14 juin 2020, 18:30

GRAVE DIGGER

• Interview Chris Boltendahl

Avec des hymnes metal comme "Heavy Metal Breakdown", GRAVE DIGGER est l'un des plus influents groupes pionniers de la scène heavy metal allemande depuis le début des années 80, et 2020 célébre le 40e anniversaire de ces maîtres métalliques. Le caractère musical du groupe n'a pas changé, et pourtant GRAVE DIGGER sonne moderne et intemporel comme jamais auparavant. Le 20e album studio du groupe, autour du chanteur Chris Boltendahl continue son histoire épique des Highlands. Le dernier chapitre de sa trilogie écossaise, intitulée « Fields Of Blood », au milieu de la pandémie de COVID-19. Confiné, déconfiné, Chris Boltendahl, leader du groupe depuis 40 ans, nous parle de ce nouvel album et des projets à venir.


Tout d’abord, comment vas-tu en cette période de déconfinement ?
(Rires) Très bien. Nous continuons la promo de l’album « Fields Of Blood » dont nous sommes fiers. Je suis actuellement dans mon studio en train de bosser sur de nouvelles chansons.

Qu’as-tu fait justement pendant la période de confinement pandémique ?
Je suis resté chez moi, je me suis protégé pour ne pas attraper ce virus ! Pour autant, Axel Ritt (le guitariste) et moi ne sommes pas des personnes à attendre et à ne rien faire. « Fields Of Blood » est sorti en pleine période de quarantaine. Tous nos projets ont été stoppés comme pour toute la scène artistique, entre autres. Nous avions pensé à décaler la date de sortie du nouvel album mais tout était commencé niveau promo. Nous nous sommes mis d’accord sur la date effective de cette sortie. Cela n’aurait rien changé dans plusieurs mois. Tous les groupes vont sortir leur album en même temps. Nous sommes en phase de réflexion très avancée, de création d’un nouvel album si les choses tendaient à se poursuivre et que nous ne pouvions pas jouer live. Une sortie pourrait être envisagée après cet été ou début 2021 !

« Fields Of Blood » est le troisième chapitre d’une trilogie dont le thème est les Highlands. Comment s’est fait ce choix ?
« Tunes Of War » en 1996 était une leçon d’histoire écossaise version metal. « The Clans Will Rise Again » en 2010 avait un côté plus mystique. « Fields Of Blood » est un peu différent. Il y a deux ans, je suis allé en famille en Ecosse. Il y avait mon fils de 12 ans. Nous sommes allés sur les champs de bataille historiques et avons visité beaucoup de châteaux. Je lui ai raconté l'histoire de chaque château et des batailles. Lors de notre périple touristique, nous sommes allés dans un musée, il y avait ce vieil homme assis dans un coin qui dormait. J'ai alors imaginé qu'il était un guerrier de clan qui rêve un jour, assis dans le musée, de retourner dans sa propre histoire, il y a mille ans, quand tout a commencé avec l'Ecosse. Il a accompagné William Wallace, Robert The Bruce et Queen Mary, et à la fin il a combattu avec son frère dans les Highlands. Il raconte ainsi son histoire, tout cela d’un point de vue très émotionnel. J’ai pensé à quelque chose de totalement différent pour cet album. Il fallait que je termine mon processus musical écossais (rires).

Quel a été justement le mode d’emploi créatif pour « Fields Of Blood » ?
Quand j’ai eu l’idée phare de l’histoire de l’album, j’ai tout de suite appelé Axel Ritt, notre guitariste, pour lui en faire part. J’ai commencé à écrire des textes et lui, en parallèle, écrivait la musique. Voilà comment tout a commencé ! Une fois que nous avions accompli, chacun de notre côté, notre travail, nous nous sommes retrouvés en studio pour tout mettre en forme. Tout est allé très vite pour ainsi dire après. Nous pouvons composer 2 chansons en une journée. Dès qu’une idée de riff, de mélodie me vient en tête, je l’enregistre et l’envoie à Axel qui transforme ça !

Peux-tu nous expliquer ton amour pour l’Ecosse ?
Tu y es déjà allé ?

Non, pas encore !
Je te le recommande. C’est tout simplement magnifique, magique. L’histoire de l’Ecosse me fascine, ces batailles, ces châteaux, ces clans. Vas-y, vraiment !

Peux-tu nous dire brièvement quelques mots sur des chansons de l’album ?
Bien sûr

"All For Kingdom"...
Le titre ouvre l’album et représente à mon sens tout ce que GRAVE DIGGER sait faire en heavy metal.

"Lions Of The Sea"...
Une approche mélodique.

"Freedom"...
Beaucoup d’émotions. Un chant guerrier. Mon titre préféré de l’album définitivement !

