12 mai 2020, 18:00

Maltraitance, violences...

• Les chansons qui dénoncent la violence - Part 2


Si le confinement a fait exploser les violences domestiques, familiales et conjugales, qu'elles soient verbales, physiques ou sexuelles, elles ont toujours existé. Et de nombreux musiciens ont abordé ces sujets dans leurs chansons de façon directe et crue ou plus imagée. Certains en ont été victimes (ici, Chester Bennington de LINKIN PARK, Phil Anselmo, John Cooper de SKILLET) tandis que d'autres ont choisi d'en parler pour que ceux qui les écoutent se sentent moins seuls ou trouvent, peut-être, le courage d'en parler.

Il y a quinze jours vous était proposée la première partie de cet article. Ce tour d'horizon, qui ne prétend pas être exhaustif, des chansons qui abordent ces sujets douloureux est là que pour vous rappeler que si vous subissez ou avez subi ces violences, si un(e) proche, un(e) ami(e) ou un(e) voisin(e) en est victime, il existe des moyens de briser le silence. Parlez, vous n'êtes pas seul(e) !

• Violences faites aux enfants et aux adolescents :
Appelez le 119
• Violences conjugales : 
Le 114 par SMS
Appelez le 3919 par téléphone (numéro d'écoute du lundi au samedi de 9h à 19h)
Le 17 (24h sur 24 et 7 jours sur 7) ou contactez le site Arrêtons les Violences.


BIOHAZARD : "Love Denied" (« State Of The World Address » - 1994)
La maltraitance verbale et physique détruit l'adulte en devenir.
« Depuis sa naissance, un enfant entend / qu'il n'est qu'une pauvre merde, mauvais et stupide / Les générations transmettent une mauvaise image de soi / Nous sommes modelés parce que nous entendons et ce que nous voyons / ou par les coups de poings que nous recevons dans la bouche parce que l'on n'était pas sûr / ou en étant enfermé dans un placard »
 

 


BUCKCHERRY : "A Child Called "It"" (« Black Butterfly » - 2008)
Les lyrics ont été inspirés à Josh Todd par l'insoutenable témoignage de Dave Pelzer, enfant maltraité, battu et affamé par sa mère, dans ses mémoires A Child Called "It” (Le moins que rien en français).
« Je compte les jours et les nuits / Elle prend son temps et me fait mal comme à aucun autre / Je garde tout à l'intérieur, elle ne me voit jamais pleurer / J'espère que je vais trouver un moyen pour échapper à ma mère / Dieu, je t'en prie, ne la laisse pas détruire ma vie »
 


DIO : "Give Her The Gun" (« Strange Highways » - 1993)
Que ce soit une fille violée par son père ou un fils maltraité par sa mère, R.J. Dio propose de leur donner une arme pour qu'ils puissent se défendre…
« Rien de nouveau / Papa est à la porte / juste pour dire qu'il t'aime / Pitié, faites qu'il n'entre pas / Est-ce que ça va recommencer ce soir ? / Que quelqu'un fasse quelque chose / Donnez un pistolet à cette fille / Regarde-le s'enfuir »


DISTURBED : "Facade" (« Indestructible » - 2008)
Une femme battue par son compagnon se construit une “façade” pour faire comme si de rien n'était et ne trouve jamais le courage de le quitter.
« Combien de temps seras-tu dans le déni ? / Quand te décideras-tu à t'en aller ? / Ta façade ne peut pas cacher ta souffrance / (…) Tes yeux montrent que tu saignes à l'intérieur / Brisée, il t'a encore fait mal / Cela ne s'arrête jamais »
 


EDGE OF SANITY : "Livin' Hell" (« The Spectral Sorrows » - 1993)
Un père abuse de sa fille qui n'a qu'une idée en tête : se suicider pour en finir…
« La façon dont elle vit / Elle ne connaît pas d'autre existence / “N'en parle à personne / Tu es la petite fille à son papa” / Peur de se taire / Peur de parler / Personne n'écoute / Personne n'entend / Ils ne croiront pas leurs mensonges / Elle ne connaît qu'une seule façon pour que ça s'arrête / Arrêter de vivre pour que ça s'arrête »
 


