 


Margaret Thatcher auprès des troupes en 1983 dans les îles Malouines après sa réélection et la reddition des Argentins.
 


Pour le clin d’œil, "Maggie" avait déjà enfilé un treillis en 1980 sur la pochette du single "Women In Uniform" (une reprise du groupe SKYHOOKS) dans le but de tendre une embuscade visant à éliminer Eddie. Si elle n’est plus là aujourd’hui, Eddie, lui, l’est. CQFD.
 


Cette fresque des îles Malouines est située sur le Boulevard Silvio Gesell et Paseo 112, à Villa Gesell sur la côte de la province de Buenos Aires. Cette œuvre a été réalisée par les élèves de L'École Municipale de Céramique. Le monument a été inauguré le 14 septembre 2012 afin de commémorer les 30 ans de la Guerre des Malouines.
 


Et pour clore ce onzième chapitre, la vidéo live (non officielle) de ''The Clansman'' enregistrée le 6 décembre 1998 à Curitiba, Brésil.
 


« Iron Maiden » (1980)
« Killers » (1981)
« The Number Of The Beast » (1982)
« Piece Of Mind » (1983)
« Powerslave » (1984)
« Somewhere In Time » (1986)
« Seventh Son Of A Seventh Son » (1988)
« No Prayer For The Dying » (1990)
« Fear Of The Dark » (1992)
« The X Factor » (1995)

 

Photos – Source : Wikipedia Creative Commons

Photos – Source : Wikipedia Creative Commons

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
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