23 juin 2019, 23:52

HELLFEST OPEN AIR 2019

@ Clisson


On y est, le jour J est arrivé. Le Hellfest ouvre ses portes dès 10h30 pour les plus matinaux, pour trois jours de musique, d’émotions en tout genre et de chaleur intense. Et cette première journée du vendredi 21 juin commence très tôt pour moi. Après une courte nuit, direction l’Altar pour le concert de FREITOT, nouveau projet death metal emmené notamment par Arno Strobl au chant et Etienne Sarthou à la batterie. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça dépote ! Excellent réveille-matin, si les paupières étaient encore collées, ce n’est plus le cas après leur passage. Pas de pause pour rejoindre la Main Stage 1 où se produit LAST TEMPTATION qui nous offre son hard rock classique mais bien mené, avec en plus un chanteur, Butcho Vukovic, qui s’exprime en français. Quelques enjambées vers la gauche pour aller devant la Main Stage 2 et voici KLONE et son univers de metal et rock progressif puissant, planant et hypnotique. Un show captivant en partie grâce à la très belle voix de son chanteur, Yann Lignier. Une pause douceur bienvenue avant la pause-déjeuner.



De retour devant la MS1 pour SONATA ARCTICA qui délivre un concert très mélodique mais un peu mou du genou à mon goût, guère suffisant pour me donner envie de remuer du popotin. Afin de remédier à ce petit coup de mou, je décide d’aller voir TROLLFEST sous la Temple. Les guignoleries du combo norvégien ne m’amusent guère, malgré un parti-pris très second degré et une affluence des grands jours sous la tente. Donc, un détour par la Warzone s’impose pour voir NO FUN AT ALL, qui, contrairement à ce que son nom pourrait le laisser penser, est bien plus fun que les précédents, avec son punk rock déjanté qui fait tortiller du cul. Et pour ne rien perdre de cette belle énergie, la journée se poursuit avec POWER TRIP sous l’Altar, que j’avais déjà eu la chance de voir en première partie de TRIVIUM en 2018. Le coup de cœur ressenti à l’époque pour le groupe texan de crossover thrash se confirme grâce à un set mené tambour battant et à un frontman toujours aussi excité.
Pas la peine d’aller bien loin pour assister sous la Temple, juste à côté, à la prestation du mythique DIAMOND HEAD. Même si le nom du groupe ne vous dit rien, impossible d’ignorer les nombreuses reprises que METALLICA a faites, Lars Ulrich et James Hetfield étant de grands fans du groupe de Brian Tatler depuis toujours. Avec un excellent dernier album, « The Coffin Train », DIAMOND HEAD a toute sa place lors de ce Hellfest. Et malgré un son très moyen, la prestation du groupe remporte un franc succès, terminant son show par un "Am I Evil" d’anthologie, repris en cœur par la foule.



Sur la Warzone a lieu le concert de ME FIRST AND THE GIMME GIMMES, groupe de reprises de variétés pop à la sauce punk rock avec lequel j’espère continuer à m’amuser. Mais bien que leur prestation soit intéressante, mon plaisir est gâché par son frontman bien trop bavard qui casse le rythme du spectacle à longueur de temps. Retour donc vers la MS1 où se produit DREAM THEATER. Musiciens surdoués, techniciens hors-pair, dotés d’un sens de la mélodie imparable, ils ne me font regretter aucunement mon changement de programme. On ne dispose que de 5 minutes pour changer de scène et avec la foule qui se presse devant les Main Stages pour la prestation des joyeux drilles d’ULTRA VOMIT, il est plus difficile que prévu de rallier la MS2 afin de trouver un emplacement correct. La bataille est rude mais on arrive à se frayer un chemin jusqu’à un point de chute satisfaisant. Les quatre larrons sont dans une forme olympique, délivrant un set à 150 à l’heure devant une foule compacte et conquise d’avance, malgré les quelques ronchons qui ne comprendront jamais rien à l’humour du groupe. Et c’est un concert excellent à la bonne humeur plus que contagieuse que nous donnent à voir les quatre musiciens, avec en point d’orgue un final sur "Evier Metal" hurlé par des milliers de gosiers. Encore un très bon point de marqué pour ULTRA VOMIT qui ne cesse son ascension depuis la sortie de « Panzer Surprise ! » en 2017.