FAITH NO MORE : “Edge Of The World” (« The Real Thing » - 1989)
Mike Patton adopte le point de vue d'une pédophile. Voilo qui tranche sérieusement avec le côté langoureux de la chanson…
« Viens t'asseoir à côté de moi, pose ta tête sur mon épaule/ Ce n'est pas un problème si j'ai 40 ans de plus que toi/ Tu peux me faire confiance, je ne suis pas un criminel/ Mais je tuerais ma mère pour être avec toi »…


 

FREAK OF NATURE : "Raping The Cradle" (« Gathering Of Freaks » - 1994)
Une fillette abusée sexuellement par son père qui “viole le berceau”.
« Le regard de papa envahit la chambre / Il voit sa petite fille en fleur / Respiration familière et elle se réveille / Elle ne veut pas de ses mains qui caressent ses jambes / Elle pleure, elle supplie / qu'il ne lui fasse plus mal / Mais il continue à prendre ce pour quoi il est venu »
 


Jerry Cantrell : "Anger Rising" (« Degradation Trip » - 2002)
Quand pauvreté et violence marchent de pair…
« Dans un parking où sont garés les mobile homes, ce qu'ils appellent “chez eux” / Un garçon se tient au garde-à-vous dans le coin qui est le sien / Terrifié, un scorpion grimpe au mur / Au fait, papa, tu peux me battre encore un peu ? »​
 


KORN : "Pretty" (« Follow The Leader » - 1998)
Quand Jonathan Davis, chanteur de KORN, travaillait comme assistant médecin-légiste, il a assisté à l'autopsie d'une fillette de 11 mois que son père avait violée et fracassée contre le sol de la salle de bains. « C'est la chose la plus abominable que j'aie jamais vue. J'en ai fait des cauchemars pendant des années » dira-t-il.
« Si jeune / Violée / Mais je n'arrive pas à réaliser / Petites jambes brisées / La douleur entre ses cuisses / Je vois ton joli visage / fracassé contre le sol de la salle de bains / Quelle honte »
 


KREATOR : "Bringer Of Torture" (« Extreme Aggression » - 1989)
Une fillette ou une adolescente violée par son père…
« Tu hurles mais il n'entendra pas une seule de tes paroles / Tant qu'il n'aura pas eu ce qu'il voulait / Victime de la plus cruelle des formes d'amour / Impossible de te défendre contre ses pulsions / Celui qui t'a donné la vie a volé ton innocence / Tu veux exister à tout prix / Mais tu es prisonnière de la honte »​
 


LINKIN PARK : "Points Of Authority" (« Hybrid Theory » - 2000)
Un enfant victime de violences sexuelles reste marqué à vie. Comme Chester Bennington, le chanteur, qui a été violé à plusieurs reprises par un garçon plus âgé quand il avait 7 ans.
« Tu aimes la façon dont je te regarde / Tout en prenant du plaisir dans les choses affreuses que tu me fais subir / (…) Ma vie, mon orgueil sont brisés »
 


METAL CHURCH : "In Harm's Way" (« The Human Factor » - 1991)
Parce que les mères aussi peuvent être maltraitantes et que l'abandon aussi est une torture …
 « Ce qui fait mal, ce n'est pas que maman me frappe, c'est quand elle s'en va / Je rentre de l'école tout seul et elle ne réapparaîtra pas pendant des jours / Un enfant privé d'amour n'a pas d'alternative /  Il dresse des barrières pour survivre »
 


METALLICA : "Harvester Of Sorrow" (« …And Justice For All » - 1988)
Devenu adulte, un ancien enfant maltraité, alcoolique et drogué, sombre dans la folie et tue sa famille.
« Ma vie suffoque / Je plante les graines de la haine / Mon amour s'est transformé en haine / Prisonnier loin au-delà de mon destin / Je donne, tu prends / On m'a volé ma jeunesse / Tu as transformé ce mensonge en vérité / Colère / Malheur / Je vous ferai souffrir »​
 