"Barbarian"...
Une forteresse métallique. Udo Dirkschneider devait chanter ce titre en duo avec moi mais cela n’a pas pu se faire, faute d’emploi du temps.



Le titre éponyme "Fields Of Blood" est un morceau épique de 10 minutes. Pourquoi ?
C’est le dernier titre que nous avons composé pour cet album. Il est varié, condensé, résume un peu tout ce que nous avons fait sur l’Ecosse et son histoire. Lorsque nous écrivons un titre de cette longueur, il faut arriver à captiver l’auditeur. Le refrain joue aussi un rôle crucial en tant que repère dans des chansons longues. Je pense que nous avons atteint notre objectif, je l’espère en tout cas !

Il y a aussi LES TAMBOURS DU BRONX sur l’album ?Il y a des invités comme Noora Louhimo de BATTLE BEAST sur cet album. Tu nous en parles ?
Nous voulions une voix féminine sur l’album comme Doro l’avait antérieurement fait. Nous avions pensé à Alissa White-Gluz (ARCH ENEMY) mais elle a décliné notre proposition par faute de temps. Nous voulions quelqu’un d’autre que Doro. J’ai pensé à Noora Louhimo de BATTLE BEAST, qui a une super voix, et avec qui nous avions déjà joué lors de festivals. Elle a tout de suite accepté et nous l’avons enregistré en studio en Allemagne.

Oui ! Ils sont de ton pays, je pense !

Oui, je les connais bien...
Tu connais Cyril Jack ?

Oui, c'est le boss de Access Live, mais je connais bien Dom Gaudeaux qui est un ami...
Leur booker ?

Entre autres, guitariste, percussions et ingénieur du son aussi.
Le tour manager de notre dernière tournée m’a parlé d’eux et m’a demandé si nous voulions les prendre en tournée avec nous. Il m’a envoyé des vidéos et je me suis dit qu’il me les fallait sur l’album. Ils jouent sur 2 chansons de « Fields Of Blood »
 

« Nous sommes très créatifs en ce moment ! Nous ne voulons pas rester à rien faire »


Il y a beaucoup de cornemuses sur l’album. Qui s’est chargé d’écrire la musique ?
Concernant les albums précédents, nous utilisions des versions existantes de cornemuse sur du metal. Ici, nous avons écrit les mélodies des cornemuses qui ont été ajoutées. C’est une super combinaison !

Qui s’est occupé de cette pochette magnifique ?
C’est Alexander Tartsus, un artiste russe qui vit en Sibérie. Je l’ai découvert sur Facebook. Habituellement, il ne dessine que des pochettes pour des groupes de death metal. Je l’ai contacté pour lui demander s’il était d’accord pour faire la pochette du prochain GRAVE DIGGER. Il a tout de suite accepté. Je lui ai envoyé des idées. Il en a fait un draft et tout a été finalisé. Il est hallucinant et c’est un super type.

Ce sont les 40 ans du groupe. Que pouvons-nous attendre de vous dans le futur ?
(Il réfléchit). Encore plus de metal. Nous travaillons sur un nouvel album, comme je te le disais. Nous sommes très créatifs en ce moment ! Nous ne voulons pas rester à rien faire.

Quels sont tes groupes favoris de heavy metal des années 1980 ?
Sans hésiter, JUDAS PRIEST. J’adore Ronnie James Dio avec DIO. Un de mes groupes préférés est aussi Y&T !

Quelle est la dernière chanson que tu as écoutée avant cette interview ?
C’est une de mes chansons : "Freedom" issu du dernier album ! Je l’apprécie.

Un petit jeu "One German Band, One Word", OK ?
Oui

ORDEN OGAN
Mélodique.

RAGE
Des légendes.

POWERWOLF
Comédie.

ACCEPT
Metal !

HELLOWEEN
Speed.

RAMMSTEIN
Thrash !
 


Que penses-tu des réseaux sociaux et de la musique ?
C’est à la fois un cadeau et à la fois, le diable, tu sais ? Tout va très vite. Tu joues en Russie, la minute d’après, tu es sur les réseaux sociaux. La moindre faute est immortalisée, tu ne peux rien y faire. Des fois, ce n’est pas très sympa, je trouve.

Indépendamment de la pandémie, que fais-tu quand tu n’es pas sur la route ou en studio ?
Je joue au golf.

As-tu une addiction positive ?
Jouer au golf (rires). Tu joues au golf ?

Non, pas encore mais c’est un très bon sport ! merci pour cet échange.
 

Blogger : Laurent Karila
Au sujet de l'auteur
Laurent Karila
Psychiatre spécialisé dans les addictions, Laurent Karila a collaboré à Hard Force de 2014 à 2023.
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