Les DROPKICK MURPHYS poursuivent dans la bonne humeur sur la MS1 avec leur punk rock celtique endiablé et festif. Ça remue à tout va dans la fosse et c’est vraiment bon. Calée devant la MS2 pour assister au concert monumental de MASS HYSTERIA, également très attendu par les furieux et les furieuses, je vais y laisser une partie de mes cordes vocales, notamment sur l’incontournable "L’Enfer des Dieux", tant leur spectacle est surpuissant, massif et positif à bloc, grâce à Mouss toujours très sincère et émouvant. Une méga-claque dans la tronche et le pire (ou le meilleur), c’est qu’on en redemande. Raphaël Mercier, leur génial batteur, ira même jusqu’à éclater sa caisse claire, tant il frappe fort. C’est peut-être pour ça que MANOWAR a pris peur et a laissé sa place à SABATON, qui prend la relève au pied levé, malgré une extinction de voix de son chanteur Joakim Brodén probablement due à la prestation de la veille au KNOTFEST.
Désirant voir SUM 41, je me dirige une nouvelle fois vers la Warzone, et là, c’est la déception absolue. En effet, la place est prise d’assaut par une foule compacte qui ne cesse d’affluer et il m’est impossible de pénétrer dans l’enceinte pour tenter d’apercevoir un petit bout d’écran. Je rebrousse chemin, à contrecœur, jetant au passage un œil sur le set de GOJIRA qui a l’air d’assurer un show excellent et de largement mériter son statut de leader de la scène metal française. Mais la fatigue gagnant du terrain, nous rentrons nous accorder quelques petites heures de sommeil salutaires.



Retour le lendemain, samedi 22 juin, dès potron-minet, pour assister sur la MS2 à la fin du set très plaisant de LIKE A STORM, combo néo-zélandais de metal alternatif qui intègre le didgeridoo, un instrument traditionnel, à ses compos. A découvrir plus avant car ça sonne vraiment bien. S’ensuit le concert de KORITNI, groupe de hard rock australien très efficace et rondement mené. Puis on se place au plus près de la MS2 car on sait d’ores et déjà que SKINDRED va nous offrir une prestation haut de gamme. Le leader Benji, est un showman-né, jouant avec le public qui lui mange dans la main, et leur ragga metal est doté d’un groove irrésistible.  Après cet épisode survolté, difficile de revenir au style bien trop tranquille de FM qui, dans d’autres conditions, aurait été appréciable. Alors, on file sur la Warzone pour continuer à s’éclater avec THE CREEPSHOW et son punk country savoureux mené par leur talentueuse chanteuse à la voix sexy et rocailleuse. Retour vers la MS2 pour WHITECHAPEL qui nous délivre un set de deathcore sans concession. Un léger regret de n’entendre la voix claire de Phil Bozeman que sur le tout dernier titre, "When A Demon Defiles A Witch", car il gagnerait sans aucun doute à travailler plus dans cette direction, comme sur leur dernier et très bon album « The Valley ». Sur la MS1 arrive le virtuose Richie Kotzen qui donne un show parfait, maîtrisé et énergique à faire des envieux. Mais la palme d’or de tout le festival revient sans conteste au trio FEVER 333 qui a tout pulvérisé sur son passage, assurant un spectacle éblouissant grâce aux trois musiciens qui donnent toutes leur tripes, suant à grosses gouttes, défonçant une partie du matériel, courant et sautant dans tous les sens sous une chaleur de plomb, et laissant le public bouche bée, assommé par l’énergie déployée qui équivaut à l’énergie de tous les groupes présents lors de ces trois jours. Le tout en 40 petites minutes.