METALLICA : "The Day That Never Comes" (« Death Magnetic » - 2008)
Contrairement à ce que la vidéo avec des soldats le laisse penser, Hetfield parle de maltraitances physiques. Sans doute d'une femme battue mais l'emploi de “they” dans le deuxième couplet (« Seigneur, je leur ferai payer ») pourrait laisser supposer qu'il s'agit d'un enfant. Qui attend désespérément « le jour qui ne vient jamais » où il pourra se relever et sourire.
« Né pour te bousculer / Tu ferais mieux de rester par terre / Tu t'éloignes, il te frappe, tu tombes sur le sol / La bouche tellement pleine de mensonges / a tendance à te faire les yeux au beurre noir / Garde-les fermés, continue à prier / Attends encore »
 


MY DYING BRIDE - : "The Dreadful Hours" (« The Dreadful Hours » - 2001)
Des parents veulent se débarrasser définitivement de leur enfant.
« Nous ne voulons pas de toi / Personne ne t'aime / Le père de l'obscurité t'accueillera ce soir / Dieu qui est au ciel, m'entends-tu ? / Aide-moi Seigneur, ils viennent me tuer / Ma mère m'a averti, mon père me méprise / Oh Seigneur, non, je l'entends »
 


NERVOSA : "Justice Be Done" (« Victim Of Yourself » - 2014)
La souffrance des enfants maltraités et/ou abusés sexuellement et le silence dans lequel ils s'enferment. Les Brésiliennes réclament que justice soit faite.
« Peur des mains crasseuses / La culpabilité de ne rien faire / Douleur, ils souffrent en silence / Ils ne peuvent pas oublier cette rage / Que justice soit faite »
 


NOMEANSNO : "Dad" (« Sex Mad / You Kill Me » - 1991)
Un père fait régner la terreur sous son toit. Il bat la mère, bat son fils, viole sa fille…
« Ma mère se précipite en criant : “S'il te plaît, ne lui fais pas de mal” / Papa lui donne un coup de pied, il lui met quelques gifles / “Tais-toi salope / Je vais te tuer !”/ Papa continue à frapper maman au visage et il y a a du sang partout »
 


PANTERA : "25 Years" (« Far Beyond Driven » - 1994)
Maltraité par son père alcoolique quand il était enfant, Phil Anselmo laisse parler sa rage et, du moins dans la chanson, l'affronte physiquement tout en se présentant comme le père de substitution de nombreux fans.
« Jamais tu ne seras le père que je suis / Le père bâtard de milliers de jeunes / les vilains, ceux qui sont critiqués, ceux dont on ne voulait pas / Ceux qui ont un père comme toi »
 


PAPA ROACH - "Revenge" (« Infest » - 2000)
Les maltraitances dont elle était victime ont fini par rendre une femme folle et elle s'est débarrassée de son compagnon-bourreau mais en garde des séquelles psychiques irréversibles.
« Elle a fini par le quitter / Elle en avait assez de la rage de son homme / Des sparadraps recouvrent ses cicatrices, elle l'a laissé dans une mare de sang / Elle l'a défoncé avec une batte de base-ball / le visage en bouillie / Laissez-moi étudier / Le modèle de la destruction d'une famille »
 


PEARL JAM : "Alive" (« Ten » - 1991)
Pendant des années, un garçon croit que l'homme qui l'élève est son père. Jusqu'au jour où sa mère lui apprend que son géniteur les a quittés quand il était tout petit. Et comme l'adolescent ressemble beaucoup à ce dernier, elle le “séduit” et une relation incestueuse s'instaure entre eux. Pour en savoir plus sur la « trilogie “maman-fils” », comme l'appelle Eddie Vedder, rendez-vous sur ce lien
« Oh, elle traverse lentement la chambre d'un jeune homme / Elle a dit je suis prête, pour toi / Je ne me souviens de rien / Aujourd'hui encore / A part ce regard, oui, ce regard / Oh tu sais où il était posé / A présent je ne vois plus, j'ai le regard fixe »
 


