23 mars 2019, 11:04

IRON MAIDEN

• Please Professor Maiden, teach me! (Part 10)


Si nombre de formations (la plupart même) inventent leurs textes de toutes pièces, IRON MAIDEN a depuis le départ choisi la littérature, le cinéma ou encore l’Histoire comme points d’ancrage des paroles de la plupart de ses chansons. C’est ce postulat qui fait qu’aujourd’hui, vous allez pouvoir combler éventuellement quelques lacunes et, comme cela a été le cas pour moi, apprendre quelques "trucs" qui vous feront à coup sûr briller en société ! Un album à la fois, dans l’ordre chronologique de leur sortie dans la discographie du groupe.

Un grand merci à Laurence Faure et l’aide précieuse qu’elle m’a apportée à l’élaboration de cet article.

« The X Factor » (1995)

Après le départ d’Adrian Smith en 1990 qui avait amené le groupe à réorienter son style vers d’autres paysages et couleurs musicales, celui de Bruce Dickinson est un tel cataclysme pour IRON MAIDEN que le groupe manque de vaciller définitivement, son bassiste et créateur Steve Harris vivant très mal la chose, étant également au même moment en instance de divorce. Est alors recruté Blaze Bayley, précédemment chanteur de WOLFSBANE, avec qui MAIDEN a tourné en 1990. Période sombre pour le moins et tout est donc en place pour donner naissance à un "album noir".

''Sign Of The Cross''

Ce premier morceau d’IRON MAIDEN "Mark VI" puise sa source dans Le Nom de la Rose, roman de l’italien Umberto Eco paru en 1980 dont un film a été tiré et qui fut réalisé en 1986 par Jean-Jacques Annaud (La Guerre du Feu, L’Ours) avec, dans les rôles principaux Sean Connery (intemporel interprète de James Bond) et Christian Slater (True Romance). On y découvre un personnage qui a du chien, Guillaume de Baskerville, moine franciscain chargé d'une mission diplomatique mais dont la vraie mission est d'enquêter sur les crimes commis au sein de l'abbaye. Ancien inquisiteur, il est finalement forcé de reprendre sa charge temporairement, ce qui mettra à nu sa faiblesse lorsqu'il ne peut plus agir par la seule logique rationnelle.

Enorme succès cinématographique de l’époque, ce long (plus de 11 minutes) et épique titre de MAIDEN ne l’est pas moins occupant une place de choix dans la set-list de la tournée "Brave New World  Tour" entre 2000 et 2002 durant laquelle Bruce se l’est approprié par une interprétation magistrale. Le groupe l’a réintégré sur sa tournée actuelle « Legacy Of The Beast World Tour » qui reprendra d’ailleurs prochainement en Amérique du Nord et du Sud.
 


 


''Lord Of The Flies''

Une fois encore, la bibliothèque de Steve Harris est sollicitée, piochant cette fois dans le roman de William Golding paru en France en 1956 sous le titre Sa Majesté des Mouches et qui fut adapté pour le cinéma par deux fois, la première en 1963 puis en 2007. Le synopsis est le suivant : un avion transportant exclusivement des garçons anglais issus de la haute société s'écrase durant son vol sur une île déserte. Le pilote et les adultes accompagnateurs périssent. Livrés à eux-mêmes dans une nature à la fois sauvage et paradisiaque, les nombreux enfants survivants tentent de s'organiser en reproduisant les schémas sociaux qui leur ont été inculqués. Mais bien vite le vernis craque, la fragile société vole en éclats et laisse peu à peu la place à une organisation tribale, sauvage et violente bâtie autour d'un chef charismatique et d'une religion rudimentaire. Offrandes sacrificielles, chasse à l'homme, guerres sanglantes : la civilisation disparaît au profit d'un retour à un état proche de l'animal que les enfants les plus fragiles ou les plus raisonnables paient de leur existence.
 


L’affiche du film de 1963
 


L’affiche du film de 2007
 


''Man On The Edge''

Si vous ne l’avez jamais vu, je ne saurais que trop vous conseiller de visionner le film Chute libre (Falling Down en VO), véritable descente aux enfers pour le héros William Foster qui est joué par Michael Douglas. On y suit le périple de plus en plus violent d’un homme qui n’était en rien prédestiné à cela le matin même mais qui, au cours d’un embouteillage et voyant qu’il sera en retard pour l’anniversaire de sa fille, craque littéralement, quitte son véhicule (immatriculé "D-Fens", ce qui signifie "défense" si l’on se réfère à la prononciation à l’anglaise) son attaché-case à la main et entame un parcours meurtrier chargé de revanche et de haine envers la société et tous ceux qui se dressent alors devant lui. Un policier à la retraite le jour même (génial Robert Duvall) se lance à sa poursuite.

