20 juin 2019, 23:55

KNOTFEST

@ Clisson

Cette année, le Knotfest initié par SLIPKNOT aux USA s’est invité en France, sur le site du Hellfest à Clisson pour un festival d’une journée avant le Hellfest lui-même, le 20 juin, intitulé "Knotfest meets Hellfest" et regroupant des artistes américains sur la Main Stage 1 et européens sur la Main Stage 2. Et pour en faciliter l’accès, le début de la pose des bracelets – précieux sésames pour accéder au site – a lieu dès le matin vers 10h.
Après deux longues heures d’attente sous le soleil clissonnais et dans la bonne humeur, nous voici donc en possession dudit bracelet qui nous permet d’entrer sur le Hell City Square pour faire le tour des boutiques et autres bars et se mettre dans l’ambiance de ces quatre jours de folie, la cathédrale n’ouvrant ses portes pour les concerts qu’à 16h pour un démarrage à 16h30.
Moment unique que de pouvoir pénétrer parmi les premiers sur le site alors encore vierge de toute trace, d’une beauté grandiose, et de pouvoir admirer les écrans géants des Main Stages, encore plus géants cette année, qui permettent aux festivaliers de voir les concerts de n’importe quel endroit. A noter que seules les Main Stages sont accessibles pour le Knotfest, le reste du site ne devant ouvrir au public que le lendemain.



Pour débuter les hostilités, les vétérans punk hardcore de SICK OF IT ALL délivrent un concert hyper énergique, mordant et agressif à souhait, qui réveille et revitalise le public et donne le ton d’une soirée chargée en mosh-pits, walls of death et autres joyeusetés chères aux metalleux. Hélas, la pression retombe de deux crans avec l’arrivée d’AMARANTHE et de son pop-metal sucré comme un bonbon. Et comme les bonbons, quand on en mange un, c’est agréable. Quand on s’enfile tout le paquet, c’est écœurant. Cependant, le set d’Elize Ryd et ses comparses ne dure que 40 minutes. Suffisant pour apprécier et ne pas être écœurés, justement. D’autant que les poses de la dame, loin d’être sexy, tendent plutôt vers la vulgarité (surtout que quand on joue trop à écarter les cuisses, arrive ce qui doit arriver, les boutons pression du body finissent par céder… Heureusement qu’il y a un shorty en dentelle en dessous). Ce qui est fort dommage et empêche de se concentrer sur l’essence même du groupe, à savoir la musique. Pas désagréable, au demeurant, mais à petite dose.
Avec l’arrivée de MINISTRY, c’est une autre histoire : pas de chichis, pas de blabla. Du rentre-dans-le-lard et c’est tout. Al Jourgensen nous balance son metal indus dans la gueule et c’est efficace. Très efficace. On déplore quand même un léger manque de communication avec le public. L’artiste ne semblant pas désireux de taper la causette, il quitte la scène sans même un au revoir. Qu’importe, la qualité est au rendez-vous et la musique parle à sa place.



Puis BEHEMOTH prend possession de la MS2. Possession, c’est bien le mot approprié pour parler de ce concert pétrifiant par sa puissance. Le son est absolument parfait, les musiciens, Nergal en tête, sont impressionnants de justesse et de présence démoniaque. La pyrotechnie rajoute un élément infernal supplémentaire qui instaure une ambiance hypnotisante. Car quand bien même il est possible que l’on n’apprécie pas ce style de musique, on ne peut qu’être admiratif devant le travail accompli. Mission réussie haut la main pour BEHEMOTH. Et dire que sous ses allures de gros méchant, le frontman est vegan…
Retour à plus de légèreté après toute cette fascinante noirceur avec PAPA ROACH et son énergie bondissante et contagieuse. Dans un style complètement opposé à la prestation des précédents, la joyeuse bande va nous contaminer avec la bonne humeur de sa musique rap metal alternatif. Flashback très plaisant dans les années 2000 pour certains d’entre nous qui ont connu ce groupe à ses débuts, PAPA ROACH assure le show avec un sourire rayonnant et ça fait du bien. Toujours dans la bonne humeur, POWERWOLF investit la scène et réussit à se mettre le public dans la poche grâce à la jovialité et à la bonhomie de son frontman, Attila Dorn, éminemment sympathique et qui s’exprime pendant tout le concert dans un français bien maîtrisé. Leur power metal n’est pas franchement original, certes, mais rudement efficace en live.



C’est au tour de Rob Zombie et de sa bande de s’installer sur la MS1 pour nous embarquer dans une heure de folie pure. Une musique dansante en diable, un spectacle coloré, un univers inspiré par les films d’horreur, des musiciens talentueux, maquillés et habités par leurs personnages : on est partis dans un autre monde. Dur de redescendre sur Terre après cette excellente prestation !
Les Vikings sont de retour avec AMON AMARTH et offrent un concert archi-puissant, énergique et bien ficelé, tout en restant mélodique, à l’image de leur dernier album « Berserker », mis à l’honneur ce soir. Et que dire de la descente pour le moins impressionnante de leur leader Johan Hegg qui s’envoie le contenu de son immense corne en une seule lampée sans même vaciller ! Ces hommes ont une stature et une présence peu commune, c’est le moins que l’on puisse dire.

Puis vient enfin le grand retour de SLIPKNOT en France que tous attendent depuis longtemps. Et les fans sont récompensés de leur patience avec un set énorme d’une heure et demie pendant lequel les titres les plus attendus seront joués : "Psychosocial", "The Devil In I", "Vermilion", "Spit It Out", "People = Shit", "Before I Forget" ainsi que les deux nouveautés que sont "All Out Life" et " Unsainted", et j’en passe. Un concert à l’image de la musique de SLIPKNOT, ultra-violent et bordélique à souhait, à tel point que dès le début du spectacle, Corey Taylor a dû s’arrêter au milieu d’une chanson pour demander au public de relever un fan qui s’est fait malmené dans le pit transformé en volcan en ébullition. Apparemment, plus de peur que de mal. Et cela n’a pas empêché le groupe de poursuivre son laminage en règle, laissant un public K.O. mais ravi. SLIPKNOT est une machine de guerre qui ne laisse pas une seconde de répit. C’est donc complètement hébétés que nous décidons de rentrer et de faire l’impasse sur le concert de SABATON, afin de garder encore quelques forces pour les trois jours suivants.

Au final, une mise en bouche particulièrement réussie pour ce premier Knotfest en territoire clissonnais qui affichait complet. Et le plaisir d’avoir une journée de festivités supplémentaire avec un programme varié et très plaisant.


Portfolio © Fred Moocher


Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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