SCORPIONS : "Daddy's Girl" (« Face The Heat » - 1993)
Quand une mère sait que le père viole leur fille mais refuse de voir la vérité en face…
« Pauvre petite fille / Tu ne peux faire confiance à personne / Dans l'obscurité de la nuit / Ce qu'il fait est un crime / Ta mère nie qu'il y a un problème / Elle détourne les yeux / Elle ne veut pas t'entendre pleurer / Elle priera pour que ça soit fini pour un moment »


SKID ROW : "In A Darkened Room" (« Slave To The Grind » - 1991)
Un enfant maltraité tente de s'accrocher à la vie.
« Dans une pièce plongée dans l'obscurité / Inaccessible à la foi de Dieu / Gît le blessé / Les restes brisés de l'amour trahi / Et l'innocence d'un enfant est achetée et vendue »
 


SKILLET : "Open Wound" (« Collide » - 2003)
Un enfant maltraité psychologiquement cherche parfois à s'autodétruire. Ecrite par John Cooper, le chanteur, la chanson parle de ses relations passées avec son père.
« Je suis dans le noir, j'écoute de la musique / Je voudrais tellement être ailleurs / Tu me passes toute ta colère dessus, que quelqu'un me vienne en aide / Je préférerais pourrir tout seul / que passer une seule minute en ta compagnie / Et tu ne peux pas m'empêcher de craquer psychologiquement / C'est à cause de toi que je m'autodétruis »


SONATA ARCTICA : "I Have A Right" (« Stones Grow Her Name » - 2012)
Un enfant, vraisemblablement maltraité ou ignoré par son père, revendique le droit d'exister et de ne pas être comme lui. Ça s'appelle la résilience.
« Dès le départ, tu as été bien clair / Qu'un triste jour, je devrais hériter de ton cœur acerbe / Mais je n'apprendrai jamais à mon fils / Cette histoire aigrie, qui a fait ses preuves, je ne suis pas toi »
 


STABBING WESTWARD : "Sleep" (« Wither Blister Burn & Peel » - 1996)
Une fillette ou une adolescente à qui son père vient rendre visite la nuit, sa peur et sa souffrance…
« C'est arrivé tellement de fois / Qu'elle ne se souvient plus / de la dernière fois où elle a éprouvé autre chose que de la peur et de la colère / Elle regarde fixement la porte / Elle écoute le bruit de ses pas / Elle sait exactement ce qui l'attend / Et le savoir rend les choses encore pires »
 


STAIND : "For You" (« Break The Cycle » - 2001)
Un adolescent, victime de maltraitance verbale de la part de ses parents, les affronte.
« Toutes vos insultes et vos jurons / me donnent l'impression de ne pas être une personne / Et j'ai l'impression que je ne suis rien / Mais vous êtes mes parents, alors faites quelque chose / Parce que je suis bousillé, comme vous / Jai besoin d'attention, l'attention que vous n'avez pas pu me donner »
 


3 DOORS DOWN : "Sarah Yellin'" (« Away From The Sun » - 2002)
Même si le motif de son geste n'est que sous-entendu, on comprend pourquoi la jeune Sarah a tué son père…
« Mère, cet homme a pris mon âme / Père, comment as-tu pu me traiter de la sorte ? / Mon frère, ne le laisse plus jamais faire ça / Cette fois c'est terminé, je vais faire en sorte que cela cesse / Maintenant c'est terminé et il est mort / Il gît sur le sol, une balle dans la tête »
 


WHITE LION : "Broken Home" (« Big Game » - 1989)
Un enfant maltraité par son père.
« Ses petits bras sont couverts d'ecchymoses / Et il y a une petite coupure, juste sous l'œil / Toutes les nuits, il reste éveillé / (…) As-tu oublié pourquoi ce petit enfant est né / Parce que si tu continues à te battre, tu détruis cette famille »
 


• Violences faites aux enfants et aux adolescents :
Appelez le 119
• Violences conjugales : 
Le 114 par SMS
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Le 17 (24h sur 24 et 7 jours sur 7) ou contactez le site Arrêtons les Violences.

Maltraitances, violences familiales - Part 1

Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
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