Le refrain avec ses « Falling Down » répétés rappelle le titre original du long-métrage et est choisi comme premier single. Un choix surprenant, sachant qu’il s’agit du premier titre écrit par Blaze Bayley et Janick Gers et qu’il n’est même pas cosigné par Harris. Immédiat et concis, un choix logique commercialement parlant. La vidéo est à voir ou à revoir en fin d’article.
 


''The Edge Of Darkness''

Le morceau, noir une fois encore et continuant dans la droite ligne directrice de « The X Factor », emprunte au film Apocalypse Now, chef-d’œuvre du septième art filmé en 1979 par Francis Ford Coppola (la saga Le Parrain), une réalisation où tout est maîtrisé pour donner au spectateur un sentiment d’oppression. Aux côtés de Marlon Brando (Colonel Kurtz) et Martin Sheen (Capitaine Willard) s’ajoutent Robert Duvall et Frederic Forrest qui ont tous deux joué dans Chute libre mais aussi Laurence Fishburne (qui tournera en 1987 dans le troisième épisode de la saga Freddy – cf. l’article sur « No Prayer For The Dying » et le titre ''Bring Your Daughter To The Slaughter'' pour le lien entre les deux) et Harrison Ford (Han Solo, Indiana Jones, etc), formant ainsi un casting corrosif comme le napalm déversé au Vietnam durant la guerre.

L’intrigue du film est la suivante : cloîtré dans une chambre d'hôtel de Saïgon et imbibé d'alcool, le Capitaine Willard est tiré de sa torpeur par une convocation de l'état-major américain où il se voit confier une mission qui doit rester secrète : éliminer le Colonel Kurtz, un militaire aux méthodes expéditives qui sévit au-delà de la frontière cambodgienne.
 


Et pour clore ce dixième chapitre, la vidéo de ''Man On The Edge'' où le groupe est filmé (mal)  et fait semblant de jouer, le tout entrecoupé de séquences (mauvaises) qui ne sont pas sans rappeler le film Chute Libre évoqué plus haut avec cet homme en costume et attaché-case dans le tumulte de la vie quotidienne. Un morceau qui a disparu des concerts du groupe après 1999, Bruce l’ayant chanté uniquement sur la tournée réunion "Ed Hunter Tour".
 


« Iron Maiden » (1980)
« Killers » (1981)
« The Number Of The Beast » (1982)
« Piece Of Mind » (1983)
« Powerslave » (1984)
« Somewhere In Time » (1986)
« Seventh Son Of A Seventh Son » (1988)
« No Prayer For The Dying » (1990)
« Fear Of The Dark » (1992)

 

Photos – Source : Wikipedia Creative Commons

Blogger : Jérôme Sérignac
Au sujet de l'auteur
Jérôme Sérignac
D’IRON MAIDEN (Up The Irons!) à CARCASS, de KING’S X à SLAYER, de LIVING COLOUR à MAYHEM, c’est simple, il n’est pas une chapelle du metal qu'il ne visite, sans compter sur son amour immodéré pour la musique au sens le plus large possible, englobant à 360° la (quasi) totalité des styles existants. Ainsi, il n’est pas rare qu’il pose aussi sur sa platine un disque de THE DOORS, d' ISRAEL VIBRATION, de NTM, de James BROWN, un vieux Jean-Michel JARRE, Elvis PRESLEY, THE EASYBEATS, les SEX PISTOLS, Hubert-Félix THIÉFAINE ou SUPERTRAMP, de WAGNER avec tous les groupes metal susnommés et ce, de la façon la plus aléatoire possible. Il rejoint l’équipe en février 2016, ce qui lui a permis depuis de coucher par écrit ses impressions, son ressenti, bref d’exprimer tout le bien (ou le mal parfois) qu’il éprouve au fil des écoutes d'albums et des concerts qu’il chronique pour HARD FORCE.
Ses autres publications
Cookies et autres traceurs

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies ou autres traceurs pour mémoriser vos recherches ou pour réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus sur les cookies : mentions légales

OK