Il ne me reste qu’une heure pour assister à la conférence de presse donnée par WITHIN TEMPTATION et préparer l'interview de sa chanteuse Sharon den Adel avec le guitariste Stefan Helleblad (prochainement dans HARD FORCE). Je décide donc de m’isoler, faisant l’impasse sur THE LIVING END. De retour à temps devant la MS1 pour le concert de WHITESNAKE qui vient juste de sortir le très bon « Flesh & Blood », ce qui permet de constater que David Coverdale, leader charismatique, n’a rien perdu de sa voix et de son entrain.
Ensuite, je me fraye un passage rapidement vers le devant de la MS2 pour WITHIN TEMPTATION qui nous délivre un show magnifique, la sublime Sharon étant très en forme avec sa voix d’ange et sa présence magnétique. Une heure passée bien trop vite mais qui nous aura permis d’assister à un beau panel de la discographie du groupe ("Paradise (What About Us ?)", "In The Middle Of The Night", "Stand My Ground", "Mother Earth") avec également quatre titres ("Mad World", "The Reckoning", entre autres) de leur dernier album « Resist ».



Il faut encore retraverser la fosse dans l’autre sens pour approcher au plus près de la MS1 sur laquelle DEF LEPPARD offre un spectacle qui ravit le cœur des fans de la première heure et tous les amateurs de hard rock teinté 80’s. Mention particulière pour leur excellent batteur Rick Allen qui a perdu un bras dans un accident à l’âge de 20 ans et a poursuivi cependant son travail au sein du groupe avec talent et acharnement. Les vétérans ZZ TOP arrivent sur la MS2 et prouvent à la foule amassée devant les scènes que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. C’est qu’ils en ont encore sous le coude et sous la pédale, les papys ! Ça groove à mort et c’est tout bonnement génial. Mais je suis obligée cependant de m’éclipser avant la fin de leur set afin de me frayer un passage entre les gens assis, debouts, couchés, voire même vautrés afin de rejoindre la Temple et me placer pour le concert de CRADLE OF FILTH. La bande à Dani Filth, en grande forme,  va nous servir un show superbe, laminant les dernières forces des festivaliers avec une première partie de concert axée sur le cultissime « Cruelty And The Beast » avec "Beneath The Howling Stars" et "Cruelty Brought Thee Orchids", entre autres, et la seconde partie sur un best-of de leurs meilleurs titres ("Nymphetamine", "Saffron’s Curse", "Her Ghost In The Fog"). Quoi de mieux pour achever cette deuxième journée de festival que cette bonne baffe dans la poire ?


 

Le soleil tape déjà fort en ce dimanche matin, même s’il est encore tôt. Arrivés sur le site pour la fin du set d’INSANITY ALERT, on regrette déjà de ne pas s’être levés un poil plus tôt, mais il faut bien reconnaitre que la fatigue commence à se faire sentir. Les voix criardes de NOVA TWINS et leur son d’ultra-basse ayant tendance à nous faire crisser des dents, on remonte illico presto vers l’Altar pour se prendre du bon vieux death dans la gueule avec PSYCROPTIC. Et comme c’est la journée du thrash, c’est reparti pour la MS2 pour le show de MUNICIPAL WASTE qui va exciter les fans et déborder les gars de la sécu avec leurs vagues de slammers. Chapeau à la sécu, au passage, qui a assuré un travail remarquable durant tout le festival. Retour au calme avec le hard rock classique mais agréable de TESLA sur la MS1, avant de se reprendre une bonne mandale sur la Warzone avec le metalcore agressif de EMPLOYED TO SERVE. Seul bémol par rapport à la manière de s’exprimer de la chanteuse et du guitariste : trop de « fuck » tue le « fuck ». La chaleur augmente encore et il est temps de prendre une petite pause pour ensuite retourner devant  la MS2 où se produit TRIVIUM. Malgré un léger problème de son au début du set, le groupe nous délivre un concert parfait, le sourire d’un Matt Heaffy rayonnant incitant la foule à sauter et partir dans des circle-pits endiablés malgré la température qui nous fait transpirer comme des veaux. Et quel bonheur de réentendre "The Heart From Your Hate", "Until The World Goes Cold", "Strife" et l’indétrônable "In Waves". CLUTCH sur la MS1 offre un très bon show, groovy et puissant. Secouage de popotin impératif.



TESTAMENT investit la MS2 et ratisse tout sur son passage avec un Chuck Billy aux anges, jouant de l’air-guitar sur son pied de micro avec une banane jusqu’aux oreilles. Il était écrit que cette dernière journée ne nous laisserait que peu de répit. STONE TEMPLE PILOTS sera de ceux-là. Le grunge du groupe est toujours aussi prenant mais il faut bien reconnaître que leur chanteur, malgré une belle voix, manque cruellement de charisme, voire même aurait tendance à faire un peu poseur. Dommage, car la musique est excellente ("Wicked Garden", "Crackerman", "Sex Type Thing"). ANTHRAX fait mosher la foule avec allégresse grâce à leur thrash super fun. Mais pendant ce temps, sous la Temple qui dégueule de monde sur plusieurs mètres, rendant la circulation très difficile, SKÁLD envoûte le public avec ses chants de vikings, ses voix puissantes, harmonieuses et mélodiques, sa présence et son talent indéniables. Plus qu’un effet de mode, le trio est véritablement en état de grâce.



C’est au tour de LYNYRD SKYNYRD d’arriver sur la MS1 et de nous sortir tous les classiques de leur rock sudiste ("That Smell", "Sweet Home Alabama"). Ça joue très bien mais ce n’est pas très vif. Fort heureusement, sur la Warzone a lieu le concert de BEARTOOTH et la fan de metalcore mélodique en moi se réveille et se transforme en lapin bondissant. Une bonne dose de fraîcheur, de fun et une belle révélation que ce groupe. A revoir de toute urgence ! J’arrive à temps pour la fin du set de LAMB OF GOD et pour constater le carnage des thrashers. Impressionnant. Vient ensuite sur la MS1 le guitariste chapeauté, Slash, accompagné d’un Myles Kennedy dans une forme éblouissante. Ils nous donnent une heure d’un concert magistral, sans les inutiles solos à rallonge, essentiellement axé sur les albums du groupe, hormis la reprise de "Nightrain" des GUNS N’ ROSES, merveilleusement interprétée par Myles Kennedy. C’est joyeux et coloré grâce à un light show de toute beauté et des titres tels que "My Antidote", "Mind Your Manners" ou "World On Fire" sonnent de manière plus puissante que sur album.



La foule est extrêmement dense alors que se prépare le dernier show de SLAYER en France sur la MS2. Un concert monumental qui comble les fans, avec une pyrotechnie impressionnante, entre autres, ces croix satanistes faites de jets de feu et un light show gargantuesque instaurant une ambiance malsaine à souhait. Une émotion à fleur de peau pour conclure la carrière d’un groupe jamais égalé. Et un Tom Araya tout en retenu, extrêmement touchant qui fait ses adieux à la scène, à son public, à ses amis. Un moment très fort où l’on ne peut s’empêcher de verser une petite larme, avec en point d’orgue un magnifique feu d’artifices. Suite à cela, direction la Warzone une dernière fois, pour ENTER SHIKARI. La place n’est pas bien remplie, une partie du public ayant quitté les lieux dès la fin du concert de SLAYER et l’autre partie massée devant la MS1 pour TOOL. Qu’à cela ne tienne, le groupe assure un concert déjanté et un peu étrange avec son electro hardcore, mené par un chanteur qui crapahute de partout. Mais pas évident de rentrer dans son univers décalé, la fatigue n’aidant pas à apprécier le concert comme il se doit.

Il est grand temps de plier bagage, les techniciens sont déjà à l’œuvre pour démonter le site et les portes de l’Enfer se referment, hélas… Jusqu’à l’année prochaine. Ce cru 2019 nous a réservé de belles découvertes, des moments magiques, des concerts inoubliables, des moments de grâce pure, le tout sous un soleil radieux. Y’a pas à dire, l’Enfer, c’est vraiment le Paradis.


Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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